Le St-Cergue, Saint-Bernard des mers
Voici un bout d'histoire de la marine Suisse pendant la seconde guerre mondiale
Au fil des années 1940, face aux difficultés d'approvisionnement en céréales et marchandises, la Confédération développe un réseaux maritime important (même si, par rapport aux capacités actuelles, les 115'000 tonnes de fret peuvent paraître modestes).
Durant cette période, de nombreuses histoires pourraient être racontées, telles que le naufrage du "Maloja", coulé par des avions américains (malgré les grandes croix suisses sensées indiquer la neutralité du navire et les bonnes conditions météorologiques), l'attaque du "Chasseral" par plusieurs avions britanniques et les dommages sévères d'autres cargos helvétiques, touchés par des mines allemandes.
Aujourd'hui, je vais mettre en avant le récit étonnant du St-Cergue, bateau de Suisse atlantique alors très moderne pouvant transporter 7'600 tonnes de charge utile et de son capitaine Fritz Gerber.
Tout semble commencer de la plus mauvaise des manière pour le capitaine Gerber qui, après 110 jours de mobilisation dans l'armée suisse en tant que caporal, peut enfin regagner son navire... mais est obligé d'attendre plus d'un an la permission de quitter le port de Rotterdam.
Durant ces longs mois, le St-Cergue sera touché plusieurs fois par les bombardements aériens. Heureusement, les dommages sont minimes. Signe annonciateur d'une destinée chanceuse.
Ce Lucky Ship sera ensuite, en 1941, pris pour cible par l'aviation britannique (s'étant joint à un convoi allemand) sans qu'aucune bombe ne le touche. Cependant, la marine anglaise l'intercepte et, le temps d'effectuer à terre des contrôles de routine, la moitié de son équipage s'enfuit en terre neutre, de peur de retourner dans des territoires occupés.
Durant les aller-retours New-York - Gênes qui suivent, le bateau échappe avec une insolante constance aux torpilles des sous-marins allemands. Puis commence sa carrière de saint-bernard des mers.
En avril 1942, il recueille l'équipage d'un pétrolier norvégien torpillé 10 jours plus tôt. Les hommes sont à bout de force, mais bien vivants.
En juin de la même année, ayant capté un SOS, il met une dizaine d'heures à retrouver 203 survivants d'un cargo hollandais coulé par un sous-marin allemand. Parmi ces naufragés se trouvent plusieurs dizaines de soldats américains.
Mais ce n'est pas tout: à peine les rescapés ont-ils embarqué dans navire au pavillon suisse, le U-Boot refait surface, provoquant un vent de panique parmi les survivants et l'équipage civil.
Ce sous-marin n'attaquera pas et hissera un pavillon sur lequel il est écrit "bon voyage", avant de plonger et de disparaître. Immédiatement, l'aviation américaine tentera de l'abattre à coup de grenades sous-marines, semble-t-il sans succès.
En mars 1943 cette fois, ce sont 22 naufragés suédois qui seront sauvés à proximité du Brésil par notre saint-bernard.
Puis en septembre 1943, suite au violent incendie du cargo portugais "Mello", le St-Cergue mets le cap vers ce dernier, qui se trouve à 12 heures de navigation, et sauve les 28 survivants, soignants leurs brûlures (le capitaine Gerber avait déjà été amené à soigner un homme brûlé en mer avant la guerre).
Suite à ces événements, brièvement résumés ici, le légendaire capitaine Gerber commandera encore les célèbres bateaux suisses "Eiger" et "Général Dufour" avant de s'éteindre en 1952 d'une crise cardiaque.
Je savai pas que les suisses avaient une marine, c'est quoi le port d'attache du coup ?
insolente* par contre je crois.
@cardio: Bâle est considéré comme port maritime. Puisqu'on peut naviguer de Bâle jusqu'à la mer du Nord. Mais sinon les gros porteurs actuels ne peuvent plus passer sur le Rhin alors le port c'est Amsterdam, ou rotterdam
Tu ne dois accéder à ce site que si tu as au moins 18 ans ou si tu as l'âge légal pour visionner ce type de matériel dans ta juridiction locale, l’âge le plus élevé étant retenu. En outre, tu déclares et garantis que tu ne permettras aucun mineur à d'accéder à ce site ou à ces services.
En accédant à ce site, tu acceptes nos conditions d'utilisation.