Mathieu II de Montmorency à la bataille de Bouvines

Contexte et bataille de Bouvines:
*En Mai 1200, Jean sans Terre, roi d’Angleterre et Philippe Auguste, roi de France, signent le Traité du Goulet. Il s’agit d’un traité de paix par lequel Jean sans Terre reconnaît la suzeraineté du roi de France sur les possessions continentales des Plantagenêt et donne la main de sa nièce Blanche de Castille au prince Louis avec pour dot Évreux, Issoudun et Graçay en l’échange de l’abandon de toute revendication française sur le duché de Bretagne et de l’allégeance du jeune duc Arthur.

Toutefois, les conflits recommencent bien vite, notamment en Aquitaine et à Tours. Philippe Auguste convoque donc en 1202 son vassal, Jean sans Terre, pour répondre de ses actes. Celui ci ne se présente évidement pas devant la cour de France qui décide donc de lui confisquer ses fiefs en France. Cette confiscation se fera par les armes et en 1205, il ne reste qu’une petite partie de l’Aquitaine entre les mains anglaises.

Vers 1214, le Roi Jean sans Terre, coalisé avec le comté de Flandre, quelques transfuges français mais surtout avec l’Empereur du Saint Empire Romain Germanique Otton IV est décidé à envahir la France. Les Anglais ont pour plan d’attaquer la Rochelle tandis que les troupes coalisées (Flamands menés par le Comte Ferrand, Allemands menés par Otton IV, mercenaires et français menés par Renaud de Boulogne et Anglais menés par Guillaume de Longue-Épée) attaqueront au Nord.

Les anglais sont vaincus le 2 juillet 1214 par le Prince Louis à la Roche-aux-Moines. Fort de ce succès, le Roi de France prend l’initiative au Nord. Le 23 juillet, il se retrouve face aux armées coalisées. Prêt à mener l’assaut, il s’y refuse toutefois. En effet, le 23 juillet est un dimanche et l’Église interdit les combats pendant le jour du seigneur. Cependant, rien ne lui interdit de se défendre. Il fait donc montrer aux ennemis l’arrière-garde française. Otton, déjà excommunié, saisi l’occasion et attaque. La bataille est rude… Les français frôlent la défaite, Philippe Auguste et Otton IV frôlent eux la mort… Mais les français en infériorité numérique l’emportent.

Résultat des courses :
-Otton IV s’enfuit et perd la couronne impériale
-Ferrand de Flandre est fait prisonnier et emprisonné au Louvre
-Renaud de Dammartin est lui aussi fait prisonnier et se voit confisqué ses terres
-Jean sans Terre fait une trêve avec la France et se voit forcé d’accorder à ses barons la Magna Carta le 15 juin 1215 pour sauver sa couronne*

Bref… Trop grosse aparté.

On peut voir, sur cette illustration de Pierre Joubert, Mathieu II de Montmorency à la fin de la bataille en possession de 12 étendards impériaux qu’il a arraché à l’ennemi.

Pour plus d’information sur le déroulement de la bataille (avec des cartes) : http://vivre-au-moyen-age.over-blog.com/article-14313128.html

PS: Je crois me souvenir aussi que selon la légende, des religieux accompagnant le roi de France, dont un évêque, voyant la bataille tourner court pour les français, se seraient jetés dans les combats. Toutefois l’Église refusant que des hommes de foi versent le sang, ils y seraient allés avec des masses et des gourdins.

Mathieu II de Montmorency à la bataille de Bouvines
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PaceWon
PaceWon
6 ans

Trop bien une histoire au réveil !.

Sixfunder
Sixfunder
6 ans

Les 12 étendards dans les bras c'est une idée de l'artiste pour le côté badass où c'est un vrai détail de l'histoire de la bataille?

Hopplos
Hopplos
6 ans

@Sixfunder: D'après la chronique de Flandres, il aurait enlevé de ses mains 12 étendards impériaux. Nul doute qu'à la fin de la bataille il ait paradé avec. D'ailleurs, il a demandé au Roi de France le droit d'ajouter à son blason 12 alérions (aigles sans bec ni pattes), ce qui lui a été accordé, montant leur nombre à seize. (Je dois avouer que je me demande d'où viennent les quatre premiers datant de Mathieu I de Montmorency.) D'un point de vu héraldique, c'est un symbole assez rare... Et pour tout dire, le terme alérion semble être apparu au XVème siècle. Il symbolise des ennemis entièrement vaincu d'après Nicolas de Saint-Allais dans le "dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France" (1816)... Et pour le coup, ça tombe fort à propos, l'ennemi étant le Saint Empire.

IMG
Sixfunder
Sixfunder
6 ans

@Hopplos: excellent, merci pour la précision !

Malopot
Malopot
6 ans

Ah p'tain, suis dég, commentaires disparu.
Vu dans Guerres&Histoire de Janvier, dossier sur Bouvines.
Le chapelain c'est Frère Guérin, qui a cassé du sarrasin et donc donne de précieux conseils tactiques.
Son avis prévaut d'ailleurs celui des autres conseiller du roi pendant la bataille, il prendra les rênes du flanc droit de mémoire.

L'illustration en jette un max ouais, j'ai scotché dessus bien 5 min.

Hopplos
Hopplos
6 ans

@Malopot: Héhé... Toujours sauvegarder avant de poster.
Ah, je n'y suis malheureusement pas abonné. Un tort sans doute.
Merci pour les précisions! Je dois avouer qu'à la base je comptais juste poster l'image avec une courte explication sur le personnage, d'où le g/art, mais je me suis emporté.

Malopot
Malopot
6 ans

@Hopplos: que nenni!

Bruno_Radio

Super box, merci !
Je rajoute cette vidéo sur la bataille de Bouvines pour ceux que ça intéresse : https://www.youtube.com/watch?v=r83LmbMCKjM

Hopplos
Hopplos
6 ans

@Bruno_Radio: Merci pour la vidéo! Excellent résumé bien imagé.

Melchior67

L'époque ou les Français avaient des couilles...

Hopplos
Hopplos
6 ans

@Melchior67: Oh bah ça, pour ce qui est des guerriers, les Français n'ont jamais cessé d'en avoir. Même s'il est vrai que les dernières guerres menées portant à polémique il est possible que l'on se soit arrêté de les glorifier après la seconde guerre Mondiale et le 1er BFMC (plus connu sous le nom de commando kieffer) qui a quand même il me semble fini par libérer des bunkers sur les plages du débarquement à la grenade et au couteau. Enfin, ça c'était ce que m'avait raconté un vétéran du commando il y a très longtemps...

Melchior67

@Hopplos: C'est pas les soldats que je vise mais les gradés, si tu prend par exemple les unités qui ont défendus les Alpes en 1940, elles s'en sont tirées avec plus que les honneurs.

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