"COTOREP of the Dead" épisode 7

Jour 7 - Hell Destructo
Le 22/03/2020
Appart de Hellmut Destructo


La journée a commencé tranquillement. On savait tous qu’il n’y avait plus rien à manger, mais comme personne ne voulait sortir, tout le monde faisait comme de rien était. Même les enculés collés à la vitre de la cafète n’existaient plus. Des fois on communique avec monsieur Crassard, en face, en hurlant à la fenêtre. Il a eu l’air déçu de notre mission au Leclerc, vu qu’il montrait des pancartes marquées « petits cons » et «c’est quoi cette fumée»… Mais on s’est habitués aux coups de fusil, des fois quand il descend quelques zombis l’après-midi. On est content d’être voisins en fait. Et pas morts vivants.
Du coup on a ressorti les boites de jeux. On détestait ça d’habitude, mais la ça semblait évident. On s’est tous mis en groupes pour jouer. Y’avais le PIC-PUCE, mais y’avait plus de piles alors les puces en plastiques s’enlevaient super vite. Le DOCTEUR MABOUL marchait encore, mais ça arrêtait pas de sonner avec le nez rouge qui s’allume et je crois que Pascal à fait une crise « d’épilepsie » comme souvent. Serge continuait pourtant à enlever les os sans passer son tour. A notre table, j’avais choisi le CLUEDO. On n’a jamais compris la règle, en plus en ouvrant j’me suis rappelé que Hermann avait piqué les pièces en métal pour les faire fondre et les revendre comme de l’argent. J’ai jamais su si il avait réussi. Au final, on a joué au cartes. Le poker. Mais comme personne était d’accord avec les règles et que Serge faisait beaucoup de bruit avec le docteur maboul, tout le monde s’est énervés et s’est tapés. Les gagnants debout et les perdants à terre, on a mis encore une cassette à la télé.
Voilà c’était avant que, samedi ou dimanche, j’sais plus, Danny dise : J’ai faim les mecs.
Personne a osé lui dire ta gueule pasque, oui, on avaient tous la dalle, putain.
L’autre jour, en rentrant de notre dernière sortie, j’avais justement reçu un mail bizarre. Un mec du coin qui disait avoir lu ce blog et disait vivre ici. C’est fou ça, un gars encore vivant et pas mort vivant, qui tombe sur mes messages et en plus habite dans le coin. Ça se trouve tous les autres sont morts, j’veux dire, au-delà de la ville…
J’ai envoyé un mot, et il m’a répondu qu’il nous avait vu passer en voiture devant la boucherie. Qu’on pouvait passer et a donné son adresse.
J’en ai parlé aux autres vendredi matin. J’ai ajouté que si il vivait au-dessus d’une boucherie, y’aurais surement de la viande.
Comme d’hab, y’en a qu’on fait la gueule et puis vu qu’on s’emmerdait pas mal, certains on dit ouais on y va. Jean Bat voulait pas prendre sa voiture encore une fois, déjà qu’il était assez tendu a cause de son capo rayé. Il a fait promettre à tous de ne jamais toucher le volant et moi, Pascal, et serge on y est aller. Danny et Hermann sont restés au centre. Danny est vite parti s’enfermer dans sa chambre.
Bon on a maintenant l’habitude, Hermann a attiré les zombis en tapant à la vitre et on en a profités pour sortir par derrière pour rentrer dans la voiture. Portières claquées, J.B a rentré l’adresse de l’inconnu dans le GPS et on a roulés doucement. Tout le monde connaissait la boucherie. Elle faisait le coin d’une rue sans issue ou avant les gens venaient pisser. L’extérieur était en tous petits carreaux gris et y’avait de la sciure par terre. Je m’en souviens de quand j’étais petit et pas encore au centre. Ça faisait bizarre d’y retourner. Le boucher avait de gros bras. Et il parlait fort, comme Pascal quand il est bourré tout en découpant des morceaux de viande avec un gros couteau qui faisait CLAC CLAC, Il disait plein de gros mots et toutes les mamans rigolaient. Il jetait les steaks dans la feuille et puis la poche plastique et ma mère payait et on partait au Leclerc plus loin.
Bref, Jean Bat a garé la bagnole devant, pas de zombis, on a ouvert les portes et sonné. Rien. Merde, ça se trouve c’est une blague, pourtant c’est pas le moment. Pis j’ai entendu un bruit de pas genre qui descend des escaliers et la porte s’est ouverte. Un type sans visage aussi grand que moi nous a regardé et a dit : « Ces enculés ont bousillés la sonnette, j’vous aient vu arriver…entrez » . Alors ont est entrés.
Ça sentait le moisi comme dans la cave du centre, et on montés des marches derrière le type avec un masque, sans un mot. Il portait un marcel blanc et avait l’air vachement baraque.
Une fois dans sa chambre, j’ai vu que c’était en fait un appartement. Y’avait plein de bizarre, des boites de conserves, des emballages de m&m’s et des guitares électriques avec des fils partout. Cool, p’têtre qu’il aime le black métal comme moi et Serge. Bon on osait pas trop parler ni s’assoir (de toute façon y’avait pas la place). Il a poussé quelques trucs avec le pied et c’est lui qui s’est assis sur un banc de musculation je crois. Puis il a dit, en soufflant un peu : « Bon, j’ai pas pour habitude de discuter avec les autres de mon espèce, mais on va faire une exception, par les temps qui courent… » sa voix était un peu étrange à cause du masque blanc qu’il portait.
« Je m’appelle Hellmut, Hellmut Destructo exactement ». Drôle de nom j’ai pensé et puis j’ai vu le dessin au-dessus de sa tête, sur le mur. Son nom était gravé ou peint en rouge. Ça avait l’air d’être tout frais et j’me demandait ce qu’en penserait le proprio… En tout cas ça donnait vachement bien.
«Avant j’étais vigile au supermarché du coin. Quand ces enculés sont arrivés j’étais au boulot. Ils ont massacré tout le monde et j’me suis réfugié avec 3 autres types et une femme avec son gamin. Une semaine enfermé avec ces cons, surtout qu’ils s’embrouillaient tout le temps pour se faire la fille. J’ai pas tenu. Total, j’me suis barré, tant pis pour les zombis. J’ai foncé… chez moi en me débrouillant comme je pouvais… il a fait une pause en allant chercher une bière au frigo et s’est rassis en posant ses pieds sur un tas d’altères. Putain, il avait les mêmes bottes que Chuck Norris, la classe j’ai pensé.
«J'sors rarement de chez moi, j’ai ce qui me faut ici, des boites de corned-beef, à boire et mes disques dur plein à craquer de porno et de free fight » il a dit en tapotant ses boitiers noirs et poussiéreux.
« Quand j’ai plus rien à bouffer je descends en bas ou au décathlon d’à côté…pour mes barres de protéines. Du coup j’ai le temps pour jouer de la guitare, c’est con, jeux en utiliser qu’une à la fois… j’voulais former un groupe de Glam Rock : le Starlet' Panzer Kommando, mais j’ai toujours rien sorti…faites pas de la musique les mecs par hasard?» il a demandé. «Heu un peu si» a répondu Serge, «à l’atelier du centre..»
J’ai décidé de prendre la parole et de lui dire qu’on cherchait à manger, etc…
«Je vois» il a dit, «suivez-moi» , alors on est sortis et il a ouvert la porte de l’appartement d’à côté. « Faites pas gaffe à l’odeur » C’est vrai que puait vraiment, comme le jour ou Daniel l’éducateur a trouvé le chat dans les affaires d’Hermann. Tout le monde a dû’ sortir et c’est Delphine qui a encore hurlée.
Sauf que c’était pas un chat crevé, mais son voisin mort, il a expliqué en l’enjambant. «Servez-vous ! En fringues et autres, ce connard me faisait chier depuis 1 an avec sa musique de merde. J’arrivais plus à composer ou à me concentrer quand je mettais du sex-anal… Alors je l’ai nettoyé en même temps que tout l’immeuble à coup de para boots et de barre de muscu…» c’est vrai qu’il avait une sale gueule le voisin.
« C’était un zombi? » j’ai dit, et il a répondu que oui, d’une certaine façon.
«Mais vous savez-vous, d’où ils viennent ces morts vivants?. Enfin ce qui les a rendus comme ça?»
Monsieur Destructo s’est arrêté et s’est lentement retourné. Pascal a eu un peu peur vu qu’il a reculé en marchant un peu sur le voisin mort.
«J’vais vous dire…c’est à cause du grand complot, tous les golems de viande dehors. Mais les allemands qui sont des nazis de l'espace partis sur la Lune en 1945 vont bientôt revenir nous sauver… C’est pour ça que je porte un masque, pour bloquer les ondes et les scanners…ces enculés sont pas prêts de m’avoir…j’aurais pu déménager dans un appart plus grand, mais là encore le feng shui du mien me protège parfaitement, et puis transporter toutes ces guitares…tu vois le bordel, hein…»
On s’est regardé longtemps et puis j’ai souris.
« content Hellmut de vous avoir rencontré, jusqu’à maintenant on croise que des tarés, la ça fait plaisir» Il a répondu, de rien, et on l’a suivis par la fenêtre.
Ça donnais sur un balcon avec une espèce d’échafaudage. En grimpant dessus on atteignait les autres toits et on a vu le Décathlon en question.
« Demain, c’est le jour de ma mission pharmacie, si j’ai pas mes starshoots, je crève. Z’aurez qu’à me suivre c’est sur la route du Décath. On ira faire le plein ».
Ça avait l’air super chouette comme plan, alors on a dit d’accord et est retourné à l’intérieur. On a décidé de passer la nuit là en se partageant avec l’appart du mort qui pue. Pascal a accepté de dormir à coté en échange de six bières.
On est lundi soir et Hellmut m’a laissé utiliser son ordinateur, demain on passe donc par les toits pour faire les courses. Plus sûr que la bagnole, il a dit, et ça fait faire de l’exercice.
A la semaine prochaine, j’vous raconterai ça.

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