Le problème du système social français, c'est qu'il repose à la base sur un système bismarckien : en gros, un système assurantiel fondé uniquement sur le travail.
À l'origine, comme il a été voulu par le comité national de la resistance :les retraites, l'assurance chômage et la sécurité sociale reposaient sur les cotisations des salariés du privé, et étaient gérés par les partenaires sociaux.
C'était bien, la population était jeune, y avait pas de chomage, les gens bossaient 40h/semaine et mourraient à 60 ans quand la retraite était à 65 ans.
Ce système était censé être à l'équilibre : si les recettes ne couvraient pas les dépenses, on augmentait les recettes ou on baissait les dépenses. Sauf que les dépenses ont toujours augmenté, et pour équilibrer le système, on a sans cesse alourdi les charges sur les salariés, qui étaient les seuls à financer le tout.
À force d'augmenter ces charges, le système a évolué progressivement vers un modèle beveridgien, c'est-à-dire un système de protection sociale universelle couvrant l'ensemble de la population (droits individuels) et tous les risques, financé par l’État via l'impôt.
Cela a commencé par le financement de l’État pour combler le « trou de la Sécu », puis la création de nouveaux impôts (CSG, CRDS...) pour compléter, ensuite une augmentation des cotisations, et, comme cela ne suffisait pas, l’État a de nouveau contribué via l'impôt, puis par la dette.
Il faut aussi savoir que les retraités, qui ne cotisent plus, bénéficient d'un taux de CSG réduit par rapport aux actifs, alors qu'ils sont les premiers bénéficiaires du système. De plus, certains retraités gagnent très bien leur vie et profitent encore d'un abattement automatique de 10 % sur l’impôt sur le revenu au titre de... frais professionnels. Kek
Le comble, c'est que lorsque l'on a voulu réaligner les taux de CSG pour les retraités sur ceux des actifs (en épargnant les retraites inférieures à 1 400 €), les retraités sont descendus dans la rue en se plaignant de risquer de mourir de faim, qu'ils pourraient plus changer de bagnoles neuves tout les 2 ans et partir en vacances 3 fois dans l'année, et le projet de loi a été retiré car on peut pas politiquement se mettre les retraités à dos car de toute façon il n'y a qu'eux qui votent.
Bref, le fonctionnement du système social est obsolète : le modèle de sécurité sociale créé par le Comité national de la Résistance après-guerre est devenu caduc en raison de la démographie et des évolutions sociales. Le problème, c'est que pour certains, ce modèle est un totem qu'on ne peut remettre en question, donc on va inévitablement dans le mur.
