Une vie de Rien.

Je ne suis pas à proprement parler un dépressif. C'est-à-dire que je ne suis pas atteint de ce que l'on appelle la maladie, la pathologie, cette "chose" qui nous prend, nous attrape et nous enfonce. Et, il est vrai que mon état ou comment je me sens n'a probablement rien avoir avec ceux qui eux, sont dépressifs.

Pourtant, ça ne va pas en ce moment. Mais j'ai l'habitude de ne pas aller bien, d'avoir une baisse de régime et une tristesse. J'ai l'habitude au sens non pas que cela m'arrive tout le temps, mais plutôt au sens où de manière périodique, cet état revient toujours. Cependant, en ce moment c'est différent. Je me sens mal, et cette douleur s'installe.

Je ne suis pas non plus un suicidaire. Je n'ai jamais fait de tentative, ni fait d'acte qui me mette en danger ou qui auraient un aspect symboliquement lié au suicide. Pourtant, il s'avère qu'en ce moment, moment qui semble d'ailleurs s'étendre plus qu'en général, je pense au suicide.

Mais cette pensée est étrange. Elle n'est pas une perspective, ni proche ni lointaine. Ce n'est pas non plus un désir. C'est une pensée qui s'installe. Le suicide. C'est une pensée comme fin, comme point d'arrêt, presque un constat. Et, ce constat se répète en prenant des allures de litanies.

Je me sens bloqué. Comme je le dit, cet état ne m'est pas étranger, mais en général il vient puis s'en va. Je sais le gérer. Sauf qu'il s'est installé. Depuis quand ? Aucune idée. Je suis perdu dans des pensées qui constatent une absence totale de sens à l'existence, qui trouvent la solution dans la création humaine du sens, et qui, en même temps, trouvent aussi l'échec nécessaire à cet établissement.

Aucun sens, rien. Faire un gosse ? Inutile. Perte de temps. Le seul intérêt ? Probablement l'oubli de soi. Avoir un métier ? Pareil. Jouer ? Pareil. Écouter ? Pareil. Lire ? Pourquoi les autres auraient la réponse ? L'ironie dans la lecture, quand on en a bouffer, c'est que cela n'aide aucunement, et cela devient même pire. Il me semble qu'en philosophie, soit le sens donner à l'existence humaine est ridiculement axé sur un système de pensée, soit il est complètement bancale. L'absurdité dans tout cela est qu'aucun auteur ne semble accepter cela non plus. Même les plus pessimistes, ne peuvent se résoudre à abandonner l'homme.

Face à cela, à cet absurde état que je crois voir, je ne perçois comme fin que le suicide. Impossible de m'enlever cela dans la tête. Si je ne vois pas le suicide comme une perspective, comme un acte à faire et à prévoir, je le vois comme nécessaire à un moment donné. Proche ou pas. Virtuel ou non.

Je vis, et j'avance doucement. Et en même temps je veux m'arrêter, me reposer et ne rien faire, juste attendre. Il faut de la violence pour vivre, et j'en ai de moins en moins.

Quand bien même je n'ai pas une existence difficile, et au contraire, plutôt agréable, je ne vois aucune solution. Parfois la litanie s'arrête, mais toujours elle reprend.

Si je vous en parle ce soir, si je m'exprime sur ce sujet, c'est parce que je me rend compte que ça ne va pas. Je ne vais pas bien. Et je ne sais même pas si je veux aller bien. Rien. Je suis déjà fatigué de vivre. Et je veux de moins en moins.

Je ne vais pas bien, et j'ai besoin d'en parler.

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P1nkman
P1nkman
4 ans

"Je ne suis pas à proprement parler un dépressif." Si, je t'assure que si. Tu es en dépression. C'est pas facile à exprimer, on met plein d'autres mots dessus et puis à un moment donné, avec le recul, plus tard, il faut l'admettre on est dépressif, on fait une dépression. Pourtant ma psy me l'a jamais dit textuellement : "Mr, vous faites une dépression" mais c'est bien de ça dont il s'agissait et ça m'a pris plusieurs années avant de pouvoir le dire. Et c'était pas un problème d'assumer, c'était juste de s'en rendre compte. Maintenant, pour moi, là où j'en suis, la difficulté c'est d'arriver à exprimer que ce n'est plus le cas, mais c'est la même démarche.
En tout cas, va consulter quelqu'un, c'est le meilleur conseil que quelqu'un peut te donner.

Meztiso
Meztiso
4 ans

@P1nkman:

Merci.

PaceWon
PaceWon
4 ans

@P1nkman: sui consulter ?

Vaillant
Vaillant
4 ans

Je pense pas que quoi que ce soit d'autre que la vie vaille le coup, alors aussi moroses et inutiles que puissent être les actions qu'on réalise ici, ce sera toujours mieux que 'rien'. Choisis celles qui t'ennuient le moins. Et si ça se trouve t'as juste pas trouvé le domaine qui te passionne.

Meztiso
Meztiso
4 ans

@Vaillant:

C'est horrible ce besoin que l'on a - et que j'ai - à chercher un sens à ce qui n'a pas à en avoir. Je sais pertinemment qu'on ne fait attribuer qu'un concept proprement humain à quelque chose qui n'a pas à l'être. On anthropomorphise la vie. Mais impossible de faire autrement.

Amok
Amok
4 ans

@Vaillant: C'est marrant parce que moi je me suis toujours dit que la vie est particulièrement surcotée. Encore une de ces vérités que tout le monde répète à l'envi parce qu'ils l'ont entendue toute leur vie.
Je dis pas pour autant que l'existence c'est de la merde, que maintenant qu'on y est autant l'écourter, mais c'est vraiment pas un cadeau. C'est juste essayer de trouver le positif d'une situation foncièrement pétée et il faudrait encore dire merci pour ça. Ne pas avoir exister, c'est par essence ne rien avoir à regretter. Les parents sont les premiers assassins de leurs enfants.

Vaillant
Vaillant
4 ans

@Amok: Tout ce qu'on a obtenu, qu'on obtient, qu'on fait, qu'on pense avoir le contrôle sur ou qu'on a réellement, tout ce qu'on ressent, pense, vit, accepte, rejette, toutes nos interactions, tout, je suis sûr qu'on se raccroche à tout ce qu'on peut malgré les discours sur la vacuité de l'existence, c'est instinctif on en a besoin.

Alors je suis pas d'accord avec toi, aussi lamentable qu'une vie puisse être, personnellement, je serai toujours satisfait de ce que j'ai vécu. En prenant conscience d'avoir eu de la chance bien sûr. Avec la conscience de tout ce qui aurait pu être.

Je suis reconnaissant d'être né tout en souhaitant à tout le monde de ne jamais arriver à un point dans sa vie où on regrette de l'être.

Amok
Amok
4 ans

@Vaillant: Ah bah tfacon y a pas de bonne réponse à ça, juste des manières subjectives de prendre la vie, certaines un peu plus joyeuses que d'autres.

anonyme
anonyme
4 ans

Bienvenue !
Bon déjà on ne sera pas les mieux pour te conseiller, c'est bien d'en faire une box c'est que tu as conscience qu'il y a un problème.
Tu sais je pars du principe que la vie ne convient pas à tout le monde, je pense que tu ne te sens pas à ta place parce que justement le monde ne te convient pas.
Ce n'est pas de ta faute c'est juste que le monde change et que tu restes toi

Pas de copine ?

Meztiso
Meztiso
4 ans

@patate: Pas de soucis là-dessus. J'avais surtout besoin d'extérioriser.

Je ne comprend même pas comment elle peut convenir.

Si, tout se passe bien d'ailleurs.

anonyme
anonyme
4 ans

@Meztiso: Déjà c'est un gros point positif que tu ais quelqu'un sur qui te reposer et tu as raison c'est toujours bon de parler de ce qui nous ronge.
Ben si t'as besoin de causer, les fdp de chouals sont là

Meztiso
Meztiso
4 ans

@patate: Oui.

C'est fou d'ailleurs. Je ne dirais pas que je suis mieux. Mais en un sens soulagé.

Merci.

Amumu
Amumu
m
4 ans

Putain t'as mis les mots très précisément sur ce qui s'est passé dans ma tête pendant 3 de ces 5 dernières années.
Pareil ça faisait longtemps que j'avais des périodes de déprime un jour ça a commencé à monter en intensité et durée, réactions s'enchaînant mal j'ai pas mal dégringolé (alcool aidant) jusqu'à voir le suicide comme une fatalité, ou litanie en effet merci pour ce mot.

Pour autant je saurai pas trop quoi te conseiller mais en tout ça j'peux te dire que c'est possible d'en sortir.
Et je pense aussi qu'en effet c'est important d'en parler.

Arzhman
Arzhman
4 ans

@Amumu: idem, j'ai cru voir un temoignage que j'aurais pu écrire.

Ça a duré deux ans, et je commence à remonter la pente en sortant petit à petit de ma zone de confort.

@Meztiso: ces pensées sont toujours presentes au fond et le seront toujours, je ne peux que les camoufler, faire semblant. Et parfois j'oublie qu'elles sont là, lorsque je lâche prise et suis mon envie du moment. La vie n'a que le sens qu'on lui donne. Donc on se ment à soit même, finalement.

Il est facile de se perdre dans un schéma de pensée, positif ou négatif. Kiffer mes actes, c'est ma réponse actuelle à cet état de non sens.

Lamatraque

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