Armes insolites de la Seconde Guerre Mondiale #6

Part 1 : http://choualbox.com/EIqRH
Part 2 : http://choualbox.com/P1hGV
Part 3 : http://choualbox.com/nQsEr
Part 4 : http://choualbox.com/M2IqC
Part 5 : http://choualbox.com/zLP0q

1) Projet Pigeon (États-Unis)
En terme de projet utilisant des animaux, celui-ci fut sans doute le plus excentrique. Le but était de créer des bombes guidées par des pigeons. Ces derniers étaient entraînés à reconnaître les cibles, puis une fois à l'intérieur du dispositif, une lentille optique projetait ce qui se trouvait en face de la bombe. De ce fait, quand le pigeon reconnaissait la cible, il picorait dessus, et en fonction d'où il picorait la trajectoire se modifiait.
Bien entendu, le « missile pigeon » fut abandonné, surtout à cause des progrès en terme de guidages de missiles, en octobre 1944. Le projet reçu toutefois une aide de 25 000 dollars du National Defense Research Committee.
Plus surprenant encore, le projet fut relancé par les américains au début de la guerre froide, en 1948, avant d'être définitivement stoppé en 1953.

2 – 4) Krummlauf (Allemagne)
Le Krummlauf, « canon courbé » en allemand, est une invention de la fin de la guerre. Comme son nom l'indique, c'est un dispositif que l'on rajoutait au bout du canon ce qui permettait de dévier la balle à un certain degré pour pouvoir tirer dans les coins en toute sûreté. Un viseur périscopique permettait de viser tout en restant à l'abri.
Les avantages d'un tel appareil est assez évident, surtout lors de combats urbains quand il faut attaquer ou défendre chaque coins de rues ou de pièces d'un bâtiment. Le dispositif était spécialement conçu pour le STG 44, l'une des meilleures armes de la guerre.
Sa durée de vie en revanche était assez courte, la version à 30° pouvait tirer 300 coups et la version 45° uniquement 165 coups, le tout pour une distance de 100 m environ. Il existait également des angles à 60 et 90°.
Il existe relativement peu d'information dessus, donc il est difficile de savoir combien de ces gadgets furent produits exactement. En revanche, nous savons qu'il existait également 91 exemplaires adaptés pour des blindés de type Panzerjäger Tiger.

5 – 8) Kaiten (Japon)
Dès 1942, des projets japonais virent le jour à propos d'armes plus précises, plus puissantes et plus facile à utiliser, mais impliquant le suicide. Ces idées furent d'abord rejetées, mais constatant l'avance des américains dans le Pacifique, le haut-commandement changea d'avis fin 1943.
L'un de ces projets était la création d'un sous-marin kamikaze. C'était simplement une torpille XXL piloté. Le premier essai eut lieu le 1er septembre 1944, tuant par la même occasion son créateur, Hiroshi Kuroki.
Plusieurs versions furent créées, mais la version Kaiten T1 fut la seule opérationnelle. Possédant trois fois plus d'explosifs qu'une torpille classique, et étant plus précises, la Marine impériale japonaise attendait beaucoup de ces engins suicides. Déployés dès la fin 1944 à partir de sous-marins, les Kaiten furent décevant. Bien que plus de 300 exemplaires furent produit, seul 45 furent lancés contre des navires américains, et s'avérèrent moins maniable que des torpilles classiques et plus vulnérables vu qu'ils ne pouvaient pas plonger profondément sous la surface. Au final, seul trois petits navires américains furent coulés ainsi que deux autres endommagés pour un total de 179 morts. Bien en dessous des espérances japonaises.
Longueur : 14,75 m
Vitesse : 56 km/h
Rayon d'action : 78 km
Armement : 1 550 kg d'explosif

9 – 12) Fa 223 Drachen (Allemagne)
Dès les années 30, l'Allemagne nazie était très intéressée par les hélicoptères (cf Part 1), mais ils développèrent un hélicoptère à doubles rotors, ce fut le cas du Fa 223. Produit très rapidement, il effectua son premier vol en 1940 et fut mis en service en 1942.
Les premières démonstrations de vols furent très impressionnantes, battant plusieurs records du monde (non homologué du fait de l'état de guerre). Il fut mis en production, ce fut d'ailleurs le premier hélicoptère de l'histoire à avoir fait l'objet d'une production en série. Mais à cause des bombardements alliés, seul quelques exemplaires furent produits et la production prit énormément de retard.
Le Fa 223 se révéla très utile, pouvant voler peu importe le temps et pouvant se poser à la verticale, logique pour un hélicoptère mais encore révolutionnaire pour l'époque. Il fut très utilisé pour le transport de matériel et de troupes, surtout en milieu montagneux où l'accès était difficile par avion.
Au total, seul 20 hélicoptères furent construit et moins d'une dizaine servit, mais après la guerre ils furent utilisés par la Tchécoslovaquie et la France l'utilisa pour créer un nouveau prototype en 1948. Le Fa 223 est également l'appareil à l'origine de la division hélicoptère d'une société qui deviendra plus tard Eurocopter, actuel leader mondial de fabrication d'hélicoptères civils et l'un des principaux constructeurs d'hélicoptères militaires dont l'hélicoptère franco-allemand Tigre.
Diamètre du rotor : 12 m
Largueur totale : 24,5 m
Longueur : 12,25 m
Hauteur : 4,36 m
Vitesse max : 176 km/h
Rayon d'action : 700 km (max)

13 – 16) Tracteurs de guerre (URSS)
Ici il n'est pas question que d'un exemplaire de véhicule, mais d'une pratique du début de la guerre en URSS. Les néo-zélandais avaient déjà créé des chars improvisés à partir de tracteurs (cf Part 1), mais ces derniers ne furent jamais utilisés en combat ni même produit en grand nombre. Les russes en revanche en utilisèrent beaucoup plus.
En août 1941 commença le siège d'Odessa, en Ukraine. L'armée soviétique était en plein repli et les armées allemandes progressaient à grande vitesse. Manquant de chars, les défenseurs utilisèrent des véhicules agricoles pour en faire des blindés. Il en résultat la construction de 69 chars NI (Photo 13 et 14). Ils engagèrent le combat en septembre, et s'avérèrent relativement efficace au début. Non pas grâce à leur armement (qui n'était rien de plus qu'une tourelle avec un canon de 37 ou 45 mm), mais grâce au bruit assourdissant que faisait leur moteur. Les allemands, prenant peur face à ce boucan, se replièrent. Malgré son blindage satisfaisant, ce « char-tracteur » était très lent, dépassant difficilement les 7 km/h. Au final, le siège d'Odessa prit fin en octobre 1941 en faveur des allemands. Le NI fut encore utilisé, mais le nombre de véhicule déclina rapidement.
Autre exemple, le Kh TZ-16 (photo 15 et 16) fut produit à Kharkiv, en Ukraine, sur la base du même tracteur que le NI. Tout comme ce dernier il était doté d'un canon de 45 mm, mais pouvait également être doté d'un canon anti-aérien de 37 mm ou d'une mitrailleuse de 7,62 mm. Quand les allemands arrivèrent à Kharkiv en octobre 1941, seul 61 véhicules furent produit sur les 809 prévus. Malgré tous les efforts fournis pour faire de ces tracteurs des engins de guerre, la grande majorité des Kh TZ-16 furent perdus dès le début des combats.