Ne dis pas

« Dis Papa, il nous regarde encore ? » Avec la lueur de ses yeux et l’envie de vivre, l’envie de rire et de t’appeler son petit fils adoré. Tu voulais encore parler avec ton grand-père aux cheveux de sel. Tu voulais encore lui donner des bisous après quelques friandises qu’il trouvait partout dans sa maison.

Tu voulais encore lui demander de raconter quand il était petit, quand il jouait avec les soldats et qu’il leur faisait des tours. Il était amusant grand-père. Il savait bien comment te faire rire en te faisant une grimace ou bien en te chatouillant sous ton t-shirt primevère, peu importe en quel saison.

Tu tournes sans aucune raison sur le manège des passés. Parce que tu n’auras pas oublié, mais tu sais déjà trébuché. Les mots sur lui ne sont déjà plus présent, ni au présent, peut-être même oppressant. Tu tournes et tu demandes à ta mère qui se tient proche de ton cheval de bois blanc.

« Dis, Papa il me regarde ? »

Parce que les saisons passent et les hivers s’entassent aux portes de la terrasse que ton père ne veux pas finir de construire. Les années trépassent avec les billes innocentes de ton avenir qui se présente. Qu’il passe du temps avec ses doigts musclés pour t’apprendre comment affronter la descente.

Il montre avec ses mains forgés, comment devenir un meilleur oisillon. Dans le nid débranché qui se tient entre les réseaux vermillon. Cherchant à tout pris à te montrer d’autres chansons pour aimer les autres. Ta mère aussi le veut. Elle cherche à te montrer son affection, faire tes lacets, mais...

« Papa il m’a dit, regarde ! »

Un jour les arbres grandissent, un autre les sirènes retentissent. Agitation de couleurs vives dans ta rétine, ton père chute dans son corps de ruine. Plus rien ne tient devant les prémices incertaines de son évasion de ce monde, du tien. La douce folie te tient alors que tu espérais la chute libre et amer.

Le rebord d’un esprit qui t’agrippe, un soutien devant les blouses encrassées, ta mère. Le lit de l’hôpital le rattrapait avant qu’il ne tombe sous terre. La virgule du temps passe et efface tous les bonhommes d’hiver. Tu vas te poser près ta mère et ses yeux pleurant toutes les mers.

« Dis, Papa il nous regarde encore ? »

Lui qui règne dans un monde mort, que tu ne connais pas encore
Lui qui signifiait un monde fait pour les pupilles d’argent et d’or
Lui qui semblait rester la goutte suffisante au bord du vase

« Dis… Papa il nous regarde encore… ? »

Ne dis pas
Cette page est réservée aux ADULTES

Tu es sur le point d'accéder à un site web qui contient du matériel explicite (pornographie).

Tu ne dois accéder à ce site que si tu as au moins 18 ans ou si tu as l'âge légal pour visionner ce type de matériel dans ta juridiction locale, l’âge le plus élevé étant retenu. En outre, tu déclares et garantis que tu ne permettras aucun mineur à d'accéder à ce site ou à ces services.


En accédant à ce site, tu acceptes nos conditions d'utilisation.