Temps s'écoulant, temps passant

Tombant à une folle lenteur
Temps s’écoulant, temps passant
Tu touches le sol et mon cœur
Puis tu fuis mon corps, m’abandonnant

Où sont mes jours de jeunesse ?
Temps s’écoulant, temps passant
Je n’ai plus que des souvenirs, laisse
Par pitié, la seule chose qui me garde vivante.

La maladie passe et creuse des sillons
Temps s’écoulant, temps passant
Ma mémoire rejoignant les éons
Ne laisse qu’un corps mourant.

A l’hôpital, je regarde le temps
Temps s’écoulant, temps passant
Il humidifie les choses qu’il touche lentement
Et une foule d’inconnus pleure tant

Je n’ai plus vu mes petits enfants
Temps s’écoulant, temps passant
N’est-ce pas l’infirmière et mon mari
Qui hier accompagnaient mon fils ?

J’ai réussi à me souvenir d’eux
Temps s’écoulant, temps passant
Quand nous étions heureux
J’essaye de ne pas oublier ces temps

Je me revois encore dans mon appartement
Temps s’écoulant, temps passant
L’ainé sur mes genoux, lisant le temps
La benjamine devant la télé, mangeant

La banane au sucre dont je suis spécialiste
Temps s’écoulant, temps passant
Ô, pourquoi je suis capable de faire la liste
De ces si beaux souvenirs ?

Mes petits enfants viennent m’embrasser le front
Temps écoulé, temps passé
J’ai les yeux fermés
Dans mon lit d’éternité.

Mon fils, sache que je t’aime de tout mon cœur
Père sache que j’essaye à toutes heures
Mais pour combattre un deuil
J’avais besoin de remplir ce recueil.