Anxieux

L'anxiété se cache sous mon drap,
L'étoffe étouffe ce fou qui dort,
Un grand vide se dresse devant moi,
Source de mes peurs, source de ma mort.

Je me couche et me lève, constamment,
Répète des remises en question ;
Mon talon est mon talent,
Hitler au portes du Panthéon.

J'haïs le chemin parcouru,
Me débecte du tracé boueux
Emprunté par un ingénu
Souhaitant imiter ses aïeux.

Bercé du landau à la tombe,
Je m'éveille à l'heure critique
Où se meurt le lys et la colombe.
Fièrement je dresse ma trique,

En l'honneur de l'enfant,
Au mouton noir de l'école,
À la bête noire de mon présent,
À la saveur de mon alcool.

Incapable de traiter mes souffrances,
Je crache la fumée et me biture,
Efface les souvenirs rances ;
Regretter la pire des tortures.

Les pensées m'assaillent et m’envoûtent,
Je ne m'oublie pas, j'imagine
Hier l'ambiance des bars à putes,
Demain la Une des magazines.

Je suis du passé et du futur,
J'avance un peu, esseulé,
Recule à force de ratures,
Taches d'encre sur papier froissé.