La bataille de Svolder

Un corbeau s’éveille sur son chêne
Croasse et déploie sa noirceur ébène
Dans l’aurore d’un soir sans fin...
Où était-ce l’aube sombre d’un matin ?

Il raconte une histoire très ancienne
Seul s’en souvient Odin en son domaine.
Un récit tissé par les Nornes de carmin,
Où les hommes se noient dans leur destin.

Krunk krunk, rappelez vous mes frères,
Krunk krunk, de ce jour comme d’hier.
Krunk krunk, de la bataille de Svolder
Krunk krunk, du sanglot de notre mer.

Huginn et Muninn face au Grand Serpent,
Les derniers païens face au christ fervent,
Volant au devant des drakkars Suèdois,
Retrouvant la mort là où combattent les rois.

Étrave-de-fer, cercueil flottant, brûle jusqu’à Hel !
Ran et Hrund les accueillent au festin !
Mais voit ce trait qui ainsi pourfend le ciel,
Sous les doigts d’un archer s’est joué le destin !

Par ta flèche, Finn, c’est plus qu’un arc détruit,
Quand Einarr répondit à Olaf, en devin :
« - Qu’est ce qui craque avec un tel bruit ?
- C’est la Norvège brisée entre vos mains »

Krunk krunk, Olaf, en cotte, a sauté à la mer,
Krunk krunk, noyé sous sa couronne de fer.
Krunk krunk, une bien triste histoire mes frères
Krunk krunk, car nous n’avons pu goûter ses chairs.