Deux ans d'aventure au Vietnam

Bonjour les amis, j'ai écrit ce texte pour un concours entrepreneur mais je me suis dit que ça serait sympa de vous le partager ! Ça retrace dans les grandes lignes mes deux années d'aventure au Vietnam. J'espère que c'est pas trop long ni trop chiant, c'est pas vraiment une box anecdote marrante avec une chute à la fin, plutôt factuel donc bon ça plaira pas à tous le monde. Hésitez pas à me donner vos retours sur l'écriture ! Bises merci :

2019. J’ai 21 ans, je suis fraîchement diplômé mais je ne sais pas trop quoi faire de ma vie. Je n’ai pas envie d’enchaîner directement sur un master et l’appel au voyage me poursuit depuis mon précédent stage à Hanoï.
Mes amis au Vietnam me font l’écho d’opportunités de travail dans l’enseignement de l’anglais. Un peu perdu, je me dis que ça serait une expérience intéressante à ajouter sur mon CV avant une possible reprise d'études. J’hésite quelques mois puis me décide à prendre un billet aller avec seulement 60 euros en poche ! Je voulais simplement voir ce qu’il allait se passer et laisser mon sort aux opportunités de la vie…Au pire des cas, je passerais 3 mois sous visa touristique dans un pays que j’apprécie.

Je trouve un logement gratuit dans le centre ville de Hanoï en échange d’un enseignement gracieux du français que je donne aux jeunes enfants des propriétaires. Je me souviens encore de mon trajet en taxi depuis l’aéroport jusqu’à mon nouveau logement, je regardais longuement les rues de Hanoï en me demandant ce que la ville allait me réserver pour ces prochains mois. Je n’étais alors pas sans savoir que j’allais y rester plusieurs années, monter quelques entreprises et travailler dans toutes les grandes villes du pays !


Je trouve rapidement un emploi dans un centre d’anglais réputé, Apollo Education. Je profite de mon passage dans la capitale pour retrouver un de mes amis entrepreneur basé à Hanoï. Il me raconte le fonctionnement de son entreprise, les difficultés mais aussi les belles opportunités qu’il rencontre. Notre conversation reste gravée dans ma tête et une idée s’enflamme en moi : “Pourquoi ne pas tenter de monter une boîte par moi-même au Vietnam ? Mais par où commencer ?”
En traversant le marché en bas de mon appartement, je croise une vendeuse fruits typiques de la region… et pourquoi pas des confitures ? Les matières premières, que ce soit les bocaux ou les fruits, sont extrêmement abordables au Vietnam. Je repense aux confitures de mon enfance et appelle ma grand-mère pour lui demander des conseils de recettes, je mets la main à la pâte mais les essais sont trop peu concluants.


Quelques semaines plus tard, la colocation dans laquelle j'habite reçoit une ribambelle de jeunes étudiants français. Je fais alors la rencontre d'Alan, ancien confiturier dans un restaurant gastronomique breton. Bingo ! Grâce à son expertise, j'ai sous la main trois recettes originales à partir de fruits locaux comme le Fruit du Dragon ou l’Ananas. Elles sont bonnes, se tiennent correctement et ont une belle couleur. Je comprends alors que si l’on souhaite lancer son business, il n’est pas possible de porter toutes les casquettes ; il faut savoir bien s’entourer et déléguer aux bonnes personnes. Cette rencontre, quelle chance !


L'affaire est lancée, après quelques mois dubitatifs à la recherches de notre public cible, nos confitures “traditionnelles” vietnamiennes trouvent finalement preneur auprès des touristes de passage dans la région : c’est le cadeau idéal à offrir à sa famille ou ses amis pour qu’ils pensent à vous au petit déjeuner. Les affaires marchent et nos commandes sont de plus en plus importantes. Je quitte même mon emploi dans l’enseignement pour démarcher les hôtels francophones du vieux quartier. Nous envisageons de trouver des financements pour investir dans du matériel, louer un local, embaucher du personnel et démarcher des partenaires dans d’autres régions du Vietnam.

Cependant, la crise du covid 19 mettra fin à l’aventure peu avant que nous puissions recevoir quelconque investissement externe et nous sauvera, d’une certaine manière, des remboursements sur la durée qu’ils impliquent.


Le pays se ferme alors sur l'international et seuls les déplacements domestiques sont autorisés. Malgré mon attachement à Hanoï ainsi qu’au projet de confitures, la capitale n’offre que peu d'emplois aux étrangers à part enseignant d'anglais. Je me résigne à déménager là où je trouverais le plus d’opportunités : la capitale économique du pays, Hô Chi Minh-Ville.


C’est le cœur lourd que j’attérie au Sud-Vietnam. Frappé par la chaleur, je me trouve traversé par le même sentiment diffus mêlé d’excitation que j’ai pu ressentir lorsque j’arrivais au pays un an plus tôt, presque jour pour jour. Fort heureusement, mon entreprise de confiture m’avait légué quelques contacts basées à Ho Chi Minh-Ville et de fil en aiguille, j'obtiens un poste de stagiaire au pôle événementiel d'une grande entreprise française. Ainsi, je peux acquérir un premier pas dans le marché du travail, mais aussi un réseau de qualité pour un avenir dans la région. L’emploi ne me permet pas de couvrir la totalité de mes dépenses et j’arrondis mes fins de mois comme je peux : je trouve un premier poste d’enseignant de français à temps partiel pour le gouvernement vietnamien et, par hasard, je me vois proposer des offres de mannequinat.


Je n’ai ni l’allure ni le gabarit d’un mannequin, mais le pays est alors totalement fermé et personne ne peut entrer au Vietnam. Il est impossible de faire venir des mannequins internationaux et les marques réclament des profils exotiques européens. Elles ont donc recours au peu de mannequins encore présent dans le pays, mais ces derniers ont la réputation d’être peu sérieux. Ainsi, j’ai accès à une ribambelle d’opportunités : Gucci, Dolce & Gabbana, Kappa, Valentino Créations et diverses marques locales.
Je suis amené à voyager dans tout le Vietnam : Da Lat, Mui Ne, Ninh Binh, Ha Long Bay, Phu Quoc. Je rencontre des stars de l’industrie musicale et du cinéma, des amitiés se créent et petit à petit… un réseau professionnel !


Un jour, une boîte de production américaine souhaite m’embaucher pour que je sois l’acteur principale d’une publicité télévisée, je leur réponds :

“Navré je ne serais pas disponible, mais je peux en parler à quelques amis si vous le souhaitez.

Oui ça nous arrangerait vraiment, je vous envois le brief de notre client quant aux acteurs que nous cherchons pour cette publicité." Me répondit le producteur.

Très bien. Cependant, si votre client choisit l’un de mes profils, je souhaite recevoir une commission. Je m’assurerais que le travail soit bien fait.

L’esprit business ! Travaillons ensemble”

C’est ainsi que démarre ma nouvelle activité incongrue au Vietnam : directeur d’une agence de casting. 


Pour faire face à la concurrence des agences vietnamiennes déjà bien implantées, mon agence se différencie par la variété des profils qu’elle propose : je crée de nouveaux profils d’acteurs parmi mes contacts dans mon réseau francophone ou lors d'événements.

En quelques mois, mon agence travaille avec de plus en plus de boîtes de production et je me retrouve à gérer des budgets de plusieurs milliers d'euros dans le cadre de publicités de grandes envergures à l'attention du marché américain, indien et chinois. J'embauche même une assistante pour m'accompagner dans l'élaboration des phases de casting, la négociation du salaire et la signature des contrats de droit à l'image. Je suis présent sur les tournages dans tout le Vietnam pour m’assurer que les producteurs et mes acteurs respectent les clauses du contrat. En parallèle, je monte un projet de marque de vêtement grâce à mes contacts dans l'industrie de la mode : photographes, stylistes, designers, mannequins, maquilleurs.


Octobre 2021. Mon contrat de stage prend fin sans optique de travail. Par chance, une de mes actrices me partage une offre d’emploi vacante dans l’université dans laquelle elle travaille. Je passe les différents entretiens et obtient un poste de professeur de communication en anglais dans l'un des établissements d'études supérieurs les plus renommé au Vietnam ! A 23 ans, je me retrouve devant des classes de plus de 40 élèves d'à peu près mon âge tout en continuant à diriger mon agence de casting en parallèle. Lorsque j’ai emménagé au Vietnam deux ans plus tôt, je n’avais aucune idée que mon voyage prendrait une telle tournure.



TL;DR : un résumé assez chiant et factuel de deux ans de vie, merci d'avoir lu pour ceux qui ont été jusqu'au bout ! Si certains passages vous ont intéressé je pourrais vous en partager certaines anecdotes à l'occasion

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Enuz
Enuz
1 an

Comme quoi, parfois, toute histoire ne tient à rien. Combien y'avait il de chance pour qu'un confiturier croise ta route au moment où tu veux monter un business de confitures à l'autre bout du monde ?
Belle aventure.

Miore
Miore
1 an

@enuz non mais oui totalement ! ça m'a motivé d'autant plus à foncer dans cette idée de business qui de base vendait pas du rêve. J'y ai vu un signe

anonyme
anonyme
1 an

Commentaire supprimé.

Miore
Miore
1 an

@dubplate c'est les confitures ça rend raciste

OasisTropico

La bande son pour lire la box de Miore qui arrose le Vietnam de confiture. Enjoy.
https://youtu.be/N7qkQewyubs
Et non, ce n'était pas chiant à lire.

Hqro
Hqro
1 an
GIF
GIF
anonyme
anonyme
1 an

"Je n'étais alors pas sans savoir ", tu t'es planté, tu étais alors sans savoir ce que la vie te réservait.

Miore
Miore
1 an

@LeChasseur: ok merci je corrige

Oldfagkfh

Ça baise même pas :/

Miore
Miore
1 an

@oldfagkfh ha je prépare quelques csb alors

Oldfagkfh

@Miore: j'attend avec impatience !

Sputnik
Sputnik
1 an

T'es allé voir Dien bien phu ?
Sa manque de sex ton histoire.
C'est vrais que le Vietnam a concervé quelques éléments de style de vie Français ?

Miore
Miore
1 an

@sputnik non mais j'espère y aller dès que je pourrais

GoldenFist

Intéressant ton parcours, j'ai presque regret de ne pas avoir eu ce genre de "folie" dans ma jeunesse.

Miore
Miore
1 an

@GoldenFist: Peut-être qu'il faut être, en effet, "fou" pour faire ce genre de choses, peut être je suis taré je sais pas

GoldenFist

@Miore: Je ne pense pas, mais disons qu'à l'époque j'avais des principes un peu trop terre à terre et cette aventure m'aurait parût "futile".

Oheneyme

Ça manque de "sex and drugs" mais c'est super stylé comme aventure ! Gg

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