Cet homme fou se fait arrêter par des flics et ne leur dit pas "fuck off"

Mardi dernier, des potes me proposent qu'on se balade. Idée de divertissement satisfaisante, j'accepte forcément. Un pote me propose de m'emmener en voiture mais ayant de l'essence à faire et un rdv médical à passer (et vu qu'il ne s'appelle pas Joe, j'ai préféré ne pas m'en servir comme taxi), je décide de prendre ma voiture. Je pars donc de chez moi, et au moment de monter dans la voiture, ma copine m'envoie un message. Pour ne pas être en retard, je délaisse un moment son intervention et me dis que je lui répondrai quand j'arriverai (soit 10/15min plus tard). Sauf que la bougresse n'en reste pas là et m'appelle ! Abruti que je suis, que fais-je ? Bah je lui réponds, pardi. Je prends l'appel, pour lui dire grosso merdo "roh tu pouvais pas attendre ? J'suis en voiture et je déteste téléphoner en voiture, donc je vais te laisser, mais je réponds à ta question en vitesse".

Et là, c'est le drame. Drame très ironique, vu le contenu de l'appel. J'étais à l'arrêt au feu, et une lumière bleue dans mon rétro attire mon attention. A peine ai-je le temps de tilter, que j'ai un policier, puis deux, puis trois, puis quatre à ma fenêtre, à m'inviter fortement à me garer sur le bas côté. Je m'exécute, le premier me demande si je sais pourquoi ils m'ont arrêté... "euh... le téléphone ?", bingo ! (même si j'ai douté, je pensais débilement que c'était une intervention réservée aux gendarmes, allez savoir pourquoi). Je dois présenter les papiers du véhicule... que je n'aie pas, car la carte grise est dans un état pitoyable, donc j'évite de trop l'abîmer. Je dois alors passer à la présentation du reste du bordel (ID, permis, assurance) mais tout est dans ma poche arrière. Je propose - en coopérant, toujours, en étant gentil et poli, parce que j'ai merdé, donc j'assume, hein - de sortir de la voiture pour que ce soit plus pratique, le flic 1 accepte. Je sors, je commence à lui sortir mes papiers, mais il veut me fouiller, donc ok, soit. Mais son collègue m'engueule de me presser de montrer mes papiers, tandis qu'un autre m'engueule en me disant que j'ai rien à faire à l'extérieur de la voiture. Je me retrouve donc en train d'être fouillé, à me demander avec véhémence si j'ai consommé quelque chose, et engueulé par deux mecs qui me beuglent des ordres contradictoires (je peux pas être fouillé, montrer mes papiers, et être dans la voiture en même temps, bordel). Je ne sais pas où donner de la tête, mais finis par leur filer mon permis et mon ID. Mais pas mon assurance parce que...

Bah oui, je suis un abruti hein, j'ai forcément zappé de mettre la vignette et de prendre mon assurance avec moi. Du coup hop, ça me gueule dessus dans tous les sens, je leur dis que j'ai bien une assurance, que je peux appeler sans souci. Ils acceptent en me gueulant dessus, que ce n'est pas normal, blah blah (et ils n'ont pas tort). J'ai hésité à leur dire "fuck off" mais je n'avais pas de chaise à portée de main à balancer, il n'y aurait pas eu l'effet dramatique, donc j'ai lâché l'idée. Sauf que fait à savoir: j'ai assuré ma nouvelle (et première) moto à la MAAF, et si j'assurais ma voiture, j'avais 40% de rabais sur l'assurance moto. J'ai donc dit go, mais l'échéance chez l'ancienne assurance devait se terminer, donc go promesse d'assurance, et je les laissais se démerder. Donc là, je me dis "bah go appeler la MAAF", sauf que je n'ai pas pu le faire, le flic m'a pris le téléphone des mains pour les avoir. Et "ah bah non, vous n'êtes assuré chez nous qu'à partir du premier janvier 2020"... what ? Merde.

Bon, j'essaie de leur expliquer un peu le bordel, que j'ai changé d'assurance, donc que je devrais toujours être à l'ancienne, que j'appelle. Pareil, téléphone arraché des mains, et le mec au bout du fil refuse de donner des infos personnelles au flic. Bordel. Ils commencent à me menacer dans tous les sens et à m'engueuler "pas d'assurance, c'est 600 euros d'amende, une mise en fourrière du véhicule donc 200€ à payer pour la récupérer, plus les 90€ et trois points pour le téléphone, et... ah, vous avez des pneus lisses, donc 150€ (ça je sais pu, j'ai pas retenu)". Merde merde merde, je SUIS assuré, mais où ? Je rappelle donc mon ancienne assurance (en haut parleur), et demande ma conseillère, qui dit à haute voix... "bah non, vous n'êtes plus assuré chez nous depuis octobre" QUOI ?

Ni une ni deux, les flics me disent qu'ils vont embarquer la voiture et que je vais payer sévère. Mais l'un d'entre eux, l'unique mec humain qui ne joue pas le cowboy à me parler comme de la merde alors que je suis coopératif au max et que je suis perdu parce que je pige pas comment c'est possible (au point que l'un d'eux m'a sorti "t'es perché un peu, toi, non ?", alors que non mec, juste que j'essaie de bien faire mais j'ai trois cowboys qui me gueulent dessus alors que j'essaie d'être coopératif, putain de mecs véhéments) commence à discuter avec moi. "Je comprends ta situation, il doit y avoir un souci, mais je peux pas te laisser partir comme ça, prendre le risque que tu n'as pas d'assurance et taper quelqu'un, tu serais dans la merde. Et tu travailles où ? Tu gagnes combien ? Tu imagines ce que ça représente une amende à ce prix ? Laisse, on oublie les pneus et le téléphone, mais je peux pas te laisser partir". Je lui assure que je suis bien assuré (lel), que je comprends pas, que j'ai même été prélevé, je lui montre mon compte, il acquiesce et comprend, est super sympa, mais oui, il ne peut clairement pas me laisser repartir. Mais il m'explique la démarche à faire pour récupérer tout le bousin (good guy cop, clairement un bon gars). Et pour l'anecdote, il m'a expliqué qu'heureusement que j'avais mes papiers, sinon je finissais en grosse galère parce que... un mec qui a exactement le même nom que moi est recherché dans la région. D'où la fouille.

Voici donc ma voiture emmenée par la fourrière. Bordel. J'appelle mon pote, m'excuse, lui demande s'il peut me ramener chez moi et hop, je prends ma moto et fais le tour de mes assurances. La MAAF: "Oula sacrée situation, on comprend, on va regarder de notre côté, on est désolés pour vous, si jamais l'erreur est de nous, aucun souci, on vous dédommage évidemment de la totalité". Je fonce à mon ancienne assurance voir ma conseillère: "Ah mince, pas cool comme situation. C'est étrange, attendez je regarde... Ah bah si, vous êtes toujours assuré chez nous, juste que vu que vous êtes en instance de résiliation, bah vous n'apparaissez plus sur mon ordinateur, et je ne peux pas vous imprimer d'attestation". Mais putain... tout ça pour rien, alors ! Et quand je parle des frais totaux dont m'a parlé le flic (600€ d'amende et 200€ de fourrière, si tu as suivi), elle fait mine de ne pas entendre et reste les yeux rivés sur l'écran.

Bon, je m'étale sur la Danette, donc je la fais en rapide: Elle m'imprime un papier qui justifie que j'ai une assurance (ou plutôt que celle que j'ai s'arrête en janvier), sauf qu'il est déjà super tard et que j'ai mon rdv médical. Donc hier, je fonce chez les flics, leur montre, ils me filent le papier de levée de fourrière, m'expliquent que je vais recevoir l'amende et que je vais devoir la contester avec une lettre reco, mais ça a pris des plombes et j'ai dû faire ça après le boulot, donc pas le temps pour la fourrière, putain. Donc après le boulot aujourd'hui, je fonce à la fourrière: 140€ à claquer (ils prennent des thunes en plus par jour où le véhicule est chez eux). Je rentre finalement chez moi, la voiture dans les mains, l'assurance bien à jour, et l'impression que je vais encore bien galérer. Parce que maintenant, je vais devoir essayer d'aller voir ma conseillère pour lui dire "hey, par ta faute, c'est la merde, parce que t'as pas été foutue de lire un écran, donc go me rembourser les frais de fourrière", et c'est pas gagné.

Fait chier, putain. Donc mémo: N'utilisez pas le téléphone au volant, jamais, et faites bien gaffe à votre assurance.


TLDR: Aprem entre potes annulée par un bête coup de tel en voiture, qui a amené à une voiture embarquée en fourrière, 600€ d'amende et 140€ de fourrière, un coup de panique, et une série d'emmerdes pour régler la situation.