L'explosion D'Halifax, quand un cargo fait BAOUUUM

Image 1: Zone touché par l'explosion
image 2: Le port d'Halifax et le Bassin Bedford
Image 3: La dernière photo du Mont-Blanc
Image 4: Maquette montrant le moment de l'impact
Image 5: Photo prise quelques minute après l'explosion
Image 6: Le SS Imo échoué
Image 7 et 8: le port d'Halifax après l'explosion.

Le 6 décembre 1917, le cargo Mont-blanc explose dans le port d'Halifax, au Canada, après un contact avec le SS Imo. C'est la plus puissante explosion créé par l'homme avant l'explosion des bombes atomiques et reste aujourd'hui la 2ème plus puissante explosion non nucléaire créer par l'homme, derrière l'explosion du lanceur soviétique N-1, une explosion à 10Kt quand même. Hiroshima c'est entre 13 et 16Kt...

Donc, nous sommes en 1917, la première guerre mondiale fait rage, Halifax est le principal port de départ des convois qui ravitaillent l'Europe pendant la première guerre. Hommes, vivres, munitions, matières première, tout passe par là, ce qui provoque fatalement l'encombrement du port. Pour contrer la menace des U-Boot Allemands, les alliés regroupaient les cargos en convoi, leurs mettaient une escorte et filaient le plus vite possible vers les ports anglais ou français en serrant les fesses pour ne pas croiser ce cher Lothar ou un de ces potes (https://fr.wikipedia.org/wiki/Lothar_von_Arnauld_de_La_Peri%C3%A8re).

Halifax possède le double avantage d'avoir un grand bassin permettant d'accueillir beaucoup de navire et de pouvoir protéger l'entré très facilement via les batterie côtières présente sur l'île Mcnab et avec la présence de filet anti sous-marin entre cette même île et la terre au sud de celle-ci. Le passage au nord et trop peu profond pour laisser passer rien de plus que des petit bateaux de pèche. L'entrée du Port ce fait via le sud de l'île Mcnab, se prolonge le long des Narrows et le bateau va ensuite soit à quai, soit dans le Bassin de Bedford en attendant. En face d'Halifax, il y a la ville de Darthmouth qui sur le rivage opposé.

Le Mont-blanc est un cargo français de 3100t et de 98m de long, commandé par le capitaine Aimé Médec. Début novembre il est à New-york pour chargé des matières vitales à l'effort de guerre français, principalement pour la fabrication de munition. Il devait rejoindre un convoi de navires le 1er décembre à destination de bordeaux. Mais le convoi est trop rapide pour le cargo français et celui-ci doit attendre le départ d'un convoi plus lent, agendé au 6 décembre, au départ d'Halifax. Le 5 décembre au soir, il se présente au port, mais les filets étant déjà en place, il ne peut rentrer dans le port et doit passer la nuit devant le port avec d'autres navires avec instruction de se présenter vers 7h30 le lendemain pour lui donné sa place. Il avait comme cargaison 1602 tonnes d’acide picrique hydraté, 544 tonnes d’acide picrique déshydraté, 227 tonnes de TNT, 56 tonnes de nitrocellulose et 233 tonnes de benzène. Soit 2653 tonnes de matière hautement explosives chargés à New-York. Normalement, les matières explosives sont interdites dans les ports civils, mais en temps de guerre ces restrictions sont levés.

7h30. L’aube se lève à peine sur Halifax. Il fait froid, le ciel est dégagé, Le Mont-blanc se présente devant les Narrows, Francis Mackey, l’un des pilotes locaux les plus expérimentés, est monté à bord. Il demande aux autorités portuaires une protection spéciale, le temps du mouillage, au vu des matières transportées, mais en vain. Au même moment, le SS Imo, un cargo norvégien affrété par la Belgique, se prépare à quitter le bassin en direction de new-york pour chargé des vêtements et du matériel de première nécessite destiné à la population Belge. Il est arrivé à Halifax le 5 dans l'après-midi pour les formalité douanière et charbonner et n'a pas pu repartir le soir même à cause des filets anti-sous marin. Désireux de rattraper une partie de son retard, il navigue à 7 nœuds au lieu de 5 (13km/h au lieu de 9). Au même moment le Mont-blanc remonte le canal à 4 nœuds.

8h10, e SS Imo, descend le canal côté rive gauche, contrairement à ce qui se fait habituellement. Un navire plus petit, le Clara, croisa le Imo et signala par porte voix, sans le nommer, qu'il était suivi d'une autre navire, le Imo reçut le message 5/5. 8h15, le Imo croise le Stellas Maris, un remorqueur qui tirait deux barges et le capitane pense que c'était ce navire que le Clara lui a signalé. Au vu de la configuration du terrain, le soleil rasant et les fumées des cheminées, il est fort probable que le Imo ne voit pas le Mont-blanc que lui avait signalé le Clara. S'en suit une série de message par sifflet dont personne ne su qui était vraiment le destinataire. Le Mont-blanc arrivant en face du SS Imo, il siffla 2 fois pour signifier qu'il avait la priorité, le Imo siffla 3 fois pour lui signaler qu'il lui refusait la priorité (surement un Parisien). 8h35 les deux navires sont sur une trajectoire de collision, Mackey tente de tourner à droite pour éviter le Imo, au même moment celui-ci fit machine à arrière, mais comme il était vide c'est une véritable savonnette et l'avant du navire dérive sur la droite et dirige l'avant de son navire sur l'avant du Mont-blanc. Les gens sur les docks, firent des paris sur une collision probable.

Suite en commentaire:

L'explosion D'Halifax, quand un cargo fait BAOUUUM
Poster un commentaire
Divico
Divico
5 ans

8h45, l'avant du Imo perce le flanc tribord avant du Mont-blanc, immédiatement un bidon de Benzène endommagé par le choc s'enflamma. Très vite le feu se propage et le capitaine sachant très bien ce qui va se passer, ordonne l'abandon du navire, l'équipage et le pilote se dépêchent de rejoindre les chaloupes et rament comme si le diable étaient à leurs trousses. Ils se dirigent vers Darmouth, donc en face d'Halifax, et hurlent aux gens de s'enfuir immédiatement, malheureusement personne ne parlait français et les gens étaient convaincus que l'équipage était ivre à gesticuler ainsi. Une fois débarqué un marin arracha un bébé du bras de sa mère et s'enfuit loin et vite suivit par la mère paniqué. Il se planque derrière une maison et se couche sur le bébé et sa mère pour les protéger. Pendant ce temps, d'autre navires s'approchèrent et tentèrent de combattre l'incendie et de ramener le navire vers le centre du chenal. Mais en vain.

Des deux cotés du chenal, la population commence a s'agglutiner sur les quais pour observer le spectacle, le chef de gare qui à compris que ça pue du cul ordonne à ses employés de quitter la gare, un seul restera pour envoyer des messages aux trains en approche pour qu'ils s’arrêtent avant la ville, les trains reçurent le message et purent le transmettre plus loin. Les pompiers furent avertis plus tard quand un commerçant réussi à leur téléphoné, c'était rare à l'époque.

A 9h04min35s, le sismographe de l'université Dalhousie d'Halifax enregistra l'explosion du Mont-blanc. Le navire est immédiatement pulvérisé, projetant des morceaux du navire dans les 2 villes, provoquant de nombreux départ de feux. Une immense boule de feu de 6km s'élève dans le ciel, le premier nuage champignon fut créé. L'onde de choc frappa les quais à 23 fois la vitesse du son, les organes des gens qui étaient là furent instantanément détruit, les rares survivant furent noyés par un tsunami de 18m et d'autres vagues plus petits suivirent. Le tsunami emporta plusieurs navire avec lui, dont le Imo qui faut échoué sur les berges. 1600 personnes sont mortes quasiment sur le coup, 400 autres mourront de leurs blessures ou de froid. 2.5km2 de la ville d'Halifax à été complétement rasé. Les vitres explosèrent à 16km à la ronde l'onde de choc fut ressenti jusqu'à 430km. On retrouvera un des canons du Mont-blanc à 4km de l'explosion et son ancre de 500kg à 5km. Du côté de Darmouth, il y avait un village d'indien Micmac, on en trouva aucun vestige, comme si le village n'avait jamais existé. A cette époque, pour chauffer les maisons les gens avaient des cheminées ou des poêles à bois, l'explosion éparpilla tout ses foyers et cela déclencha encore plus d'incendie. Donc après l'onde de choc et le tsunami de gigantesques incendie brulèrent les villes d'Halifax et Darmouth. L'explosion et les incendiens laissèrent plus de 6000 sans abris. Le marin qui se coucha sur le bébé et sa mère survécu et sauva la vie des deux.

Immédiatement après, les survivants valides se mirent à la recherche de survivants et essaye de combattre l'incendie, les témoignage de l'époque font état de cadavre déchiqueté, des gens emmêlé dans les câbles téléphonique ou transpercé de morceaux de bois. Beaucoup de gens erraient nus, le souffle avait arraché leurs vêtements. Parmi les 9000 blessés, dont 6000 gravement, beaucoup furent atteint aux yeux par les débris de verres, le traitement de toutes ces blessures oculaire permit un immense bond dans la prise en charge et le traitement de ce genre de blessure. Comme quoi ça à du bon ce genre d’événements.

Heureusement, Halifax était le point d'arrivé des blessés canadiens. Du coup la ville avait plusieurs hôpitaux militaire, en plus des civils, ils étaient néanmoins largement insuffisant pour gérer tout le monde, mais les officiers en charge, fort de leurs expérience en Europe, étaient compétent et purent organisé un triage efficace, de nombreux bateau militaire furent aussi transformé en hôpital de fortune mais malheureusement tout cela ne suffit pas à accueillir tout le monde. Très rapidement, les secours de la région se mirent en route, les militaires purent lancer des appels à l'aide, infrastructure civil était détruite, moins de deux heure après la déflagration la ville de Boston envoya un train de secours qui arrivera seulement le 8 décembre.

Parce que forcément, la loi des séries est une grosses salope. Le lendemain, une bombe climatique typique du nord-est américain déclencha un immense blizzard sur la région, bloquant tout les trains de secours et fit mourir de nombreuse personnes encore coincé sous les décombres, le thermomètre chuta à -8 et le vent souffla à 80km/h, ça empêcha la décomposition des cadavres. Par contre, les coups de pelles les faisaient littéralement explosé. Au moins la neige permit d'éteindre les derniers foyers d'incendie. Dans les semaines qui suivirent, des secours de tout le Canada et du Massachusets arrivèrent à Halifax.

Le plus gros des secours et des efforts vinrent de Boston et du Massachusets, en remerciement, les citoyens d'Halifax font don d'un grand sapin de Noël chaque année à la ville de Boston. Et encore auourd'hui ebeaucoup d'habitants d'Halifax sont fans des Redsox ou des Celtics. Aujourd'hui, le port est encore pollué par les résidus des matières qui ont explosé, notamment le mercure, la cordite ou le plomb.

Premierdegre

Putain quelle connerie monumentale, j'imagine la tête du capitaine qui transporte 2500 tonnes d'explosif quand il voit un stressé à la bourre arriver à contresens. Tu lui demande de dégager fissa et le mec te répond "non, toi, pousse-toi".

Divico
Divico
5 ans

Le truc aussi c'est que le Mont-blanc ne portait pas l'insigne significatif des bateaux qui transporte des matières explosives, des pavillons rouges, si un sous-marins l'avaient repéré il l'aurait traqué encore plus qu'un navire standard

Misery
Misery
5 ans

Passionnant et impressionnant.
Petite pensée émue pour l'homme qui sauva la femme et son bébé.

Ça fait pas mal écho au journal d'Hiroshima écrit par un médecin présent sur place que je viens de lire.

Sacré beau boulot!

Divico
Divico
5 ans

merci

Divico
Divico
5 ans

Haha putain, abruti!

baUer
baUer
5 ans

intéressant, mais les chiffres me paraissent exagéré. Je me base sur un incident similaire survenu le 28 juillet 1947, en rade de Brest. le cas du "Ocean Liberty"
-> https://fr.wikipedia.org/wiki/Explosion_de_l%27Ocean_Liberty

Divico
Divico
5 ans

La configuration n'est pas du tout la même. Les gens sont sortis sur les quai pour voir le bateau, le bateau à explosé à moins de 50m des quais d'Halifax, c'est ces 2 conditions réunis qui ont causé le grand nombre de mort. L'explosion de l'Ocean liberty est moins puissante, plus loin dans la mer et loin des zone d'habitation.

Sur les photos 7 et 8, les ruines que tu vois c'est directement des zones d'habitation qui ont été complétement rasé, la topographie du terrain en légère pente ascendante est juste parfaite pour que l'onde de choc détruise tout.

baUer
baUer
5 ans

je reste septique, après coté destruction, difficile de dire puisque Brest avait été rasée par les bombes américaines, coté topographie je te l'accorde une falaise a bien protégé loin dans les terres, n'empêche qu'on a retrouvé des débris a des kilomètres. Enfin bref, les chiffres me paraissent un peu exagéré

Divico
Divico
5 ans

Le truc c'est que justement sur les photos 7 et 8, il y avaient plein de gens qui habitaient. plus les gens sur les quais. Tout ca à été soufflé

Zedix
ZedixCharles Darwin
5 ans

Très bonne box !

Cela dit l'explosion de Halifax n'est pas la seconde plus puissante explosion non nucléaire créé par l'homme. Elle est estimée à 2,9 Kt de TNT, alors que les bombes MOAB à elles seules ont des explosions avec une puissance de 11 Kt ! Même au niveau des explosions accidentelles, les estimations de celles du cargo français (encore un!) à Texas City en 1947 et de la base navale Evangelos Florakis en 2011 atteignent les 3,2 Kt. Bon après 2,9 Kt ça reste quand même énorme.

Divico
Divico
5 ans

En relisant, je remarque que c'est très mal exprimé bordel, j'ai même chier dans la colle. Mais je peux plus modifier, c'est l'explosion du lanceur N-1 qui est à 10Kt. Et c'est la deuxième explosion ACCIDENTELLE la plus puissante.

Cette page est réservée aux ADULTES

Tu es sur le point d'accéder à un site web qui contient du matériel explicite (pornographie).

Tu ne dois accéder à ce site que si tu as au moins 18 ans ou si tu as l'âge légal pour visionner ce type de matériel dans ta juridiction locale, l’âge le plus élevé étant retenu. En outre, tu déclares et garantis que tu ne permettras aucun mineur à d'accéder à ce site ou à ces services.


En accédant à ce site, tu acceptes nos conditions d'utilisation.