Guerre et Pet

Je me réveille en douceur, ce matin, sans le mal de dos habituel. Mais je sais tout de suite que quelque chose ne va pas. Je me sens nauséeux, j'ai une drôle de sensation dans le haut de l'estomac, en plus d'avoir la gorge nouée et les intestins dérangés. Aucun doute, je connais cette sensation : ce sont les prémices d'un aller simple vers les chiottes pour y déverser mon mécontentement de la veille.

Ni une, ni deux, je me mets en pls et je respire comme un boeuf par le nez, en espérant chopper de l'air frais dans mes petit poumons fragiles. J'applique cette technique depuis ma tendre enfance pour éviter les retours malencontreux, et ç'a toujours fonctionné pour moi.

Cependant, un problème me fait face : il fait 30°c dans la chambre et l'air frais nocturne ne passe pas à travers les volets clots. Sans compter mon putain de chat qui se met à gratter à la porte, cet enculé. Je décide finalement de prendre mon courage d'une main, et à prévenir tout début d'accident de l'autre, et je vais dans le salon. Heureusement, il me suffit d'ouvrir la porte de la chambre pour y être, c'est l'avantage d'habiter dans un appart'.

Dans le salon, donc, j'ouvre la fenêtre en grand, je me pose sur un tabouret et je respire de grandes goulées d'air frais à m'en exploser les poumons. Petit à petit, mon malaise matinal diminue. Mes chats me tournent autour et essaient de sortir par la fenêtre, mais je les en empêche.

Tout à coup, mon sphincter explose : je lâche un pet d'un niveau sonore inimaginable qui résonne dans tout le quartier. Les vitres tremblent, et le chat dans le jardin du voisin s'enfuit en pensant probablement que la Corée du Nord nous attaque. Je ne l'aurais pas moi-même lâchée que je n'aurais pas cru que c'était une bombe artisanale.

Pendant quelques secondes, un silence de mort s'abat sur les environ. Quand me prend l'envie de larguer une deuxième charge. Celle-ci est moins sonore, mais plus chargée, plus parfumée. Les lumières de la maison d'en face s'allume. Je suis grillé. Tant pis, c'était ça ou être malade.
Après une quinzaine de minutes, le temps d'un petit concerto, mon malaise s'est estompé. Je peux enfin aller prendre une douche pet partir au boulot en toute sécurité, en laissant mon quartier hanté par mon organe.


tl;dr: Je me suis réveillé malade comme un chien, mais après quelques pets bien placés et m'être fait un nom dans le quartier, je suis sorti d'affaire et je peux aller bosser en ayant l'impression de laisser Dresde derrière moi.