La politaisse

Putain de merde.

Depuis deux mois j'étais en vacances (bah j'avais pas de taf, quoi). Mais pour avoir des vacances il faut bosser, et moi j'adore les vacances, donc je m'étais remis à chercher du taf il y a quelques semaines. Depuis le lycée on m'a appris que pour avoir des chances maximales de se faire embaucher il fallait rédiger une lettre de motivation. J'en ai rarement écrit car c'est pas trop la culture dans mon domaine, les gens regardent juste le CV.
Mais là, de plus en plus, sur les annonces d'offres d'emploi (surtout le ouest-france) la lettre de motivation est obligatoire pour postuler, tu vois ça t'es là genre "putain, fait chier...".

Tampis, je m'y mets, j'ai besoin de sous pour glander. Je vois l'annonce parfaite, genre exactement ce que je sais faire, je suis opérationnel tout de suite. C'est une mission de cinq mois, parfait ! Comme ça je mets de côté et je pourrai glander cet hiver.

Je rédige une putain de lettre avec des mots nobles, le léchage de cul, la formule de politesse, tout bien. J'envoie la candidature. Le lendemain, rien. J'appelle pour demander si le message est passé, la connasse au bout du fil me dit qu'elle a pas eu le temps. Je prends le train, je vais voir la connasse à l'agence, je lui fais comprendre poliment qu'il faudrait se bouger le cul. Bref, j'ai pas arrêté de la relancer, et au bout de trois jours elle me dit que j'ai pas été retenu parce que j'habite trop loin. Quarante kilomètres, loin, sérieux !? Je lui dis que j'emménage sur place la semaine prochaine. Elle me dit "ok on vous rappelle". Elle m'a jamais rappelé.


Et d'un coup, je me dis... Tiens, et si j'essayais une approche moins "classique" de demander du pognon ?
Je vois une autre annonce avec un truc que je sais faire (dans la même ville que l'autre, putain). Pareil, on me demande une lettre de motivation. Je commence par "Bonjour", mais la politesse s'arrête ici... J'explique en trois lignes que je connais le taf, qu'il faut prévenir son client immédiatement, et que je veux une réponse par téléphone le plus vite possible. Pas de formule de politesse, il manquait plus qu'un "putain" final pour souligner le tout.

Trois-quart d'heure après l'envoi du mail, j'ai un coup de fil, rendez-vous lundi à onze heures pour un entretien.

Putain, faut juste être un gros bourrin, en fait...

Et en plus c'est un CDI.