Rapport de l’interzone. 90’

C’est dimanche. Je suis penché sur le Mad Movies de ce mois-ci, allongé sur la moquette marron de ma chambre. Mon père prépare le barbecue.
A cette époque tu pouvais rentrer en contact par courrier interposé avec d’autres fans ou diffuseurs via les annonces en fin de pages, avec une lettre manuscrite et un timbre. J’avais enfin accès à un répertoire de films interdits ou étranges.
Je suis encore au collège. J’ai passé la semaine à essayer de revendre des VHS à mes camarades. Même pas pour y gagner de quoi m’acheter un t-shirt Waikiki mais pouvoir faire des copies de magnétoscope à magnétoscope.
Bon, c’était ça ou les filles. Certains embrassaient Marion ou Elodie, moi c’était Braindead ou rien.
Y’avait aussi les cassettes de potes qui avaient canal ou le décodeur pirate et les premiers pornos. Enregistrés après le film du gentil chien Baxter.
J’avais aussi un filon la dessus. Outre ma collection de fluide glacial, J’ai commencé à voler les newlooks ou playboy sous la doudoune au tabac du coin. Mais c’était pas encore mon délire principal. C’est venu après, longtemps puceau. J’me rappelle aussi des premiers mangas de cul avec un certain prof pervers, je ne sais plus quoi… y’avait déjà une clientèle dessus.
Bref, chacun bouffait avec ses parents et vers 14h c’était l’heure de retrouver les potes du village.
Le premier arrivait en scooter Typhoon sur le parking du cimetière et attendait les autres. Pas de portable pour prévenir d’un retard ou changement de plan.
Une fois la bande réunie, c’était le moment de décider de ce qu’on allait faire de l’après-midi.
Louer une cassette au vidéo club avec sa moquette qui puait des pieds et la mater chez Seb qui avait une télé dans sa chambre. Faire nos propres films d’horreur avec le caméscope familial de Fred et nous comme acteurs. Une virée dans le village d’à côté pour chercher la merde avec le clan adverse et comparer nos pots Polini, ou rien branler et rêver à nos vies futures car on ne buvait encore de bières. Y’avait aussi la playstation de Marc et le premier Resident evil. Sans carte de sauvegarde. Fallait tout se retaper depuis le début.
Du coup, c’est cassette. On va se refaire un Face à la mort. Se tester. Toujours.
On ramène la vhs une fois terminée, il nous reste une heure avant l’heure de rentrer. Fred propose de faire de la luge aux « gravières ». C’est une zone industrielle où des entreprises stockent des tas de sable et de graviers. On monte au sommet et on dévale la pente sur une luge récupérée sur un camp de gitans abandonné. Cette année Marc s’est foulé la cheville. Il est rentré en scoot tout seul pour se faire engueuler par sa mère.
Il est bientôt 19 h, on se sépare, chacun rentre chez soi, demain c’est le collège ou l’internat avec des mecs qui ne connaissent rien aux films d’horreurs ou à la campagne.

Rapport de l’interzone. 90’
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Jeffiejef
Jeffiejef
3 ans

La belle vie en fait !

LeTenia
LeTenia
a
3 ans

@Jeffiejef: c'était...diffèrent!

Meleagant
Meleagant
3 ans

g/nostalgie

MilkyBlue
MilkyBlue
3 ans

Baxter. Putain. Ce traumatisme.

anonyme
anonyme
3 ans

Commentaire supprimé.

LeTenia
LeTenia
a
3 ans

@Dub_plate: MBK magnum!...

GoldenFist

J'adore ce genre de box, merci, j'y étais aussi!

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