Insomnie

L'aube arrive, et dans la pénombre de ma chambre,
Étendu dans mon lit, mon éveil s'enracine;
Faute à celles qui m'engluent, pensées de résine,
Mais heureusement aussi aux rêveries d'ambre,
Qui perdent leurs formes sous le ciel matinal.
Elles viennent à l'esprit, pollen génial,
Sans crier gare, - Ah ! - au crépuscule toujours,
Et surtout - au grand jamais - au lever du jour.
Alors, pour garder l'éclat de feu sur papier
De ces diamants bruts d’idées iridescentes,
Je me lève, alerte, tout à fait éveillé,
note lentement quelques phrases ondoyantes,
Et retourne me coucher, le soleil levant.
Et je tue enfin cet éclat éblouissant,
Celui qui, claironnant derrière mes paupières,
M’empêchait avant de fermer mon oeil de pierre.