Des soldats célèbrent la fin de la 1ère guerre mondiale, le 11 novembre 1918

Le 11 novembre 1918 les armes se sont tues. À la onzième heure du onzième jour du onzième mois, les combats ont cessé. Après la mort de plus de 18 millions d'hommes et de femmes, les armes à feu ont été posées et les tranchées abandonnées. Les combats ont duré plus de quatre ans et ont entraîné le monde entier dans un conflit d’une immense ampleur.

https://rarehistoricalphotos.com/armistice-day-celebrations-1918/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Armistice_de_1918
https://fr.wikipedia.org/wiki/Premi%C3%A8re_Guerre_mondiale

Des soldats célèbrent la fin de la 1ère guerre mondiale, le 11 novembre 1918
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Wendigo
Wendigo
4 ans

Je me suis toujours demandé : "et après ? "
Les gars ont passé 4 ans hors de la normalité, à se battre, dormir dehors ou presque, les poux, les rats, le froid, la boue, les "éternités d'ennui entrecoupés de moment de pure terreur", vivre minute après minute en espérant que la suivante ne sera pas leur dernière, le reconfort de la camaraderie, espérer le rata, les rations de mauvais pinard, le courrier, les perms...

Je me suis toujours demandé quel pouvait avoir été le vertige de ce moment précis, à se dire "C'est fini. La guerre est finie. Qu'est-ce que je vais retrouver ? Comment reprendre une vie normale ? Comment se réadapter au quotidien ? Comment recommencer et rebâtir comme si rien ne s'était passé ?"

Je crois que j'aurais été un bon candidat au PTSD

Divico
Divico
4 ans

@Wendigo: parce que tu crois qu'ils étaient nombreux ceux qui ont fait les 4 ans?

Senten
Senten
4 ans

@Wendigo: au collège on avait eu le droit à un témoignage d'un ancien combattant de la 2ème guerre mondiale, c'est pas la première mais a mon avis l'esprit des soldats devait être casi le même, est bref le mec nous a dit qu'il lui avait fallu beaucoup de temps de réadaptation après la fin de la guerre et qu'il lui arrivait surtout les premiers temps de regretter la guerre car il ne s'avait rien faire d'autre que ça. Je ne me souviens plus trop de ce moment mais je me rappelle que c'était ultra bouleversant.

Coronavirus

@Wendigo: Attention Pavé César
La guerre n'est pas tout à fait finie en réalité pour de nombreux soldats qui restent mobilisés, voire continuent de se battre sur différents fronts. Tout d’abord, les armistices ne sont que des interruptions temporaires des combats et ne marquent en rien la fin de la guerre et le retour à la paix. Il faut attendre les différents traités de paix entre puissances pour que les hostilités se terminent et que la paix soit officiellement déclarée : le Traité de Versailles règle le sort de l’Allemagne le 28 juin 1919, le traité de Saint-Germain-en-Laye celui de l’Autriche-Hongrie le 10 septembre 1919, le traité de Neuilly-sur-Seine celui de la Bulgarie le 27 novembre 1919, le traité du Trianon celui de la Hongrie (4 juin 1920), et enfin le traité de Sèvres puis celui de Lausanne celui de la Turquie respectivement les 9 août 1920 et 24 juillet 1923.
Mais là encore, la paix n’est pas assurée. Si la Première Guerre mondiale est officiellement terminée, ses répliques se poursuivent. Ainsi, d'autres conflits prennent le relais dans le monde entier dans la continuité du premier conflit mondial. On dénombre au total 27 conflits en Europe entre 1917 et 1923. Parmi eux, la guerre civile russe qui se poursuit entre Blancs et Rouges (1917-1923), la guerre civile finlandaise (1917-1918), la guerre d'indépendance de l'Estonie (1917-1920), la guerre civile irlandaise (1922-1923), la révolution allemande (1918-1919), la guerre polono-ukrainienne (1918-1919), la guerre hungaro-roumaine (1919), la guerre soviéto-polonaise (1919-1921), guerre d'indépendance turque (1919-1922), Révolte irakienne (1920), guerre franco-syrienne (1920), guerre du Rif (1921-1926), Grande révolte syrienne (1925-1927), et bien d’autres encore. Tous ces conflits font autant de victimes que l’ensemble des pertes françaises, britanniques et américaines durant la Première Guerre mondiale. Surtout, la plupart de ces conflits, notamment la guerre civile russe et tous les conflits liés à la chute de l’empire russe en Europe de l’Est, ainsi que la guerre d’indépendance turque, mobilisent des troupes de conscrits qui ne sont pas démobilisés. Il n’y a pas de fin nette et brutale de la guerre et de la violence sur le plan diplomatique. Le retour à la paix, aussi appelée sortie guerre (plutôt qu’après-guerre qui laisse penser à une rupture), est un processus lent et progressif.
Sur le plan moral et humain la guerre n’est pas non plus terminée. Il reste encore aux hommes qui étaient engagés dans le conflit à sortir de la guerre. Les familles doivent faire le deuil de leurs morts quand ce n’est pas la Nation qui doit le faire en érigeant des lieux de mémoire ou de recueillement, à l’image de l’ossuaire de Douaumont ou des nombreux cimetières militaires, mais aussi en rendant hommage au Soldat inconnu lors de cérémonies nationales, ou plus modestement à l’échelle communale en construisant des monuments aux morts, afin de soulager la souffrance mais aussi pour ne pas oublier. C’est encore, sans compter sur les blessés, éclopés et mutilés en tout genre dont le physique est littéralement, et éternellement, marqué par la guerre et dont la simple présence et apparence rappelle les horreurs de la guerre. La guerre se poursuit aussi dans les esprits d’anciens soldats encore traumatisés par les combats qui ne parviennent pas à se démobiliser psychologiquement ni même à oublier. Leur guerre, cette fois intérieure et morale, n’est quant à elle pas terminée et pour certain ne se terminera jamais. Cette fois la démobilisation se fait de façon individuelle et sa chronologie est personnelle. La guerre reste aussi présente dans l’esprit de certains peuples qui se sentent trahis et humiliés. Ils entretiennent une rancœur à l’égard de la paix : les Allemands ne supportent pas la défaite et l’issue d’une guerre qu’ils estiment ne pas avoir perdu militairement. Les Italiens n’ont pas obtenu satisfaction car des territoires italiens (les terres irrédentes) n’ont pas été rattachés et restent sous domination étrangère. Les Français, quant à eux entendent faire payer chèrement à l’Allemagne la guerre et les destructions. Ils se crispent sur les réparations de guerre, allant même jusqu’à envahir la Ruhr en 1924 pour obtenir satisfaction. On le voit la guerre était loin d’être terminée en 1918. D’ailleurs, s’est-elle jamais terminée entre 1918 et 1939 dans ces sociétés profondément et durablement marquées par cette guerre. C’est ce que suggère en partie l’historien George Mosse qui a développé le concept de « brutalisation » pour expliquer la montée de la violence dans la société allemande d’après la Première Guerre mondiale et l’émergence d’idéologies et de régimes totalitaires. Ce concept s’applique par ailleurs à l’ensemble des sociétés qui ont été touchées par ce conflit. Dans le cadre de l’après Première Guerre mondiale la « brutalisation » peut se définir comme l’indifférence croissante des vétérans de la Grande Guerre à la violence provoquée par l’expérience du front où les soldats ont été confrontés à la mort de masse et à une violence extrême, et la poursuite dans la paix des attitudes agressives de la guerre. La guerre aurait contribué à banaliser la violence et à entretenir un état d’esprit agressif issu de la Grande Guerre qui se serait retrouvé dans les attitudes politiques et la vie politique de l’après-guerre.
Voilà quelques pistes à propos de ton questionnement sur l’état d’esprit des soldats et plus largement des individus qui ont connu (de près ou de loin, directement ou indirectement) la guerre. A ce sujet, je te conseille de voir (si tu ne l’as pas déjà fait) le film Capitaine Conan de Bertrand Tavernier qui relate l’histoire de soldats français de l’Armée d’Orient dans les Balkans en 1918 qui ne sont pas démobilisés et qui, malgré l’armistice, continuent à faire la guerre, et ne parviennent pas, pour certains, à tourner la page du conflit, montrant par-là le traumatisme qu’a constitué l’expérience de la guerre chez les soldats.
Par ailleurs, dans le domaine scientifique, les historiens travaillent aujourd’hui sur la culture de guerre qui comprend aussi la sortie de guerre pour comprendre comment se termine une guerre.

Wendigo
Wendigo
4 ans

@Divico: je me suis posé la question en l'écrivant

Divico
Divico
4 ans

@Coronavirus: intéressant, mais aère enculé!

Wendigo
Wendigo
4 ans

@Coronavirus: J'ai tout lu.
Merci
Edit : mais aère, enculé !

Wendigo
Wendigo
4 ans

@Senten: 14-18 a été la première guerre où la mort à été industrialisée.
Avant c'était des fusils à un coup, des charges de cavalerie et des canons à tir tendu.
Là on a eu la naissance des mitrailleuses automatiques compactes (la Maxim, la Vickers, la Hotchkiss) et l'aboutissement d'une fulgurante évolution de l'artillerie avec l'arrivée massive des obus explosifs (qui remplacent les simples boulets) et du chargement par la culasse.
En gros en 14-18 on a testé le dernier cri en matière d'extermination de masse

dexterward

@Coronavirus: CTRL+C CTRL+V niveau expert.
Sinon c'est bien vrai tout ça ma bonne Dame.

dexterward

Un excellent livre, un excellent film, une excellente bédé qui raconte justement le "après" avec tous ces profits, gueules cassées, règlements de compte...et détresse :

IMG
Feufollet
Feufollet
m
Buster Keaton
4 ans

@dexterward: Magnifique film avec le grand Dupontel.

Asterawyn
Asterawyn
4 ans

Vous réjouissez pas trop, c'est bientôt reparti pour vous.

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