Menaces de mort, clientélisme et omerta : à Magny-les-Hameaux, un projet de mosquée empoisonne l’atmosphère
ENQUÊTE - La mairie reste silencieuse sur un projet de lieu de culte musulman qu’elle favorise. Depuis qu’une famille, pour s'être intéressée de trop près au projet, a fui la commune en décembre, les habitants n'osent plus parler.
«Je vous accueille dans les cartons, pardonnez-moi…». Dans sa coquette maison pavillonnaire de Magny-les-Hameaux qu’elle s’apprête à vendre, Marie-Claude*, en chaussons, nous indique une chaise et se laisse tomber sur la sienne. Bien sûr qu’elle a des choses à dire sur cette histoire de mosquée, souffle l’octogénaire, recoiffant ses boucles grises. À commencer par cette famille qui vivait à deux rues de chez elle, et qui a dû fuir du jour au lendemain sous les menaces. C’est par une amie que Marie-Claude a été mise au courant, un jour, en décembre 2023. «Tu sais que tu vas avoir une mosquée à Magny ?». «Une mosquée ?», s’est étonnée la Magnycoise. Il y en a déjà à Guyancourt, Trappes et La Verrière. Pourquoi une de plus dans son quartier dit Le Buisson qui déjà, en 50 ans, a tant changé ?
Dans cette commune des Yvelines de 10.000 habitants entourée de forêts et de champs, tout près de l’ancienne abbaye de Port Royal, un projet de «centre cultuel et culturel» musulman, promu par l’Association des Musulmans de Magny-les-Hameaux (A2MH) et poussé par la mairie sans aucune information préalable, s’est inséré comme un poison. «Le projet aurait pu très bien se dérouler. Mais le passer sous le tapis suscite un questionnement légitime», glisse une habitante de Magny qui tient à l’anonymat. En janvier, la presse nationale, dont le Figaro , s'était fait l'écho du sort de Pierre-Louis Brière, qui, après avoir posé des questions sur le projet, avait reçu un flot d'insultes de «racisme» et d'«islamophobie» sur les réseaux sociaux. Depuis, les Magnycois n’osent plus s’exprimer.
Après cet épisode, l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines avait prévenu qu’elle se laissait la possibilité de ne pas céder le terrain à la ville. Ainsi, lorsque six mois après, en juin, la mairie organise une réunion de «transparence» sur le projet, c'est avec surprise que les habitants apprennent la relocalisation du chantier sur une parcelle appartenant, cette fois-ci, à la commune. Pour la cession de ce lieu situé dans le centre-bourg, le conseil municipal doit délibérer en «septembre-octobre», a promis le maire. Dans l'ordre du jour du conseil municipal qui est prévu ce lundi 30 septembre, pourtant, nulle mention de la mosquée.
Opacité totale
Contacté, le maire n’a pas fait suite à nos demandes. Un groupe de 350 habitants, réunis dans l’association des Citoyens de Magny en novembre 2023, déplore une «parfaite omerta». «Sans l’intervention des riverains, ce projet serait resté secret», tance Éric Petreto, propriétaire à Magny depuis 25 ans et vice-président de l’association.
Voilà dix ans que la communauté musulmane déplore avoir recours, à la fête de l’Aïd, à des tentes sur un terrain privé pour abriter les quelque 250 familles musulmanes. Le maire Divers Gauche, Bertrand Houillon, en fonction depuis 12 ans, proche de Jean-Luc Mélenchon et de Ali Rabeh, le maire de Trappes, se porte acquéreur en novembre 2023 d’une parcelle située à la limite du quartier Le Buisson. Les riverains se cabrent face à une localisation jugée inappropriée, dans une impasse, proche d’une école primaire, sur une parcelle qui accueille déjà une «Maison des Ados». Fédérés en collectif «Magny Tranquille», ils lancent une pétition, font du porte-à-porte.
Les riverains de Magny déplorent n’avoir jamais été mis au courant ni consultés. Nombre d’entre eux ont appris le projet par le tract du collectif monté par Pierre-Louis Brière, qui travaille au cabinet du président d’agglomération. Quand Magny Tranquille pointe des problèmes pratiques, Les Citoyens de Magny soulèvent les questions de fond. De quelle obédience sera l’imam ? Quel sera le financement ? Sur des groupes Facebook locaux, ils sondent les Magnycois. Les réactions sont violentes. «Vous pouvez chialer, bande de gros halouffes (porcs en arabe) consanguins, on va vous remplacer», peut-on lire dans les commentaires. «Juste une bande de vieux débris qui ont peur des musulmans», «Faudrait juste rappelez (sic) que la colonisation française se PAYE».
Le groupe WhatsApp de l’association est infiltré. Le numéro de Pierre-Louis fuite. Les menaces de mort tombent. Parmi les réactions les plus vives, l’une vient du président du «collectif Autre Monde» proche de LFI, qui compte 13 élus dans la majorité du maire. Depuis un compte sous pseudo, ce dernier moque un «affolement chez les paranos islamophobes», «un drame pour les crypto-fachos», traités d’«Aryens». La diatribe est relayée par la première adjointe au maire, Frédérique Dulac.
La réaction du maire, elle, vient huit jours plus tard. Dans un tract qu’il distribue à son tour dans les boîtes aux lettres, Bertrand Houillon déplore «un déferlement de propos haineux et xénophobes», une «haine» orchestrée par une «opposition très politique» qui chercher à «attiser les peurs». «C’était comme s’il nous mettait une cible dans le dos», avait confié, désemparé, le jeune Pierre-Louis au Figaro. La nuit suivante, il était contraint de quitter sa maison avec sa femme et ses deux enfants.
Clientélisme
«Leur demande d'avoir un lieu de culte pour les musulmans m'a toujours parue légitime. Mais est-ce à la mairie de la favoriser à ce point ?», soulève auprès du Figaro un ancien conseiller municipal Nouvelle Energie, Lionel Lindemann. «Je préférerais dans ce cas que ce soit quelque chose de multiculturel». Des soupçons de clientélisme ont déjà fait des remous à Magny. En 2020, Lionel Lindemann, qui a mené une liste pour les municipales, s’est vu lui-même proposer par un acteur influent du quartier du quartier du Buisson de contacter l'A2MH, afin de troquer le vote des musulmans contre une promesse de nouveau lieu de culte.
Plus tôt, en 2014, l’ancienne ministre Aurore Bergé, aujourd’hui députée des Yvelines et qui brigua aussi la mairie de Magny, fut accusée par ses adversaires d’avoir donné des gages à l’A2MH durant sa campagne. Interrogée par Le Figaro, l’intéressée dément «catégoriquement», évoquant «des rumeurs». C’est un de ses colistiers, Salem Labrag, qui dénonça cet «engagement» dans une tribune publique un an plus tard. S’interrogeant sur une «manœuvre politique» pour récupérer le vote des musulmans», le conseiller municipal annonçait claquer la porte de son camp pour rejoindre… le parti adverse, Génération.s. Celui de Bertrand Houillon. À noter que l’adresse de ce même Salem Labrag figurait jusqu’en décembre sur le site de la mairie en lieu de domiciliation officielle de l’A2MH. Après les événements de décembre, l'adresse a été mystérieusement modifiée.
Réunion «biaisée»
«Si demain j'ai la garantie que c'est l'islam modéré, que ces gens vont à la mosquée le vendredi comme d'autres à l'église le dimanche, d’accord. Mais on est dans l'islam politique qui tisse sa toile dans les Yvelines, et tout le monde le sait», nous confie une riveraine de la Croix aux Buis, membre de Citoyens de Magny. Les habitants qui ont pu assister à la réunion de juin, qui se voulait opération de transparence, confient au Figaro être restés sur leur faim. Prévenus trop tard (pour certains 48h avant le jour J), certains n’ont pu s’y rendre. D’autres se sont abstenus, puisqu’il était requis une inscription préalable avec nom et prénom - «peu encourageant après ce qu’il s’est passé cet hiver», déplore un Magnycois. L’assemblée était composée à environ 80% de membres de l’A2MH, selon plusieurs témoins. «Quand on posait une question, on se prenait des regards noirs.»
En présence du président de l’A2MH, Vincent Thery, un natif de Magny converti à l'âge adulte, les habitants demandent des éclaircissements. Revendiquant son indépendance à tout État étranger, l’A2MH a lancé une cagnotte en ligne qui, à ce jour, cumule 490.000 euros. Mais qui sont les contributeurs, combien sont-ils ? L’association botte en touche. Autre point, le bâtiment est conçu pour être d’environ 250 m², or, le président de l’A2MH assure qu’environ «250 familles» à ce jour seraient concernées pour une venue «régulière» sur le lieu en question. Cela suffira-t-il demain ? Les habitants rappellent que de multiples lieux de culte existent déjà aux alentours. Selon le site trouvetamosquee, le département des Yvelines en compte au moins 74 - contre 75 paroisses catholiques. Juste à côté de Magny, à Montigny le Bretonneux, une mosquée est aussi en construction, alors que l'actuelle est devenue trop petite. Idem à Guyancourt. À Coignières, la communauté musulmane réclame aussi une mosquée.
Islam radical : la riposte de l’État contre les prêcheurs de haine : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/islam-radical-la-riposte-de-l-etat-contre-les-precheurs-de-...
Nos politiciens ont du talent prêt à tout pour être élu.
On voit la tolerance de ces religions sur les français.
Tellement haïssent la France et nos politiciens transforment un état laïque en état religieux et des gens votent pour eux.
A une époque il n'y avait pas un truc de traître à la nation ?
C'est une volonté européenne, ou c'est vraiment ce que sont nos élus ?