L'Enfer, Détail du retable du jugement dernier | Fra Angelico | 1431-1435

Diable à trois bouches
Fra Angelico peint un diable noir avec trois visages, un de face et deux de profil. De chacune de ses bouches sanguinolentes dépasse le corps d'un damné, avalé par la tête ou par les pieds. Dans ses larges mains, deux autres hommes s'apprêtent à être dévorés.

Assis dans une immense marmite, Satan pêche à pleines mains les âmes pécheresses que des démons grimaçants aux ailes de chauve-souris remuent avec leur bâton dans le liquide infernal bouillant. Autour d'eux, des scènes de torture variées mettent au supplice d'autres damnés. Hommes, femmes, moines tonsurés et rois couronnés, ces âmes en souffrance sont un rappel au spectateur que tous les hommes seront jugés à égalité devant Dieu.

Cette représentation de l'enfer est la partie inférieure gauche du grand retable du jugement dernier réalisé par Fra Angelico pour un couvent florentin. Au centre du retable, le Christ entouré des anges, des saints et des prophètes resplendit dans sa mandorle au-dessus de tombeaux ouverts. A droite, les élus prient en se dirigeant dans un mouvement ascendant vers la porte de la Jérusalem céleste, d'où émane une puissante lumière. L'enfer, à gauche, est organisé en opposition parfaite à ce paradis. Les âmes des damnés y sont irrépressiblement poussées vers le fond d'une grotte où sévissent des démons et le diable en personne. Celui-ci, épais et noir, est l'antithèse de la lumière divine. Il occupe le niveau le plus bas de la peinture, son corps disparaissant dans le chaudron dont le bord touche le cadre.

À l'aube de la Renaissance italienne, le diable peint par Fra Angelico est toujours aussi monstrueux que dans les décors des églises médiévales, mais il n'est ni maigre ni ailé. Ses cornes pointues sont volontairement dissymétriques. Sa puissance physique et son abondante pilosité rappellent l'ours féroce, un animal parfois associé au diable.

L'Enfer, Détail du retable du jugement dernier | Fra Angelico | 1431-1435
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TheMask
TheMask
2 ans

Divine comédie
Les supplices des damnés, répartis dans différentes cavités, ainsi que les trois bouches de Lucifer qui mange les trois traîtres suprêmes sont inspirés de La Divine Comédie de Dante Alighieri (L'Enfer, chant XXXIV), monument de la littérature italienne du XIVe siècle.

Le rouge et le noir
A partir de l'an mil, le noir, considéré comme sinistre et mortifère, devient la couleur du diable et de l'enfer, celle des ténèbres opposées à la lumière divine. Dans l'art médiéval et renaissant, le diable est la plupart du temps noir. Le rouge, plus ambivalent, se rapporte au feu, au sang voire à la luxure. L'association des deux couleurs devient symboliquement très négative.

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LeTenia
LeTenia
2 ans

@TheMask: Merci pour l'anecdote du rouge et noir. Connue mais toujours d'actualité et utilisée par beaucoup de peintres et réalisateurs.

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