Anecdote galérienne du Cambodge
J'habite à Phnom Penh (Cambodge) et je pars avec mes collocs pour un week-end sur l'île de Korong Saloem. On s'est posé dans une auberge de jeunesse à l'autre bout de l'île, seulement accessible en shuttle bateau. Le week-end a été arrosé et festif, rien de fou mais ça a fait du bien après une semaine de taff et un long voyage (bus + 2 bateaux) pour arriver jusqu'ici.
Mais tout a une fin et dimanche, il faut rentrer. On monte dans le dernier bateau qui nous ramène sur la plage principale de l'île où nous attend un second bateau pour le continent. C'est une barque en bois un peu bancale avec un moteur qui pète de temps en temps, alimenté par deux batteries de voiture qui font des étincelles de temps à autre et doivent avoir connu des jours meilleurs.
Les locaux conduisent le bateau comme des pilotes de F1, faisant des ronds autour de l'île à toute vitesse. On prend les vagues de côté, on tangue et on se balance de gauche à droite comme des marionnettes. À cinquante mètres du rivage, le jeune khmer sur la proue ordonne à son pote de couper le moteur.
On se retrouve en plein milieu de l'eau, dans un silence de mort. Il se lève face à nous.
"Alors voilà", dit-il, "Le mec sur le ponton ne veut pas qu'on accoste, il faut payer dix dollars, c'est comme ça ici."
Je reste bouche bée. "Comment ça, on doit payer pour accoster ?" je lui demande, incrédule.
"Ouais, voilà, si ça vous plaît pas, vous pouvez nager", répond-il en jetant l'ancre dans l'eau.
Les autres passagers sortent alors leurs billets pour payer les dix dollars nécessaires à l'accostage, on commence à entendre des "j'ai un ordi moi :'(" ou "c'est trop profond j'ai peur" ici et là. Mais moi, pas question de me faire avoir. Je fais mon meilleur discours au conducteur du bateau : "Votre travail, c'est de nous amener de l'hôtel jusqu'ici. On peut pas y nager ni marcher, donc le prix est compris dans la nuit qu'on a payée sur place. Dix dollars, c'est énorme pour le Cambodge, t'es en train de te foutre de notre gueule !"
Il m'a répondu avec une philosophie inébranlable : "J'te parle pas à toi", et a détourné son attention vers les portefeuilles déjà ouverts en sa direction.
Hors de question de donner un centime à ce bachibouzouk, même si c’était qu’un dollar (on était dix sur le bateau). J'ai préféré lui dire d'aller se faire foutre et j'ai sauté dans l'océan, mon sac au-dessus de la tête. Mes collocs ont suivi et on a débarqué sur la plage cambodgienne façon Débarquement en Normandie.
Finalement, les autres ont payé pour se rendre compte que le bateau devait accoster dans tous les cas pour récupérer les nouveaux clients de l'hôtel.
On était trempé, mais on a réussi à prendre le bateau suivant pour le continent et ensuite le bus pour la capitale. La galère de transport ne s’arrête pas là et c’est maintenant au conducteur de notre bus de faire des siennes, lui, a décidé de prendre les routes de campagne pour économiser le prix de l'autoroute qu’on avait ajouté au prix de base lors de l’achat de nos tickets pour nous assurer de rentrer rapidement et sans embouteillages. Il a donc gardé ce surplus de thune dans sa poche, tout en profitant d’être dans les petites routes pour déposer un autre khmer contre un billet. Il a aussi fait demi-tour à un moment pour dire bonjour à des copains. Au total on a mis 6h pour rentrer au lieu de 2. On se sentait limite otage de ses gesticulations qui feignant l'incompréhension de l'anglais, on a sérieusement hésité à faire mutinerie et le virer de son van pour conduire à sa place.
Bref, on a le service qu'on paye après tout.
TL;DR: Le mot "galère" n'a jamais été aussi approprié.
Faut pas s'étonner d'être toujours en "voie de développement" depuis cent ans, quand t'es aussi professionnel que ça dans ton taf. Un pays gouverné par la CGT, mesdames-messieurs.
@Miore: Bon, si c'est culturel d'être un fils de pute et une faignasse corrompue, alors ça va. On tolère. C'est un peu comme le viol et le lynchage à coups de pavés : si c'est culturel, c'est okay. Ils peuvent pas savoir ce qui est bien ou mal, ces pauvres gens, ils n'ont pas le même socle culturel et moral que le reste des humains civilisés, bien sur. C'est normal que ce soit des sauvages, après tout, ce ne sont que des sous-humains, pardonnons-leur leur ignorance. Tolérance et vivre ensemble, paix, amour et jus de goyave écoresponsable, éduquons avec patience et sans jugement.
@Grooland: Encore heureux. Par contre tous les gens qui acceptent l'inadmissible en se cachant derrière une prétendue tolérance bienveillante et complaisante sont bien des gros cucks doublés d'énormes racistes. Au final, des masochistes pitoyables ayant le fameux syndrome de la culpabilité collective allemande, mais pour l'Occident tout entier. Mais bon, chacun bande comme il peut, soyons tolérants, pas de kinkshaming, c'est le futur, c'est maintenant, restons cools.
@LeChasseur: En même temps c'est ce que le RN explique aux gens : notre culture est séculaire et que si t'es pas content tu peux aller te faire enculer
@dobbey: Vas-y, développe ? Parce que j'ai l'impression que tu essayes de me reprocher quelque chose, mais déjà, je ne sais pas exactement quoi, et ensuite, je pense que si tu développes, tu vas te rendre compte que j'ai toujours été d'accord depuis le départ, et peut-être que tu vas avoir la révélation divine, le fil bleu et le fil rouge vont enfin se toucher là-haut.
T'es sur que t'étais pas au maroc ? ça ressemble vachement aux magouilles marocaines ça...
Et un rapport de force à 10 contre 1 n'était pas envisageable ? S'il joue au con, faut s'attendre à une réponse de con
@Miore: ouai, c'est ce qu'on dit, entre le bateau qui fume et le bus qui fait 100 bornes en trop, c'est catastrophique
@dobbey: Fait une lettre au president du Cambodge pour rendre obligatoire les FAP.
attention aux types qui te choppes à la sorties des bus pour "t'emmener" à ta correspondance, c'est du scam. Et attention a pas tenir ton telephone comme un debile proches des routes la nuit dans les quartiers d'expats.
Putain ça me rappelle le passage de frontière terrestre Cambodge/Laos, les mêmes magouilles.
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