L'homme paisible

Naquit l'été, un jour de pluie,
Un enfant sans pleur, au doux rire,
Union de deux amants, fruit
D'éternels amour et désir.
Élevé avec compassion,
Il redonne ce qu'il apprend,
Dans toutes les situations,
Ignore les soucis du temps,
Car il a quelques bons amis,
Une famille bien-aimée,
Ne doutant pas de l'accalmie,
Le beau temps ne dure jamais.
Tel l'oisillon au bord du nid,
Il sent les vents de liberté,
Mais son cœur sied dans le déni,
Fureur refoulé par fierté.
Dans le travail, il cherche un but,
Reste redevable à ses vieux,
N'ose pas causer de ses chutes,
Se dit qu'un jour, ça ira mieux,
N'ose pas saisir l'amitié,
À cause d'un trac maladif,
Ni rechercher une moitié,
Il sent son amour fugitif.
Ses rapports deviennent néant,
Incomplète est sa pyramide,
Le temps passe, s'éloignent les gens,
Autour de lui s'étant le vide.
C'est qu'il se sent triste cet homme,
Tandis qu'il gît dans son confort,
Le temps passe, s'écroulent les dogmes,
Autour de lui s'épand la mort.
La solitude le transperce,
Souvent les journées de grisaille,
Mais la solitude le berce,
Couvert sous l'auvent du bercail.