A memorable evening of retardness beyond measure. (And it's still going on !)

Je me dis souvent que je devrais écrire, et je ne le fais jamais, alors pour une fois, je suis parti.
Pour comprendre, je dois vous résumer succintement un bout de ma vie.


J'ai 12 ans, mes parents se séparent, aussi loin que je me souvienne ils se sont engueulés, mais ça a empiré avec le temps. Ca se termine dans la rue, avec la police et les voisins. J'atteris avec ma mère chez mon meilleur ami et sa maman.
Je viens d'arriver en secondaires, je ne connais personne, j'ai plus d'amis, pas eu l'occasion de choisir mes options, et je sors d'une école privée donc je m'ennuye à mourir, en plus d'être ruiné par la situation familiale que je vis très mal.
On retourne à la maison, mais sans mon père, ma mère se met à boire et prendre des médicaments. Cette année scolaire se terminera par la mort de mon chien, et j'apprends la suivante que la mère de mon meilleur ami a un cancer, il a déjà perdu son père il y a plusieurs annés.
Perdu à tout point de vue, et ne trouvant aucun intérêt à l'école, je me met à sécher les cours et à jouer aux jeux vidéos, mais après tout c'est mieux que de se droguer.

Je décidé à un moment que j'ai besoin d'aide, mais je refuse de risquer que quelqu'un ait une prise sur ma vie : il ne manquerait plus que j'atterrisse dans les services de la jeunesse ou interné , et on en est pas loin.
A ce stade, un psychologue a réussi à convaincre ma mère que c'est ce qu'il y avait de mieux pour nous.

Je recontre une femme sur le jeu, un jour par hasard on parle de nos problèmes, on devient amis, confidents. Avant que je ne comprenne et avant que je ne la voie, je suis amoureux, tel un idiot de 15 ans que je suis.
Pour faire court, la différence d'age est énorme, les sentiments qu'a moitiés partagés, mais on est tous les deux des animaux blessés, seuls au monde, et on trouve la force de s'entraider.
Ca finira par arriver, ça va durer des années, en relation longue distance, et ça se finira mal, parqu'elle me cache des choses " pour mon bien " , que la confiance se perd, et que je suis jaloux.
Cette relation me laissera un gout d'amertume, d'incompréhension, de quelque chose d'inachevé.
On restera toujours en bon contact, même si il y a toujours la distance et qu'on se parle deux fois par an en moyenne, on ne s'est jamais revus.

On est le 31 décembre, j'ai 27 ans, je décide que pour une fois, je ne serai pas raisonnable.
Je vais à la soirée d'un pote, qui se trouve être gérant de bar et qui a essayé de m'enterrer plusieurs fois récemment. L'occasion de lui rendre la pareille.
Sauf qu'en y allant, j'ai pris un peu d'avance et je me suis tiré une balle dans le pieds. Que la petite soeur timide d'une de ses potes éveille ma curiosité : j'ai l'impression de voir une version de moi il y a quelques années au féminin.
A ce moment, le copain de la grande soeur doit se dire que c'est son job de la couvrir un peu, et se met à me servir des verres que j'arrête de compter après une dizaine.
Je passe une bonne soirée dans l'ensemble, mon objectif de départ est oublié et devenu innaccessible, mais de toutes façon il n'a pas besoin de moi pour se mettre bien (ou mal, selon les cas).
Et là , sans que j'aie rien vu venir, je me met à être mal, il faut que j'aille vomir. Du coup je sors et je fais ça dans la rigole.
Plusieurs fois.
En fait, après une demi douzaine de trajet, l'estomac vide, et des spasmes qui me font cracher de la bile, ça continue toujours.
Je commence à me détester, moi et ma négligence : j'ai même pas été foutu de me surveiller, et je me souviens avoir renversé un demi verre de scotch.
Je me met à boire de l'eau, je rage, il fait froid, je suis mal. Très mal.
Je tiens à peine debout, j'ai du mal à formuler les pensées stupides qui me passent par la tête, je bredouille aux âmes charitables qui me demandent " Ca va ? " , que non , ça ne va pas parce que ça ne veut pas passer.
Ca fait maintenant au moins deux putains d'heures que je regarde ma montre en attendant de désaouler, je ne tiens pas debout, quand je m'assied ça tourne, et si je ferme les yeux c'est encore pire.
Je continue de me trainer, de boire de l'eau, et de vomir. Ca durera presque 4 heures au total selon mes calculs d'homme bourré.

Je dors quelques heures.

Ce matin, vers 10heures, frais comme une fleur,si on oublie les marteaux-piqueurs qui peuplent mon crâne et qui essayent de sortir de ma tête, et mon estomac décapé douloureux et surtout toujours menaçant, je me dis que je vais souhaiter une bonne année !
Evidemment, je commence par mon ex. Et là je découvre que je lui ait déjà souhaité la bonne année, en lui disant que je l'aimais et que je la détestais, vers une heure du matin, sans doute un peu avant de gerber.
Bien joué. Sans m'excuser, je lui re-souhaite bonne année, et lui dit que j'espère qu'elle a passé une meilleure soirée que moi, et je lui explique un peu la mienne.
Elle me répond que non, qu'elle se sépare et qu'elle cherche un appart.
Dans ma grande intelligence, je lui demande ce qu'il s'est passé, et je lui propose de venir chez moi prétextant que je loue quand même une grande maison tout seul pour l'instant (ce qui est vrai).
Le tout suivi d'un petit : "Whatever you want / need for how long you want".

J'essaye maintenant d'établir une échelle de ma propre stupidité, mais à chaque fois que j'en fais une j'explose le score sans même m'en rendre compte.

Je suis presque sur que mon carbu est pété et que vous allez me dire que je dois la niquer, mais là, je doute ...

TL;DR
1. Bourre toi la gueule comme jamais
2. Dis a ton ex que tu l'aimes et que tu la détestes
3. Oublie l'étape 2 à cause de l'alcool
4. Sois malade comme jamais
5. Souhaite la bonne année à ton ex le lendemain matin, et vois que tu l'a déjà fait
6. Apprends qu'elle vient de se séparer et qu'elle chercher un appart
7. Propose lui de venir habiter chez toi, parce que pourquoi pas !