Les véritables Licornes ou Elasmotherium

Elasmotherium, un genre cousin des rhinocéros actuels et laineux, appartenant comme eux à la famille des Rhinocérotidés, mais bien moins connu du grand public que ses proches parents en voie d’extinction. Pourtant, cette créature ne passait certainement pas inaperçue : avec des mensurations estimées à 4,5 m de long et 2 m au garrot, pour une masse entre 4 et 5 tonnes, il faisait partie intégrante de ce que les paléontologues nomment la "mégafaune du Pléistocène".
Tout au long de l’évolution de cette lignée se développe également un caractère unique chez les rhinocéros : la présence de dents à croissance continue (dite "hypsodontes"), poussant durant toute la vie de l’animal et s’usant au fur et à mesure, à l’image des incisives de rongeurs. Ce trait confère aux molaires d’Elasmotherium, chez qui cette hypsodontie est maximale, un aspect unique composé de lames d’émail caractéristiques, ce qui donnera d’ailleurs son nom scientifique à l’animal – du grec "elasmos" (lame) et "therion" (bête).

Lorsque l’on évoque la Préhistoire et ses animaux emblématiques, les premières scènes venant immanquablement à l’esprit sont souvent peuplées de mammouths laineux, de chevaux bondissants comme sur les parois de la grotte de Lascaux, ou encore de bisons, d’aurochs, de lions ou d’ours des cavernes.
Pourtant, plus gros que le rhinocéros laineux, il était en outre pourvu d’un énorme dôme frontal, interprété par la plupart des chercheurs comme le support d’une immense corne pouvant atteindre 2 m de hauteur. Ceci lui a valu le surnom de "licorne de Sibérie" – même si ses mensurations ne lui confèrent pas vraiment l’apparence du cheval cornu mythologique.

Elasmotherium est un des premiers genres fossiles décrits en paléontologie, nommé dès 1808 par le naturaliste allemand Fischer. Les quelques espèces connues ont été découvertes principalement en Asie centrale, en Russie du sud, en Ukraine, au Kazakhstan, en Chine et en Mongolie. Et sa disparition est estimée à 200 000 ans avant le présent : bien trop tôt pour rencontrer les hommes et femmes de Cro-Magnon européens qui auraient pu les représenter à travers leur art pariétal ou mobilier.
Du moins cette date était-elle acceptée jusqu’à la publication d’une nouvelle étude en novembre 2018 dans la revue Nature par Pavel Kosintsev et ses collaborateurs. Les chercheurs ont réétudié 25 spécimens d’Elasmotherium sibiricum présents dans plusieurs musées en Russie et au Royaume-Uni. Ils ont notamment pu utiliser le collagène encore présent dans les os pour dater les spécimens. Surprise : les âges obtenus placent la disparition d’Elasmotherium aux alentours de 39 à 36 000 ans avant le présent, il pourrait même avoir survécu jusqu’aux alentours de 26 000 ans si l’on s’en réfère à la découverte d’un crâne au Kazakhstan en 2016.

Cette nouvelle date de disparation supposée rouvre le vieux débat de la rencontre potentielle entre nos ancêtres et cet animal. Si aucun reste osseux n’a jamais livré de traces irréfutables de chasse ou de prédation directe ou indirecte, un dessin énigmatique (image 7) dans la grotte de Rouffignac en Dordogne datant de "seulement" 13 000 ans pose question. Sur les parois couvertes de représentations de mammouths et rhinocéros laineux figure également une étrange silhouette, comme une sorte de rhinocéros à la corne démesurée et au garrot gigantesque.

Selon l'encyclopédie suédoise Nordisk familjebok et le chercheur Willy Ley, l'animal pourrait avoir laissé des traces dans les légendes du peuple Evenk en Russie. Il existe en outre le témoignage du voyageur médiéval Ibn Fadlan, généralement considéré comme une source fiable et qui indiquerait qu’Elasmotherium a survécu jusqu'aux temps historiques dans le Nord-Est de l'Iran actuel.

Voici le témoignage d'Ibn Fadlan :
"Aux confins d'une vaste steppe, habite, dit-on, un animal plus petit qu'un chameau mais plus grand qu'un taureau. Sa tête est la tête d'un mouton, et sa queue celle d'un taureau. Son corps est celui d'un mulet et ses sabots ressemblent à ceux d'un taureau. Au milieu de la tête se trouve une corne, épaisse et arrondie, et plus elle devient haute plus elle devient étroite, pour ressembler à la fin à une pointe de lance. Quelques-unes de ces cornes croissent jusqu'à trois ou cinq aunes, la moitié de la taille de l'animal. Il se nourrit de feuilles des arbres, qui sont une végétation excellente. Chaque fois qu'il voit un cavalier il s'approche et, si le cavalier a un cheval rapide, le cheval essaie éperdument de fuir ; si la bête les rejoint, elle fait tomber le cavalier de sa selle avec sa corne, le lance en air, et le frappe avec la pointe de la corne, et continue ainsi jusqu'à ce que mort s'ensuive. Mais elle ne frappe ni ne blesse le cheval de quelque façon que ce soit. Les habitants du lieu poursuivent l'animal dans les steppes et dans la forêt jusqu'à ce qu'ils arrivent à le tuer. Voici comment les choses se passent : ils grimpent sur des arbres élevés entre lesquels passe l'animal. Quelques archers lui décochent des flèches empoisonnées ; et lorsque la bête est au milieu d'eux, ils la frappent et la blessent jusqu'à la mort. Moi-même j'ai vu trois grandes coupes, qui ressemblaient à des coquilles du Yémen, elles étaient la propriété du roi, qui m'a dit qu'elles venaient de la corne de cet animal."

Ainsi qu'une citation de Jules César dans la guerre des gaules, lors de sa description des animaux de la forêt Hercynienne (Livre 6 - 26) :
"D’abord un bœuf, ayant la forme d’un cerf, et portant au milieu du front, entre les oreilles, une corne unique plus haute et plus droite que celles qui nous sont connues ; à son sommet elle s’épanouit en empaumures et en rameaux. Mâle et femelle sont de même type, ont des cornes de même forme et de même grandeur"

Les véritables Licornes ou Elasmotherium
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PunkyZlip
PunkyZlip
4 ans

Dans l'hypothèse où cette bestiole aurait survécu jusqu'à l'antiquité,
C'est quand même peu crédible de n'avoir retrouvé aucun reste montrant une prédation humaine.
Et Jules Cesar était un sacré bonimenteur, il racontait bien ce qu'il voulait pour se faire mousser une fois revenu à Rome, il n'est pas fiable (surtout sur ce genre de sujet).

BarbaraGourde

@PunkyZlip: Oui j'ai juste partagé des "témoignages" pouvant coller à la description de cette espèce.
Aussi bien que la plupart s'accordent à dire qu'ils avaient une corne aucun fossile de celles-ci n'ont été découvert.
Une dent aurait été trouvé dans une grotte de la Drôme ( pouvant montrer une trace de prédation) mais celle-ci à disparue.

PunkyZlip
PunkyZlip
4 ans

@BarbaraGourde: Les cornes des rhinocéros sont en kératine il me semble, pas d'ivoire ou de base osseuse pour eux et que ce genre de corne se conserve de toute façon très mal.
Donc si c'est un cousin du rhino, c'est peut être la raison pour laquelle on ne retrouve pas les cornes (à moins de retrouver des traces de prédation qui pourraient l'expliquer).

BarbaraGourde

@PunkyZlip: Elles se conservent très bien dans le permafrost, aussi on a retrouvé des fossiles de cornes de rhino poilue datant de cette période. Donc même si c'est rare on en retrouve.

Misan
Misan
4 ans

@PunkyZlip: we enfin si je voulais me la péter, je raconterai pas des histoires de cornes simples ou double qui terminent en rameaux.
Je veux bien que les mœurs évoluent mais a moins de terminer sa phrase par " c'est long et épais, cmb" , ça fera pas bcp d'effets.

Mieux vaut dire avoir des chasser des lapins ados. Et des faisans

PunkyZlip
PunkyZlip
4 ans

@Misan:

IMG
GigaProut
GigaProut
4 ans

ça ne m'étonnerais pas que tout ces gros mammifère aient disparu à cause de l'homme préhistorique

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