Second souffle

Voilà 2 ans que je cherchais un boulot stable, mais je ne trouvais personne qui veuille de moi, malgré une licence en droit.

Après plus de 500 candidatures sans réponse, 2 entretiens infructueux, un boulot d'un mois avec un patron de merde, et un mois d'intérim aux horaires décalés, je me suis mis à chercher une formation, de préférence dans un domaine : 1° dans lequel le travail ne manque pas ; 2° qui m'intéresse. A force de chercher du boulot, je me suis fait une idée de ce qui correspondrait à ses deux petits critères.

En septembre, j'ai donc tenté d'intégrer une formation de compta / gestion / paie via l'oncle Popole qui, paraît-il, a des relations et peut vous trouver un emploi. Vous savez ? Cet oncle pervers qui se touche la bistouquette en vous regardant pleurer, parce que briser l'espoir des gens le fait bander plus efficacement que le viagra de papy.

Bref.

Après avoir effectué un stage en cabinet d'expert comptable, pour booster ma candidature à cette formation et pour confirmer mon envie de bosser dans ce domaine-là, je me suis donc rendu au rendez-vous collectif.

Au programme : une présentation de la formation, un petit test écrit qcm / description des motivations, et un entretien individuel. Tout à l'air de plutôt bien se passer.

Quelques jours plus tard, j'attends donc la réponse, que j'espère positive, sur le site de tonton Popole. Et là, déception, je ne suis pas admis. Le motif : "Représentation du métier insuffisante".
What the fuck ? Qu'est-ce que ça veut dire que cette merde-là ? Il ne pouvait pas utiliser un peu plus que 4 mot pour justifier le fait de ne pas me prendre, cet enfant de bouse, ignoble chien des marais puants de sa mère la pute ?

Dès lors, j'ai sombré dans l'abîme, je me suis intéressé de plus près au g/dépression, je me sentais très mal de ne pas avoir été pris, de ne pas avoir été accepté. Ça m'avait fait comme un grand coup de tatane dans la gueule. J'étais sonné. Deux ans que ma femme et moi galérons, que je traîne dans la boue pour un misérable que personne ne daigne m'offrir. J'étais au plus bas.

Heureusement pour moi, ma femme m'a soutenu malgré cette déception partagée. Elle m'a aidé à me remettre d'aplomb. Et après un mois au plus bas, je me suis repris en main.

Il y a deux semaines, après que l'un des conseiller de tonton Popole m'a annoncé dans un mail concis que finalement les deux formations auxquelles je postulais ne donnaient aucune certification, j'ai trouvé une formation pas loin de chez moi, mais les rendez-vous collectifs étaient déjà passé. Qui ne tente rien n'a rien, j'appelle quand même et je pleure pour avoir au moins un rdv. La femme à l'autre bout du fil cède assez vite et mannonce que si j'ai une prescription d'inscription à la formation, elle est d'accord pour me prendre en rdv le lundi suivant (càd trois jours plus tard, vu qu'on est alors vendredi).

Ni une, ni deux, je saute dans mon carrosse et je file à l'accueil de Popole, demandant ladite prescription. La personne en face de moi fait la moue en me disant que, normalement, je dois faire ça avec mon conseiller, mais devant l'urgence et la vision pathétique de mes larmes ensanglantées, il consent à me faire ce papier vital.

Après avoir tafer les bases de la formation que je vise pendant tout le week-end, je me rends donc à mon rdv le lundi. La directrice me reçoit et nous entamons l'entretien (qui durera 2 heures). Je lui fait bien comprendre que je suis surmotivé (pour sortir de la misère, on est généralement motivé pour saisir une opportunité qui se présente), et je refais le coup des larmes ensanglantées à me lamenter sur mon triste sort. Elle me fait passer le test écrit, puis me laisse finalement partir après m'avoir annoncé que la sélection aura lieu le jeudi qui arrive, et qu'il y a 19 places pour 44 candidats, et que ce sera chaud pour moi d'être accepté, car je n'ai pas tous les prérequis nécessaires (à savoir principalement que je n'ai pas fait de formation préalable dans le domaine de la compta / gestion / paie), mais que j'ai quand même une petite chance, étant donné que j'ai une licence en droit et une mini expérience en compta. Et d'ajouter qu'elle appelera tous les candidats pour leur annoncer s'ils sont pris ou pas au max le lundi suivant (càd hier, pour vous amis chouals qui avez suivi mon récit jusqu'à présent).

Hier, donc, je stresse comme un malade et je recommence à déprimer un peu, me disant que c'est mort, je ne serai jamais accepté, pourquoi personne ne veut jamais de moi (le refrain habituel, quoi).

Soudain, à 3h de l'aprèm, mon téléphone sonne. Je reconnais le numéro de la directrice (tu le sais, que j'ai choper son 06, je n'ai pas passé 2 heures sous... dans son bureau avec elle pour rien).
Je décroche :
- Oui ?
- Monsieur Languedevelours ?
- C'est moi-même.
- Bonjour, c'est Madame Chattisfaite. Je vous appelle pour vous annoncer que vous avez été accepté en formation.

J'exulte ! Limite je jouis au téléphone, ce qui la fait rire (la ribaude).

- Vous êtes passé de justesse, vous pouvez me remercier, je vous défendu du début à la fin et je n'ai rien lâché pour vous.
- Merci beaucoup ! Sous-entendu, oh putain, je vais repasser dans ton bureau, ma belle, il va y avoir des inondations, tu le sais !
- Allez ! A lundi, hein ! (Oui, la formation commence lundi prochain).
- A lundi, bb !

Autant vous dire qu'avec ma femme, on a sorti les chips qui pourrissaient depuis 3 mois au fond du placard et on a sabré le Champomy !

Cette nouvelle m'a fait un bien fou. J'ai enfin un objectif dans ma vie professionnelle, et j'ai enfin une ouverture vers une sortie de secours de la misère. Et j'ai bien l'attention de m'y accrocher et ne pas louper la sortie. J'ai l'impression de revivre. Je suis joie.


Si je dois donner un conseil aux chouals qui sont dans la même situation que moi hier avant cette nouvelle, c'est de ne pas lâcher le morceau. On a un système débile qui nous enfonce dès qu'il en a l'occasion, et il ne faut pas se laisser endormir parce qu'il nous rejette comme des déchets.
Au contraire, il faut se fier à soi-même (et pas à l'oncle Popole, cette bouse d'oliphant), et ne pas lâcher le peu de morceau qu'on attrape, quitte à pleurer pour le garder, voire en avoir un un peu plus gros.

Courage, les gars !


tl;dr: Après deux ans dans la misère et un parcours semé d'embûches, j'ai dégoté une formation par la force de mon abnégation, formation qui me permettrait de trouver un travail au bout et de sortir de la misère.