Je laisse ça là...
Au cas où
@skankhunt42: perso je vois carrément une porte de sortie.
(Edit : sauf pour ceux qui sont au sommet d'une falaise.)
@skankhunt42: c'est une partie du chemin.
Je suppose que le groupe n'est pas là uniquement comme réceptacle des pensées obscures.
Le chemin vers la guérison c'est des rencontres, des situations, des phrases lues ou entendues ça et là, des déclics...
@Wendigo: Ce que je voulais dire par la, c'est que justement, tu es en général conscient (ou non et ça change pas grand chose d'ailleurs) que tu auto alimente ton mal être, et c'est justement ça qui provoque la réelle dépression.
En lisant cette phrase, j'ai un peu l'impression de lire "Mais va y sort, va voir tes amis, bouge, fait des choses et ça ira mieux" sauf que non, la dépression c'est bien plus que ça.
Après dans le cadre d'un coup de fatigue avec léger relent de déprime que Mr ToutLeMonde peut avoir, je dis pas, ça peut marcher.
@Wendigo: Bien sur ! Le but n'est pas seulement d'épancher des états d'âmes ou de la souffrance mais aussi et comme tu l'a si bien dit, des chemins vers la guérison, des informations...
Après pour en revenir à l'image, ça peut aider certaines personnes mais pour pas mal de cas, c'est un peu plus compliqué !
@skankhunt42: @Mezut:
Je suis passé par la depression pendant près de 10 ans.
Bien sûr je sais que la guérison ne se fait pas en lisant une phrase.
C'est un chemin long et libératoire, mais qui ne peut se faire sans une prise de conscience de la nécessité d'une démarche intrinsèque.
Souvent l'on attend le sauveur ou la libération divine du mal, sans comprendre que ça ne peut être qu'une démarche personnelle qu'il faut impulser par une pulsion de vie.
Or l'impulsion est provoquée par des jalons que l'on va rencontrer sur son chemin (de croix ?).
Comme je le disais ces jalons vont être des détails (rencontres, citations, évènements) qui vont marquer et constituer des bases sur lesquelles on va reconstruire une estime de soi, une acceptation des inéluctables et donc une adaptabilité aux changements et aux deuils de la vie.
Ces deuils vont de la perte d'une gomme au deuil de la jeunesse, de l'amour, de membres de la famille, des espoirs et des rêves inaccomplis.
La vie est une succession de moments, certains heureux, certains malheureux, souvent imbriqués et interconnectés, mais tous limités dans le temps, et la clef est justement cette temporalité.
J'ai "inventé" une citation pour ça :
"Ne vous attristez pas qu'un moment heureux se termine, il y en aura bien d'autres.
Ne vous réjouissez pas qu'un moment malheureux se termine, il y en aura bien d'autres."
Entretenir son mal-être oui ça arrive. J'ai moi même entretenu mon cocon de souffrance pendant des années car j'avais mal interprété me mère qui m'avait dit " Il n'y a que les vivants qui souffrent". J'avais interprété "Je souffre donc je suis" au lieu de "Je suis en vie donc il peut m'arriver de connaître des moments de souffrance."
Mon long chemin a été jalonné par beaucoup de marqueurs :
- des rencontres avec des gens qui allaient bien, d'autres qui allaient mal,
- ma rencontre avec le taoisme de Lao-Tseu,
- des citations d'auteurs et de philosophes bien plus intelligents que moi.
- ma rencontre avec un arbre sur lequel je me suis adossé sur les conseils d'un gars rencontré au hasard, et qui m'a fait prendre conscience de la puissance inerte, la pulsion de vie et de croissance par delà tous les obstacles, mais aussi que même sans conscience cette pulsion est pourtant le moteur le plus puissant du monde.
- et enfin la pulsion de vie ultime, que les hasards de la vie m'ont imposé : je suis devenu père. Ça a été pour moi je crois la plus grande révélation de la question qui nous taraude tous inconsciemment : "Pourquoi suis-je sur Terre, quelle y est ma place et pourquoi aurais-je une légitimité de faire partie de ce monde ?"
J'ai tiré de tout ça une sorte de philosophie de vie que j'avais détaillé dans un post qui est passé inaperçu et que je copie ici :
- Première règle et peut-être la plus importante : le passé n'est plus, le futur n'est pas encore, seul le présent compte.
- Confrontez vous au réel et réagissez à une situation en fonction de votre analyse à vous. Ne vous laissez pas embarquer par les analyses des autres, elles sont teintées de leurs émotions et de leurs peurs.
- Face à une situation, analysez sereinement et objectivement la situation. Ne vous laissez pas parasiter par des émotions quelles qu'elles soient ni par ce que je nomme "l'infini des possibles". Ceci est très important.
- Ne vous laissez jamais accuser de la manière dont les gens gèrent leur émotions, c'est un processus intrinsèque
- Soyez concrets et concis : une situation, une évaluation, une action (attendre est une action).
- Cherchez des solutions, pas des coupables.
- Si vous n'agissez pas, personne n'agira à votre place.
- Si vous ne vivez pas votre vie, personne ne la vivra à votre place.
- "Ton oeuvre accomplie retire-toi, telle est la loi du ciel" Lao-Tseu
Agissez sans attendre de reconnaissance ou de remerciement, assumez vos actes et leurs conséquences.
- "Adorables flocons de neige, ils ne tombent nulle part ailleurs" koan zen
Les choses arrivent, les moments surviennent, les choses sont telles qu'elles sont au moment où elles sont. Vous vous glissez dans ces moments en y réagissant, c'est la seule action possible.
Donc ce long post pour dire que je sais que cette phrase n'est pas la panacée universelle, mais si elle peut servir de jalon à quelqu'un, je la laisse là, au cas où.
@Wendigo: " Première règle et peut-être la plus importante : le passé n'est plus, le futur n'est pas encore, seul le présent compte"
notre monde meurt de cette "philosophie"
@Wendigo: ça me parle. Sages paroles qui trouve un certain écho en moi, dans mon vécu...
@Wendigo: Très juste ce que tu dis là. Mais je ne dirai pas que seul compte le présent. Je pense que la compréhension du passé est nécessaire à la sérénité. Par compréhension du passé j'entends l'histoire de l'Humanité mais également sa propre enfance, son passé personnel. Je doute que ce soit quelque chose qu'il faille négliger. L'analyse du présent et son acceptation ne peuvent qu'être renforcés par la réelle conscience du passé. Enfin, à mon avis.
@Steppe: Deux moines se promenaient sur un chemin, devisant de la sapience, lorsqu'ils arrivèrent au bord d'une rivière. Là se tenait une belle jeune femme qui voulait traverser, mais était terrifiée par l'eau.
Un des deux moines proposa alors à la jeune femme de lui faire traverser la rivière sur son dos, ce qu'elle accepta. Le deuxième moine manqua s'étouffer de surprise.
Une fois parvenus sur l'autre rive, la femme repris son chemin et les deux moines le leur.
Le deuxième moine resta sombre et silencieux un long moment, alors que le premier marchait calmement, en paix.
Après quelques heures, n'y tenant plus, le deuxième moine explosa de colère :
"Comment as-tu pu porter cette femme ? L'intention était noble, mais tu sais que nous n'avons pas le droit de nous en approcher ! Comment as-tu osé ?"
L'autre lui répondit :
" J'ai posé cette femme il y a plusieurs heures. Toi, tu la portes encore"
Il faut connaître son passé et le comprendre, mais il ne faut pas la laisser dominer le présent.
On peut faire des erreurs avec la volonté de bien faire, mais il faut avancer en paix avec soi-même et ses démons.
C'est loin d'être facile !
J'ai sorti une variante un jour à un proche, qui parlait beaucoup trop de son passé malheureux: "tu as des plaies qui ne cicatriseront jamais si tu ne cesses de les gratter !", puis j'ai compris que c'était aussi valable pour moi-même.
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