La crise d'Oka, Québec, 1990

Les relations entre les amérindiens et les « blancs » en Amérique n'ont jamais été les plus calmes, et ce peu importante la période de l'histoire. Cela se démontra une fois de plus à Oka, une petite ville du Québec, où les tensions entre les habitants blancs et les Mohawks (une des six nations iroquoises) de la réserve de Kanesatake ne cessèrent de monter dans les années 1980.

La tension augmenta encore plus à cause du maire de la ville, Jean Ouellette, qui approuva plusieurs projets de constructions, dont l'extension d'un golf, qui mettaient en péril un cimetière Mohawks ainsi qu'une plantation de pins revendiquée comme terre Amérindienne.

Dès mars 1990, des guerriers Mohawks montèrent une barricade sur la route 344, reliant Oka à Montréal, sans pour autant bloquer la circulation. Les manifestations restaient pacifiques, et une pétition pour annuler le projet de golf atteignit les 900 signatures (sur les 1 500 habitants de la ville). Mais le maire persista, il n'annulerait pas le projet.

De nombreux Mohawks s'installèrent devant le pinède et se préparèrent à affronter la police locale, la SQ (Sûreté du Québec). Les guerriers amérindiens se montrèrent armés et la réserve de Kanesatake lança un appel aux autres réserves pour des renforts. Malgré la médiatisation de l'affaire en fin avril, les négociation s'enlisaient de plus en plus. Le maire finit par obtenir une injonction pour enlever la barricade, mais les Mohawks refusèrent de bouger. Ils reçurent alors un ultimatum début juillet.

Le 11 juillet au matin, la SQ arriva en face de la barricade. De nombreuses voitures de polices se dirigeant vers le groupe de guerriers armés. Le chef de la réserve de Kahnawake est appelé à la rescousse, celui-ci parvint à mobiliser ses guerriers qui prennent les armes et prennent possession du pont Honoré-Mercier, juste au sud de Montréal.

La police lança des fumigènes sur les femmes Mohawks (non armées) qui manifestaient pacifiquement devant la barricade, c'est à ce moment qu'ils apprirent la nouvelle de la prise du pont. Ils s'avancèrent jusqu'à la barricade qui avait quasiment été désertée par ses occupants, excepté un. Trois policiers se lancèrent alors à sa poursuite sur la route. C'est là que le drame survint.

On ne sait pas qui tira en premier, mais une fusillade éclata. Une soixantaine de Mohawks se tenaient à l'affût dans la forêt, et même si apparemment seuls quelques uns ouvrirent le feu, un policier fut tué. Ces derniers répliquèrent mais furent contraint de se replier, abandonnant leurs véhicules sur place.

Les Mohawks utilisèrent dès lors des voitures pour bloquer la route. La SQ s'était montré incapable de gérer la situation, on appela alors des forces armées. Rapidement, les réserves de Kanesatake et Kahnawake se retrouvèrent assiéger par des milliers d'hommes. L'affaire se transforma dès lors en une véritable insurrection et l'armée prit des mesures de guerre : arrêter tout ravitaillement, privant les réserves de provisions et de médicaments.

Les négociations reprirent fin août, en vain. Les ultimatums ne faisaient qu'aggraver les choses. L'armée fut déployée le 17 août et avança lentement vers les positions tenues par les insurgés. Face à la menace, la réserve de Kahnawake accepta un désengagement militaire, mais pas Kanesatake. Petit à petit, ils perdirent leurs positions, et se réfugièrent au Centre Communautaire.

Le 26 septembre se déroulèrent les négociations de la dernière chance, finalement les 53 derniers Mohawks déposèrent les armes, renonçant à leur revendications et mettant ainsi fin à la crise d'Oka.

La crise d'Oka, Québec, 1990
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35mm
35mm
6 ans

Pour un putain de golf. Mais quelle tristesse.

RagZok
RagZok
6 ans

On peut dire que ... " C'était leur guerre du golf capitaine ! " (avec la voix de Stalone bien sur

anonyme
anonyme
6 ans

900 signature sur 1500 habitants et le mec s'en bas les couilles, c'est quand même beau la démocratie..

Scarifdead

Et au final le golf a été construit ?

Anrakyr
Anrakyr
6 ans

Ça en dit long sur le mépris des autorités qui existe encore là bas contre les minorités (Ok c'était en 90 mais ça m'étonnerait que ça ait beaucoup changé depuis.)

Les mecs étaient totalement légitimes dans leur revendications, ont manifesté pacifiquement, ont rallié une majorité d'habitants à leur cause... Et ils ont fini assiégés dans leur réserve. Obligés de se rendre et de céder.

Ils ont tout perdu alors qu'ils voulaient juste qu'on respecte leur droits. Qui sont déjà pas énormes quand on pense à ce que les peuples amérindiens ont vécu. Ça fout la rage quand même...

Zedix
ZedixCharles Darwin
6 ans

@Anrakyr: C'est vrai que c'est assez triste de se dire que même encore aujourd'hui les amérindiens subissent encore la discrimination au point de devoir s'insurger, le pire c'est que la crise d'Oka n'est pas le seul événement de ce type

Pigcell
Pigcell
6 ans

Et en se récemment y'a Dakota..

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