Au commencement étaient les aurochs, immortalisés par l’art pariétal. Puis vint le temps de la domestication. En régentant la vie sexuelle des bovins, l’homme s’octroyait ainsi la possibilité d’améliorer la race. Au XXe siècle, qui voit l’invention de l’agriculture industrielle, le phénomène connaît un coup d’accélérateur grâce à l’insémination artificielle. Les tests de descendance, mis en œuvre pour élire les meilleurs reproducteurs, accouchent d’un véritable star-system et… de maladies de la consanguinité, la semence des taureaux les plus en vue inondant le marché (à l’image du vaillant Jocko Besné, né en 1994 dans le Morbihan et père de quatre cent mille femelles sans avoir jamais sailli une comparse). Au début des années 2000, une nouvelle étape est franchie avec le séquençage du génome d’une vache. Désormais, il s’agit pour les éleveurs, guidés par des algorithmes, d’acquérir le sperme du mâle génétiquement idéal pour leurs femelles. Mais puisque l'on peut décrypter le génome des bovins, pourquoi ne pas le modifier ? En Argentine, des chercheurs sont allés jusqu’à donner naissance à Rosita, une vache porteuse de deux gènes de femmes censés reproduire les propriétés du lait maternel humain.
Ce que l'être humain est capable de mettre au point au nom de l'industrie et du pognon, ça me terrifie