Bataille des Alpes, 10 Juin - 24 Juin 1940

En juin 1940, l'armée française est en grande difficulté au nord à cause de la percée allemande commencée le 10 mai. Malgré des combats acharnés, il devient évident qu'à ce rythme là les troupes françaises ne tiendront pas très longtemps. L'Italie y voit alors l'occasion de faire valoir ses revendications sur le territoire français et déclara la guerre le 10 juin 1940.

Un nouveau front s'ouvrit de ce fait à la frontière franco-italienne, dans les Alpes. Cette zone était défendue par des fortifications du sud de la ligne Maginot ainsi que l'Armée des Alpes. Celle-ci était, en théorie, composée de près de 190 000 hommes, mais une bonne partie d'entre eux furent envoyé ailleurs, que ce soit en Norvège en avril (cf https://choualbox.com/xoKip) ou dans le nord du pays en mai. L'armée comprenait aussi 84 sections d'éclaireurs-skieurs, formant le cœur de leurs unités d'élites. En face d'eux, 22 divisions italiennes, des milliers de véhicules blindés et canons, et plus de 300 000 soldats.

Dès la nuit après la déclaration de guerre de l'Italie, les forces françaises bloquèrent tous les passages à la frontière, faisant sauter ponts, routes et tunnels. Cependant le début de l'offensive italienne n'avait rien à voir avec la blitzkrieg allemande. Les premiers jours, seuls quelques unités de reconnaissances italiennes engagèrent le combat, sans prendre l'avantage. Dans les airs, la Regia Aeronautica commença des bombardements sur les zones françaises, dont Toulon le 13 juin. Pour autant, les chasseurs français parvinrent à tenir les bombardier BR.20 Cicogna italiens à distance, les attaques aériennes italiennes se montrant peu efficaces.

En réponse, la Royal Air Force bombarda Turin le 13 juin, la flotte française bombarda les zones industrielles de Gênes et de Savone le 14 juin, et l'Armée de l'air bombarda Novi Ligure et Turin le 16 et 17 juin. Malgré leur sous-nombre, l'armée française se montra fermement encrée dans ses positions avec un appuie aérien non négligeable. Cependant, les allemands continuaient leur avance de plus en plus rapide : le 15 juin ils étaient à Dijon, le 18 à Bourg-en-Bresse et Mâcon, Lyon fut déclaré ville ouverte. L'Armée des Alpes est alors engagée par 30 000 soldats allemands sur leurs arrières, ce qui sonne le début de l'offensive italienne.

Le 19 juin, sur ordre de Mussolini, l'armée italienne passe à l'attaque sur toute la frontière, mais rencontra une résistance inattendue. À Menton, près de Monaco, c'est tout le XVe corps d'armée italien qui est bloqué par la simple garnison défensive. Sur tout le front, les positions de défenses françaises, à même pas un contre trois, stoppent l'assaut. Le bombardement de Marseille le 21 juin ne changea strictement rien à la situation, juste à faire 144 morts civiles.

Au niveau de la vallée du Rhône, malgré la signature de l'armistice le 22 juin, les blindés allemands de la 13e division motorisée tentèrent d'atteindre Grenoble mais furent stoppés par dix pièces d'artilleries françaises qui infligèrent de lourdes pertes côté allemand. Ces dernières essayèrent de déborder les positions françaises par le nord avec une colonne motorisée, mais furent de nouveau stoppés.

Les combats prirent fin le 24 juin 1940 avec la signature de l'armistice franco-italien. Même si la défaite de 1940 est vu comme étant celle de la débâcle de l'armée française, il ne faut pas oublier l'Armée des Alpes qui, en infériorité numérique, parvint à tenir tête sur plusieurs fronts, aussi bien face aux italiens qu'aux allemands.

Après deux semaines de combats dans les Alpes, sans compte les affrontements contre les allemands, les pertes françaises s'élevèrent à 274 hommes (40 morts, 84 blessés, 150 disparus) tandis que les pertes italiennes atteignirent 5 019 hommes (631 morts, 2 631 blessés, 616 disparus, 1 141 prisonniers) ! -à noter que ces chiffres ne sont pas sûr, on peut lire ailleurs que les italiens ont perdu 6 000 hommes-.

Pour les photos ci-dessous, seul les 3 premières montrent le côté français. Il existe un bon nombre de photos sur l'armée italienne pour cette bataille, mais très peu sur les forces françaises malheureusement.

Bataille des Alpes, 10 Juin - 24 Juin 1940
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Ulfric
UlfricJoseph Staline
6 ans

L'Armée Italienne, cette énorme blague.

anonyme
anonyme
6 ans

Dans le bouquin de Nota Bene, il raconte en détail un épisode de cette bataille (le cas de Menton, je crois). C'est intéressant et ça montre que l'armée française savait bien se battre quand même quand elle le voulait et surtout que les italiens peut être encore plus branquignoles que nous...

Box sympa encore une fois...

NoveIastre

@legul: "Quand elle voulait" l'armée française s'est toujours bien battue. Pendant la 2nd guerre mondiale, le problème, c'etait les généraux.

On a la meilleure armée de terrain du monde, point barre. N'importe quel américain ou britannique ayant combattu aux côtés des français te dira qu'on est des ouf. Et je parle même pas de la Légion étrangère.

Edit: et je parle bien d'entrainement, pas de technologie, on est d'accord. On a beaucoup apris des britanniques (les entraînements en Écosse avec un pourcentage de mortalité bien trop élevé mon gars c'était pas de la tarte) qui etait autrefois les meilleurs. Maintenant les meilleurs c'est nous.

anonyme
anonyme
6 ans

@NoveIastre: Est-ce que notre armée (moderne) est la meilleure ou non, j'en sais rien... Mais tu as sans doute raison, j'ai entendu beaucoup d'analyste le dire. Par contre, ce que je voulais plus dire c'est qu'en 39, il y avait de gros problème de doctrine et d'utilisation de nos points forts (genre nos chars, pourtant bien meilleurs que les panzer, dispersés un peu partout)... Après, une armée qui gagne toutes ses batailles, c'est toujours une combinaison de soldats, de généraux, de doctrine, d'équipements... Si l'un foire, le reste suit.

Jeffiejef
Jeffiejef
6 ans

Cool !

GoldenFist

Merci pour cette box!
Il m'en vient une anecdote de famille, encore oui, cette fois avec mon grand père paternel qui à fait la bataille des Alpes .

Alors qu'une parti de son régiment était posté en pleine forêt pour "dormir", papy a eu le besoin de soulager une envie pressente et c'est donc absenté afin de trouver un coin plus tranquille.

Des coups de feux éclatèrent quelques instants plus tard, le temps de revenir il n’aperçus que des soldats ennemis finissant d'inspecter les restes de leur œuvre, il n'a pas eu meilleur choix qu'attendre que ça se termine, pétrifié sur place, couché à même le sol dans un froid glacial, c'était ça ou la mort...son régiment venait d'être entièrement massacré.

Pour les détails, je ne pourrai en dire plus, mon grand-père n'a parlé qu'une fois à ma grand-mère de cette histoire, qu'elle a abordée plus tard avec mon père, qui me l'a rapporté.
Je sais juste que ça l'avait gravement traumatisé, l'armée l'avait rendu ensuite à l'état civil ou il avait repris son activité de mineur.

De son vivant ce n'était pas possible non plus d'en discuter, parler de la guerre était un tabou, on avait interdiction de soulever le débat dans la famille.
Les rares fois ou j'ai osé creuser le sujet, c'était à l'atelier, entre 4 yeux, il me répondait toujours la même chose avec une tête ailleurs, "c'était terrible, terrible...la guerre c'est terrible gamin", puis il changeait de sujet.

Zedix
ZedixCharles Darwin
6 ans

@GoldenFist: Merci pour l'anecdote, c'est chaud quand même d'avoir vécu quelque chose comme ça, pour le coup il a eut beaucoup de chance de s'en être sortit! J'ai un grand-père qui a grosso modo connu le même genre de chose en Algérie, c'était un sacré connard qui insultait tout le monde, mais il ne voulait jamais parler de la guerre à cause des mauvais souvenirs

Popilow
PopilowChe Guevara
6 ans

Ah je savais pas que l'Italie avait une armée.

Zedix
ZedixCharles Darwin
6 ans

@Popilow: vu le résultat de la bataille, je crois qu'eux non plus

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