Ephémère

Est-ce le vent ? Est-ce la terre ? Où seulement des cendres ? Peut-être la poussière ? Le temps c’est certain. Comme l’insecte. Ephémère. La durée n’est rien. Les actes, pff. Nos souvenirs meurent avec nous. Et avec nous, nos générations et nos souvenirs. Il ne reste que l’éphémère. Le soleil, le vent, la terre. Et l’éphémère.

On a beau être riche, grand, gros, bête. On peut-être fougueux, fou, gueux. Solitaire, esseulé, accompagné. Reste les vers. Reste les mouches et l’éphémère. Qu’advienne que pourra. Que pourrisse ce qu’il advienne. Et que la terre enfle de la pourriture de nos os. Et que les eaux flétrissent des montagnes de nos corps. Et que poussent, infectes nos nourritures. Nous mangeons nos morts. Pieds pourris sur sols fertiles. Blés, avoines estomaqués par nos tubes digestifs qui en regorgent. Immondices de nos culs avalés par nos conjoints. Engrais perfides. Nourritures que sont nos corps. Les abeilles sont notre salut, comme un bonjour qui ensemence nos monticules de tristesse. Mais elles nous quittent aussi. Tout est éphémère.

La joie de nos étreintes, le partage d’une multitude de caresses. Le feu qui brûle nos cœurs. Une fois, deux fois, des milliers. Souvenez-vous, tout est éphémère.

La boîte en pin, le radeau qui flotte, enflammé, la tête qui gît, inanimé. Et nos corps entrelacés entre les pierres qui hurlent à la folie. Car l’éphémère c’est notre vie.

Tôt ou tard, toujours trop tard jamais trop tôt. Jamais plus de noir, seulement du beau. Du beau béatifié, bête à lié, lové sur du bois, pourquoi pas en croix. Croix de bois croix de fer. Portez vos croix, vous êtes votre fardeau. N’ayez plus peur, martyr de vos envies. N’ayez point peur car c’est de nous tous qu’il s’agit. N’ayez plus peur, nous le savons, tout est éphémère.

Il fait chaud nous dit la météo, je feuillette l’éphéméride et cet effet me ride. Pourtant il fait froid. Gelons alors et que la glaciation nous gèle dans une grêle de glaçons. Retrouvons nous accrocher comme saint ou poltron. Nos corps seront icônes. Corps intacts et embaumés. Seules, échappées, nos pensées se seront tuent. Avec leur dernière certitude. Tout est éphémère.

Adieux veaux, vaches, cochons. Poularde, poule, poulpe. Branchies, poumons et asphyxies. Respirer l’air des tombes, des sarcophages et des fosses communes. Regarder vos os, étoiles, lunes, serpents ou vipères. Regardons du ciel ou de la terre. Nous sommes morts. Point né déjà mort. Post-mortem. Ante-mortem. Vos dieux ne vous sauveront point. Car, comme nous, ils sont éphémères.

Saveur de ces baisers et de ces joies impénétrables et de ces voies impénétrées, pénétrons nous encore sans arme ni violence, sans sexe ni puissance, sans plaisir sans jouissance. Pénétrons-nous simplement, pénétrons-nous. Gardons cet espace entre nous remplit du vide de nos cœurs, des amertumes, de la saveur de ces agrumes et de ces prunes que nous mangions sur nos corps encore tout neuf. Lorsque nous croyions être bénis, que ce cadeau qu’était la vie était immuable. Fadaise. Tout est éphémère.

Merci à vous pilleurs de tombes. Merci à vous de me laisser m’expatrier, que vos enfants mangent mes viscères, et que les miens reposent en paix. Cannibalisme régulé. Les loups ne se mangent pas entre eux, est-ce de même pour les humains… La sordide amertume qui nous entoure. La pomme n’est pas le seul fruit pourrit. Il y a la vie aussi. Mais pas encore gâtée. .La seule moisissure de nos dépouilles remonte, lente, jusqu'à nos sens intoxiqués. Nous y voyons mensonges mais n’est que réalité. Dureté de finir las, là, comme le reste de nos vies, chien heurté à pleine vitesse, viscère à l’air et pattes à traque. Plus le temps de dire ouf. Mais à quoi bon. Le savons nous encore, tout est éphémère.

Sentez-vous la honte de ces cadavres dépouillés de milles mains inconnues. Connaissez-vous la joie de dépouiller milles cadavres de votre main bien connue. Souvenez-vous de l’inquisition, du Napoléon dictateur, de l’esclavage. De l’excision, des curés pédophiles, du Papon traître, du droit de cuissage. Lavez-vous en les mains, propre ou sale, personne ne s’en souvient.

Tout est éphémère.

MR

Ephémère
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Arzhman
Arzhman
7 ans

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Momonaruto

@Arzhman: Merci!

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