Mon arrestation et ma garde à vue

Je vous avais dit que je ferais une petite csb pour vous raconter mon interpellation et ma garde à vue, il y a de quoi rire et vous faire découvrir cet univers assez particulier. J'ai dit que je ferais ce petit récit après avoir reçu leur courrier, mais comme je l'attends depuis des semaines tant pis.

Moi qui pensais avoir affaire à la police dans ma vie à cause de certains de mes propos, car oui on peut se retrouver devant la police pour deux mots, c'est à dire n'importe quoi, là c'était pas le cas.


Un après-midi n'ayant rien de particulier à faire je sors de chez moi pour me balader, et là je passe devant un tout petit hangar couvert de végétation, j'étais pas du tout dans la logique "urbex" mais par curiosité je décide d'y entrer. A noter qu'il y a des habitations de chaque cotés.

J'escalade le mur, le portail, je fais tout ce qu'il faut, j'étais persuadé que ça n'appartenait à personne car le toit était écroulé, certainement quelque chose qui appartient à quelqu'un sur le papier mais qui en réalité n'intéresse absolument personne. Il y a une toute petite fenêtre dont la vitre est à moitié cassée, je casse les 10 centimètres qui restent pour entrer.

A l'intérieure c'est évidemment assez peu intéressant, une seule pièce complètement vide dont le toit est écroulé, avec une petite fenêtre par laquelle je suis entré et une plus grande un peu plus loin.

L'endroit est si peu intéressant qu'au bout de 5 pas et 30 secondes à l'intérieur je décide de partir tranquillement.

Et c'est là que je vois par la grande fenêtre un mec chauve avec polo gris (je voyais pas l'écusson car il était à moitié visible) qui me braque avec ce que je pensais être un fusil à pompe en criant "DÉGAGE ! DÉGAGE !". C'était pas un fusil à pompe en réalité mais le gros truc qu'ils utilisent dans les manifs, mais se faire braquer par un calibre qui doit faire 5-10 centimètres c'est assez impressionnant.

Évidemment c'est la plus grande peur de ma vie, pendant un quart de seconde je crois que c'est le propriétaire, je cris "JE SORS ! JE SORS !" pour éviter de me faire tirer dessus.

Je sors difficilement par la petite fenêtre en m'ouvrant le bras à cause d'un bout de verre et à ma grande surprise je vois deux policiers m'accueillant et me mettant les menottes immédiatement, ils me les ont d'ailleurs misent perpendiculairement à l'os de mon bras, du coup ils m'ont bien défoncé le bras et j'ai encore des marques.

Le premier truc que je leur dis c'est "Je suis pas tout seul" alors qu'en réalité je voulais dire "Je suis tout seul". C'est sur ce ton ironique et décalé que les heures suivantes vont se dérouler.

Je vais donc vous présenter les personnages de cette scène aussi comique que tragique, celui qui m'a braqué que je pourrais appeler inspecteur Labavure, même avec 2 têtes de moins que moi se permet de me parler comme un chien, un mec qui ressemblait à un noir et un arabe en même temps, notre ami beauf se retrouvant dans la police que j'appellerais Bertrand de Caen, ainsi qu'une femme auquel j'ai dit bonjour monsieur sans faire attention, elle m'a bien évidemment repris.

Une fois dans la rue, on me pose des questions basiques, mon identité et mon adresse, quand je réponds que j'habite au XX de cette rue, le noirabe me sort "QUELLE RUE !" avec une tête d'ahuris, je réponds en me répétant avec un franc amusement, il y a visiblement de sacrés paquets dans la police.

Une fois dans la voiture je me retrouve entre Bertrand et notre ami ahuri, je vois qu'un malaise s'installe, et je ne me rends pas encore compte de ce qui se passe, je me mets à déconner et à dire que je saigne beaucoup du bras, visiblement la policière s'en moque et me dit "c'est pas grave vous allez pas en mourir", je lui réponds que je disais ça pour ne pas salir sa voiture, j'avais à peu près compris qu'ils se foutaient tous de ma santé.

Une fois au comico, je suis escorté dans une salle avec des fenêtres barrées et grillagées, je suis avec mes deux potes de la banquette arrière, je demande si ils ont cru à un cambriolage, Bertrand me réponds que oui, c'est à peu près la seule réponse que j'aurais, je continue à déblatérer des conneries avec une grande aisance jusqu'à ce qu'un autre policier, lui beaucoup plus sympa, me démenotte et me dit de vider mes poches dans un pochette en plastique transparente, mon téléphone et une clé, rien de bien glorieux. Je continue de parler et Bertrand me dit plus ou moins que je lui casse les couilles. Je suis accompagné par le policier sympa qui me dit qu'il me donner la cellule "de luxe" car je le suis sympathique.

Je me retrouve en chaussettes, dans une pièce toute grise en béton sentant très clairement la pisse, une aération ainsi qu'une caméra en haut à droite faisant un bruit d'enfer, je me pose sur une banquette en me demandant l'état des cellules qui ne sont pas "de luxe".

Dix minutes plus tard on me fait monter à l'étage pour arriver dans la partie bureau, on me fait signer mes droits, sans me laisser le temps de les lire d'ailleurs, et me demander si je veux un avocat, le mec me dit que si je veux un avocat je peux attendre plusieurs heures mais sinon tout peut se régler assez vite, je lui réponds qu'en gros il essaye de me dissuader d'en prendre un, il me réponds par un long discours assez vide en réalité mais je décide de ne pas continuer plus loin. On me fait asseoir pour me faire prendre des photos, je me lève pour qu'ils prennent ma salive, j'avais d'ailleurs la bouche tellement sèche qu'il a dû s'y reprendre à plusieurs fois. Et on fini par me faire prendre mes empruntes. J'ai donc eu le droit à la complète, œuf, jambon, fromage comme on dit dans le milieu.

Je suis ensuite conduit pour me faire auditionner, j'attendais ce moment car tout cela me semblait ne pas être autre chose qu'un gros malentendu, il me semble que le motif est "tentative de vol avec effraction".

Une fois face au gus, on me pose tout d'abord des questions assez simples, et pour finir on me demander de m'expliquer sur mon geste, je lui explique que je voulais rien voler et je ne savais pas que ça appartenait à des gens. Au fur et à mesure de la discussion il comprends plus ou moins la situation et me dit que ça devrait pas aller chercher très loin. Il me fait lire ce que j'ai écrit et j'explose de rire intérieurement quand je vois qu'il y a 5 fautes par phrase, mais je pardonne.

Je suis reconduit en garde à vue pour une dernière fois, j'y reste environ 15-20 minutes. Et c'est à ce moment là que je comprends que mine de rien cette affaire peut me coûter assez cher et que je suis embarqué sans vraiment l'avoir cherché dans une affaire qui durera longtemps et qui va sérieusement m'agacer.

Je repense également au motif "tentative de vol avec effraction", ce qui n'est absolument par caractérisé, car rien ne montre que je voulais voler des choses, il n'y avait d'ailleurs rien à voler, tout était vide, et je ne connais pas un cambrioleur qui viendrait sans sac, juste avec des poches. Mais j'ai fait la remarque durant mon audition et on m'a dit que ça serait redéfini.

Fin de la garde à vue, je suis libéré par le policier sympa, je remets mes chaussures, je récupère mes affaires, je salue le policier et je sors par une autre porte.

Durant mon entretient j'ai dit que je souhaitais avoir les coordonnées du propriétaire du "hangar" pour lui remplacer sa fenêtre à mes frais, une fois rentré chez moi j'appelle le commissariat, et on me dit qu'on pourra me les donner demain.

Le lendemain je retourne au commissariat dans des conditions plus que meilleures, demander des infos sur la personne, on me dit qu'ils n'ont pas encore enquêtés et que j'aurais les infos par mail très prochainement, je tiens à dire que plusieurs semaines plus tard j'ai toujours rien eu, ni de mail, ni le courrier qu'ils me promettaient tant.

En conclusion la police est partout, on fait des choses illégales tous les jours et se retrouver dans des affaires à la con sans vraiment les avoir chercher c'est plus simple qu'on le pense.

tl;dr : mwajsyiswagg se fait embarquer par la police et fini en garde à vue après un "urbex".