Armes insolites de la Seconde Guerre Mondiale #4

Part 1 : http://choualbox.com/EIqRH
Part 2 : http://choualbox.com/P1hGV
Part 3 : http://choualbox.com/nQsEr

1 – 4) Canon V3 (Allemagne)
Le V1 et le V2 sont sans doute les armes révolutionnaires allemandes les plus connues de la seconde guerre mondiale, mais une troisième arme de représailles avait été conçu : le V3.
Les fusées V1 et V2 étaient puissants, mais leur mise en service avait ses faiblesses : il fallait installer un site de lancement à la surface, vulnérable aux bombardements, et cela prenait du temps à lancer chaque fusées pour des résultats plus ou moins satisfaisants.
Il fut alors prévu de créer un canon sous-terrain assez puissant pour bombarder l'Angleterre. Pour cela, ils conçurent un canon à chambres multiples, chaque chambres permettant d'accélérer la vitesse de l'obus et donc d'accroître sa portée. Pour atteindre Londres et les 160 km qui séparait la ville du site de lancement (au Nord de la France), il fallait un canon de 130 m enterré jusqu'à 100 m de profondeur. Les tests pour un tel canon commença en 1943, avant de directement commencer la construction de la Forteresse de Mimoyecques (près de Calais) en septembre de la même année. Le site de construction ne fut jamais achevé à cause des bombardements en juillet 1944. Plus tard, des canons plus petits, de 50 m, furent construit en Allemagne, avec une portée plus courte de 50 km, ces derniers furent complétés et tirèrent leur premiers obus le 30 décembre 1944 sur la ville de Luxembourg, tirant un total 183 de obus, mais ne firent que 10 morts et 35 blessés.
Cependant, même si ces canons de « secours » fut relativement inefficaces, la puissance des obus étant moindre que celui des V1 et V2, il est à noter que ces canons avaient une cadence de tir de 3 coups par minutes. Si le site près de Calais avait été terminé, il aurait été capable d'envoyer des dizaines d'obus par heure sur Londres, il ne reste plus qu'à imaginer les dégâts qu'un tel canon aurait alors pu causer.

5 – 8) FI 103R (Allemagne)
En parlant du V1, plusieurs versions de celui-ci existaient, dont une version avec pilote. Tous les moyens étaient bon pour faire le plus de victimes, et même si les japonais sont ceux connus pour utiliser des kamikazes, les nazis eurent eux aussi l'idée de faire des missions suicides, surtout vers la fin de la guerre. Ce fut dans cette optique que le projet d'un V1 habité vu le jour. Le développement du projet fut assez chaotique. D'abord annulé au profit d'un autre avion suicide, il fut finalement relancé en 1944. Le premier vol de l'appareil ayant lieu en septembre 1944. Contrairement aux autres V1, ils n'étaient pas lancés depuis un site de lancement au sol, mais uniquement depuis les airs à partir d'un bombardier. Le but étant simplement de diriger la fusée vers sa cible et de sauter en parachute juste avant l'impact, les chances de survie étant estimées à moins de 1%.
Les premiers vols furent des échecs, se terminant par des accidents, montrant les défaillances de tels appareils. Le projet fut annulé en octobre 1944. Au final, aucun FI 103R ne furent largués, bien que 175 d'entre eux furent construits.
Envergure : 5,72 m
Longueur : 8 m
Hauteur : 1,42 m
Vitesse max (en piqué) : 800 km/h
Rayon d'action : 330 km
Armement : 850 kg d'explosif

9 – 12) Bachem Ba 349 (Allemagne)
A partir de 1944, les bombardiers lourds américains et anglais faisaient de plus en plus de ravages en Allemagne, la Luftwaffe chercha donc à mettre au point un intercepteur rapide capable d'atteindre ces bombardiers avant qu'ils n'ait le temps de larguer leurs bombes. Parmi ces projets d'intercepteurs rapides, le Ba 349 est l'un des plus étranges de par son idée même : un avion fusée jetable.
L'avion ressemblait à une petite fusée placé sur un site de lancement à la verticale. Il était construit essentiellement en bois, ce qui le rendait léger et facile à produire. Il n'avait pas de réel moteur, juste des fusées à l'arrière du fuselage lui permettant de décoller assez haut pour atteindre les bombardiers ennemis. Le pilote pouvait alors attaquer par dessous, en utilisant ses canons ou ses multiples roquettes, puis en retombant, il pouvait faire une seconde attaque par dessus, avant de finalement s'éjecter en détachant l'appareil en deux, la partie arrière retombant en parachute.
Le premier test sans pilote fut effectué le 28 février 1945 et le premier et unique vol avec pilote eut lieu le 1er mars 1945. Ce fut un échec, l'avion se disloqua et le pilote mourut à peine 5 secondes après le lancement. Suite à cette échec, le développement s'arrêta et la guerre prit fin avant qu'un des 36 appareils construits ne puissent prendre part aux combats.
Envergure : 3,6 m
Longueur : 6,02 m
Hauteur : 2,25 m
Vitesse max : 1 000 km/h
Plafond : 11 100 m
Armement : 25 roquettes de 73 mm ou 33 roquettes de 55 mm ou 2 canons de 30 mm

13 – 16) Chien antichar (URSS)
Si dans beaucoup de pays, les animaux de guerres n'étaient qu'au stade de projet, les soviétiques en firent de véritables armes. Tout est dans le nom : utiliser des chiens contre les chars allemands. Ils entraînaient les chiens à chercher leur nourriture sous les blindés, les affamaient puis les lâchaient devant des chars allemands. Le chien portait des poches remplies d'explosifs avec un détonateur rudimentaire sur le dos qui se déclenchait quand le chien arrivait sous le tank. L'animal n'avait aucune chance de survivre.
L'efficacité fut toute relative, car même si les sources soviétiques affirment qu'ils détruisirent plus de 300 chars allemands, les vrais nombres sont certainement plus faibles. Les chiens avaient souvent peur du bruit des chars en marche, ou encore confondaient les véhicules allemands et russes (on les entraînait avec des chars soviétiques). Les allemands prirent néanmoins des dispositifs pour contrer ces attaques, en utilisant des lance-flammes et en tuant tous les chiens qu'ils voyaient.
Heureusement pour ces pauvres animaux, les russes retirèrent les chiens de guerres à partir de 1942.

17 – 20) Goliath (Allemagne)
Pendant que les russes utilisaient des chiens pour attaquer les chars, les allemands optèrent pour une approche plus technologique. L'idée leur vint en juin 1940 quand ils capturèrent le prototype d'un véhicule miniature de l'ingénieur français Adolphe Kégresse. A partir de là, ils conçurent un véhicule sans pilote relié à un câble et contrôlé à distance : le Goliath.
Il existait déjà des véhicules sans pilotes contrôlés à distance, comme en URSS avec les « teletanks », mais ces véhicules n'étaient que des chars modifiés. Le Goliath était quant à lui directement conçu pour être sans pilote, ce qui fait de lui le premier véritable robot militaire opérationnel. Il pouvait contenir 60 à 100 kg d'explosif selon les versions, et avait un câble de 650 m.
Utilisé de 1942 jusqu'à la fin de la guerre, plus de 7 500 exemplaires furent produits, participant à des missions diverses (antichar, déminage, destruction de ponts...), notamment à Koursk en 1943 ainsi qu'en Normandie et à Varsovie en 1944.
Les résultats furent mitigés. L'engin en soit était assez puissant pour détruire des chars, mais son câble pouvait être coupé facilement et sa vitesse ainsi que son faible blindage en faisait une cible facile. Malgré tout, un bon nombre de ces exemplaires furent capturés à la fin de la guerre, et le Goliath servit de base pour bon nombres d'avancées technologiques d'après guerre.
Longueur : 1,69 m
Largeur : 0,91 m
Largeur : 0,62 m
Vitesse : 9,5 km/h