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Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Europe a pris des mesures importantes pour garantir la sécurité de l’approvisionnement énergétique et aider les familles et les entreprises à faire face à la hausse des prix de l’énergie. Les installations de stockage de gaz ont été réapprovisionnées, la demande de gaz et d’électricité a diminué et les prix ont reculé par rapport aux sommets atteints en août.

Cependant, les prix de l’énergie restent extrêmement élevés par rapport à l’année 2021, et l’Union européenne (UE) est divisée sur la meilleure approche pour les réduire et se prémunir contre de nouvelles perturbations dans les mois à venir.

La France, l’Italie, l’Espagne, la Pologne, le Portugal, la Grèce et neuf autres pays de l’UE souhaiteraient plafonner les prix de gros de l’énergie, arguant que cela permet de traiter le problème à la source, d’éviter une course aux subventions et de contribuer à réduire l’inflation.

Une mauvaise idée
Un camp opposé, mené par l’Allemagne et les Pays-Bas, soutient que de tels plafonds augmenteraient la demande et rendraient plus difficile pour l’UE d’attirer des importations nettes d’énergie.

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Du point de vue de la politique énergétique, le plafonnement des prix de l’énergie au niveau européen n’est pas une bonne idée. Même s’ils n’augmenteraient probablement pas la demande d’énergie par rapport aux années précédentes, ils diminueraient les incitations à réduire la demande en Europe, une nécessité frustrante pour une Union qui vient de perdre environ 40 % de son gaz et 10 % de son électricité.

En outre, le plafonnement pourrait nuire à la capacité de l’Europe à attirer du gaz sur les marchés mondiaux, ce qui mettrait en péril l’approvisionnement dont elle a tant besoin en 2023.

Enfin, le plafonnement des prix de l’énergie entraînerait d’importants transferts transfrontaliers au sein de l’UE, qui devraient être compensés d’une manière ou d’une autre.

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Cela dit, les partisans du plafonnement des prix ont raison de craindre que les subventions nationales ne soient pas non plus une solution tenable. Une course aux subventions pourrait placer les pays de l’UE les plus faibles sur le plan fiscal en situation de désavantage concurrentiel par rapport aux pays disposant d’une grande marge de manœuvre budgétaire.

Alors, comment résoudre ce problème ?

Des systèmes de compensation
Après l’échec des ministres de l’énergie de l’UE à trouver une solution sur ce front, le 24 novembre, l’UE devrait abandonner l’idée de plafonnement des prix et s’attaquer au problème de l’égalité des conditions de concurrence de manière plus efficace et transparente.

Cela pourrait prendre la forme d’un fonds européen destiné à protéger les consommateurs contre les prix élevés du gaz, tout en encourageant les économies d’énergie et en accélérant le déploiement de solutions propres. L’UE pourrait également regrouper sa demande de gaz dans un système d’achat commun afin de renforcer son pouvoir de négociation par rapport aux approvisionnements extérieurs.

Un fonds européen pour la crise énergétique devrait soutenir trois objectifs politiques essentiels.

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Premièrement, il devrait promouvoir les économies d’énergie. La crise énergétique est fondamentalement une crise de l’offre et il est donc impératif de réduire la demande. Des systèmes de compensation devraient être mis à la disposition des consommateurs de gaz et d’électricité, afin de les inciter à réduire leur consommation.

Deuxièmement, il faudrait fournir un niveau minimal de soutien à l’ensemble de l’industrie européenne, afin de garantir des conditions de concurrence équitables.

Technologies propres
Troisièmement, le fonds devrait être utilisé pour accélérer le déploiement des technologies propres, afin de découpler totalement l’Europe des combustibles fossiles russes. Le déploiement d’un fonds européen commun permettrait de réduire l’écart croissant entre les coûts d’investissement dans les technologies propres, qui résulte des différences de taux de prêt dans l’UE.

Le fonds européen pour la crise énergétique pourrait être financé principalement par les 40 milliards d’euros déjà mis à disposition par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, en utilisant les reliquats des fonds de cohésion de l’UE. Les contributions des Etats membres ou des emprunts communs pourraient s’ajouter à ce montant.

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Une mesure complémentaire pour réduire les prix du gaz serait l’achat groupé de gaz par le biais de la plate-forme énergétique de l’UE. La Commission européenne a proposé que les achats groupés couvrent au moins 15 % des besoins de stockage des pays de l’UE pour 2023, mais cette proposition doit encore être approuvée par les ministres de l’énergie en décembre. Cette initiative doit être prête pour les opérations de remplissage des stockages de 2023, afin de placer l’Europe dans une meilleure position à un moment où le marché mondial du gaz naturel liquéfié (GNL) pourrait être encore plus tendu qu’en 2022.

De vieux clivages en Europe ravivés
Une certaine mutualisation du coût de l’approvisionnement conjoint pourrait permettre d’accroître les avantages de l’approvisionnement conjoint pour les entreprises qui choisissent d’y participer – sans le rendre strictement obligatoire.

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Cela pourrait réduire le risque de surenchère entre les pays européens pour obtenir des cargaisons de GNL et faciliterait la répartition transfrontalière des rares volumes de gaz en cas de graves problèmes d’approvisionnement. Cela réduirait le risque de fragmentation du marché de l’énergie de l’UE et les conséquences qui en découleraient en matière de sécurité énergétique, d’économie et de politique.

Le désaccord actuel sur le plafonnement des prix ravive de vieux clivages en Europe, bloque l’accord sur une solution coordonnée et sape l’unité de l’UE face à l’agression russe. L’Europe doit aller au-delà. La création d’un fonds européen de crise énergétique étroitement circonscrit et le lancement de l’achat conjoint de gaz sont des solutions qui pourraient profiter à tous les pays.

Simone Tagliapietra (Chercheur à l’Institut Bruegel, à Bruxelles), Georg Zachmann (Chercheur à l’Institut Bruegel, à Bruxelles) et Jeromin Zettelmeyer (Chercheur à l’Institut Bruegel, à Bruxelles)
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Kaporal974

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