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Jeffrey
Jeffrey
6 ans

@Sajous: Au top!

Sajous
Sajous
6 ans

@Jeffrey: Au cas ou ça vient à être delete : https://ghostbin.com/paste/2tjtf

Belzebuth_

1€ putain.

Ptilait
Ptilait
6 ans

"Il demande qu’on lui fournisse une liste de questions à l’avance, qu’il n’exclut pas d’ignorer. On rechigne mais on les envoie quand même ; les réponses n’arriveront jamais."

Fin de l'article, lol.

DonaldFuck

*Série YouTubeurs avant YouTube (4/6). Depuis dix ans, ce pionnier des doublages hilarants sur le Web est une célébrité sans visage. D’autres le surpassent maintenant et son humour est sujet à controverses.


Mozinor est sans doute la seule célébrité d’Internet à ne pas être reconnue dans la rue : en treize ans – sa première vidéo date de 2004 –, personne n’a vu son visage. Presque une anomalie à l’heure des YouTubeurs superstars. Son nom et sa voix, en revanche, font partie du paysage sonore et visuel de ceux qui l’ont découvert au milieu des années 2000. Mozinor accède alors à une certaine célébrité avec ses faux doublages réalisés essentiellement sur des extraits de films.

Qui est Mozinor ? Pour un journaliste chargé d’écrire son portrait, partir sur ses traces est tentant. On envoie un e-mail : l’accueil est froid, la rencontre en chair et en os immédiatement balayée. Il demande qu’on lui fournisse une liste de questions à l’avance, qu’il n’exclut pas d’ignorer. On rechigne mais on les envoie quand même ; les réponses n’arriveront jamais.


Pour tenter d’en savoir davantage, on sollicite ceux qui l’ont côtoyé sur les réseaux. Ils sont rares. Frédéric Fleurier est l’un d’entre eux : responsable éditorial de Dailymotion à partir de 2006, il chapeaute Mozinor quand ce dernier s’inscrit sur la plate-forme. Il est en contact régulier, par e-mail, avec le vidéaste, dont les détournements ornent souvent la page d’accueil du site.

Mais cette collaboration se limite au strict minimum : « c’était quelqu’un de très mystérieux, qui ne courait pas après le succès, l’audience ou l’argent. Pendant ces années, je ne suis pas sûr de l’avoir eu une fois au téléphone. » Des rumeurs se propagent : « j’ai entendu tout et n’importe quoi, que c’était peut-être un animateur célèbre de Canal+ ».

« Rester une voix dans le maquis »

Nous voilà bien avancés. On se tourne vers Sébastien Liébus, rencontré alors que Mozinor rode son humour sur les forums du site Hardware.fr. « Cela fait quelques années que je n’ai plus trop de contact avec lui, je crois l’avoir eu au téléphone une ou deux fois, il y a sept ou huit ans », explique celui qui a aussi fondé le site satirique Le Gorafi.

On le pousse un peu : « une rumeur veut qu’il soit né dans les ruines de Berlin juste après la guerre, une autre qu’il ait fait le Vietnam. Il se pourrait même que Banksy soit Mozinor ». On sourit, mais on stagne. Depuis toujours, le vidéaste fuit la lumière. Lorsque le Centre Pompidou diffuse, en 2009, une sélection de ses vidéos en première partie de La Classe américaine (1993), un film qu’il adule, c’est en son absence.

Au Monde, qui avait réussi à lui extirper quelques lignes en 2007, il dit déjà « vouloir rester une voix dans le maquis » et, sur son site, ne pas avoir envie « de faire des selfies avec des inconnus chez Monoprix ». Au fil des vidéos, il a distillé de rares éléments sur sa vie. Simple employé la semaine, il tire son pseudo d’une zone industrielle de Montreuil, en région parisienne, où il réside (« Mozinor » est l’acronyme de « Montreuil zone industrielle nord »). Maigre butin.

Des fans « ouf-malades »

La passion de Mozinor pour le détournement débute fin 1993 avec la diffusion, sur Canal+, de La Classe américaine. Mozinor se prend une « claque magistrale », telle qu’il la décrit sur son site Web mozinor.com, en découvrant ce collage (« mashup ») retraçant la vie de « l’homme le plus classe du monde » à base d’extraits de films de la société Warner surmontés d’un doublage absurde avec les voix françaises des acteurs originaux.

Trop iconoclaste, Canal+ tente d’enterrer le film, mais il survit dans la mémoire de quelques passionnés, avant d’accéder à une seconde vie sur Internet, reconstruit scène par scène et vénéré par une large communauté de fans « ouf-malades ». Mozinor est le rejeton assumé de cet ovni qu’il décrit comme « une œuvre culte » et « bluffant(e) ». Elle nourrira son obsession pour le détournement, sous toutes ses formes ; une pratique à laquelle il consacre de larges pans de son site Internet.


Plus étonnant peut-être, Mozinor cite aussi le situationnisme (mouvement artistique révolutionnaire né dans les années 1960) parmi ses inspirations. Guy Debord, un « visionnaire qui avait déjà, il y a cinquante ans, défini les bases du détournement » mais également René Viénet, et son film La Dialectique peut-elle casser des briques ?, une comédie kung-fu des années 1970 à la bande-son détournée et chargée d’un fort substrat politique.

Le détournement trouve sur Internet un terrain de jeu infini

« Viénet s’approprie des films préexistants, en les doublant : le détournement est lié à cette critique de la spectacularisation intégrée, comme dirait Debord, c’est-à-dire le fait d’utiliser les signes qu’on va retourner, inverser, critiquer », selon François Bovier, enseignant à la Section d’histoire du cinéma de l’université de Lausanne, familier du cinéma expérimental et des pratiques avant-gardistes.

« MOZINOR EST UN SYMBOLE DE LA NÉCESSITÉ ANTHROPOLOGIQUE DE S’EMPARER DES IMAGES QUI FONT L’IMAGINAIRE DE L’ÉPOQUE », ARIEL KYROU, SPÉCIALISTE DES AVANT-GARDES ARTISTIQUES

Il serait risible de présenter Mozinor comme un avatar numérique du situationnisme. Mais en mettant dans la bouche de personnages connus – acteurs, politiques, célébrités – des dialogues absurdes, vulgaires et parfois odieux, il déboulonne les icônes et figure parmi les premiers à montrer que le détournement trouve sur Internet un terrain de jeu infini. « Mozinor est un symbole de la nécessité anthropologique de s’emparer des images qui font l’imaginaire de l’époque, de s’approprier les succès et les échecs de la société du spectacle et construire son propre univers, de s’emparer de la société du numérique, des écrans, des images, des sons auxquels on ne peut pas échapper », explique le journaliste et essayiste Ariel Kyrou.

Cela explique son succès foudroyant des premières années. Lorsque Mozinor commence à poster ses vidéos sur hardware.fr, en 2004, c’est un précurseur et il devient rapidement une des premières « célébrités » de la vidéo en ligne en France. Les médias l’adoptent, trop contents de tenir un exemple du fourmillement créatif qui commence à habiter le Web.

L’une de ses vidéos fait un passage remarqué dans l’émission d’Arthur, sur TF1, en novembre 2006. Il devient une « véritable star » (Arte), une « célébrité de la parodie » (Canal+) qui « réinvente l’histoire du clip » (M6).


Effacé sous la nouvelle génération

Pourtant, pour une frange peut-être plus jeune des internautes français, son nom n’évoque plus grand-chose. « Je n’ai pas vu arriver la génération montante », celle qui a gagné la célébrité et la reconnaissance sur YouTube, explique-t-il, peut-être avec une pointe de regret, sur son site. Que s’est-il passé ?

D’abord, la concurrence est rude : en ligne, les vidéastes se comptent par milliers, et les réseaux sociaux sont les gardes-barrières de la visibilité. Or, Mozinor rechigne à se plier aux exigences de l’époque : il reste anonyme, refuse les commentaires sous ses vidéos, affirme ne pas toucher d’argent avec ces dernières et se tient loin de toute forme de partenariat. « C’est frustrant mais un internaute préférera un vidéaste qui poste une vidéo moyenne toutes les semaines plutôt qu’un bon qui poste tous les mois », explique Vincent Ansieau, un vidéaste spécialiste du détournement.

Ensuite, Mozinor ne s’est guère renouvelé. « Il a apporté une visibilité, ouvert une voie, mais maintenant il est un peu “has been” ; il y a maintenant des formes plus élaborées de détournement », estime Julien Lahmi, directeur du Mashup Film Festival. Vincent Ansieau est sur la même ligne : « A l’époque, c’était le seul et ce qu’il faisait était super bon. Aujourd’hui c’est plus le seul et à mon avis, en qualitatif, c’est largement moins bon. »

« Une Quenelle d’Or »

Il est vrai qu’en visionnant de nouveau certaines vidéos de Mozinor, on est pris d’un trouble. Découvertes il y a dix ans dans un fou rire, elles ne semblent plus aussi drôles et on discerne parfois du racisme et des idées extrêmes là où l’on ne voyait que de l’humour gras. Que voir d’autre lorsqu’il se moque de l’appellation « fachosphère », des migrants ou des associations antiracistes, se voit octroyer une « Quenelle d’Or » par les internautes dieudonnistes, voit dans une ville de Seine-Saint-Denis un Bagdad aux portes de Paris ou multiplie les accents racistes ?

Notre regard a-t-il changé, notre époque est-elle devenue intolérante à la caricature ? Les blagues de ce type choquaient-elles moins lorsqu’elles vivaient sur un média que tout le monde savait potache et marginal, un rire en cercle fermé quand Internet n’était pas rentré dans tous les foyers ?

Dans les questions que nous lui avons envoyées, nous y faisions allusion. Et dans un geste parfaitement « mozinorien », il nous a en quelque sorte répondu : trois semaines plus tard, il a publié une...*

kasby
kasby
6 ans

Il est tres subjectif leur putain d'article

anonyme
anonyme
6 ans

@kasby: Oué et pour rester dans la subjectivité, leur article c'est bien de la merde...

Tinanard
Tinanard
6 ans

Issou

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