C'est Lovecraft et Poe qui vont faire du camping

Après s'être assurés que leur spot était idéalement placé au pied d'un arbre mort dont l'agencement de branches formaient quelques étranges figures géométriques non-euclidienne - mais supportant tout de même le poids de quelques tristes corbeaux, les deux compère décident d'y installer leur tente. Après un copieux repas, une bouteille d'absinthe et quelques scones, ils gagnent leurs sacs de couchage et s'endorment d'un sommeil lourd, sombre et sans rêve. Quelques heures plus tard, Poe se réveille et secoue son compagnon.

"Dis donc Howard, regarde un peu le ciel et dis moi ce que tu y vois, tu veux ?"

"Je vois des millions et des millions d'étoiles, comme autant de points brûlants et étrangers perçant le voile de ténèbres de l'éther, de vastes abysses d'un froid mortel où se déforment certainement d’ineffables horreurs, où-"

"Oui, oui, très bien Howard, mais qu'est ce que tu en penses ?"

"Hmm,* répondit Lovecraft, flatté d'une telle marque d'intérêt de la part de son compagnon habituellement taciturne. *Astronomiquement, j'en déduis que la lune en est à son dernier quart ce soir - ce qui ne doit pas être sans réjouir les affreux mulâtres du plateau de Leng, friands d’innommables sacrifices humains à la gloire de quelques divinités - qui elles, ne le sont pas. Horairement, j'en déduis que nous avoisinons certainement la troisième heure du matin. Astrologiquement, je dirais que suffisamment de ces points à l'éclat blafard sont alignés pour grandement faciliter le voyage des Anciens à travers les vides spatiaux silencieux et qu'il doit de ce fait se tramer quelques sombres et terribles dessins au creux de Yuggoth l’innommable. Théologiquement, je dois dire que pareil fourmillement d'étoiles m'évoque le répugnant réseau de brumes et de lueurs mystiques composant Azatoth, le grand chaos nucléaire, qui repose dans ses abîmes noires au fin fond du cœur de l'univers, là où ces flûtistes squameux dansent sur leurs pseudopodes au rythme de leur mélopée dissonante. Météorologiquement, je pense que nous aurons tout de même un très belle journée demain."

S'accordant une petite minute de pause pour ne pas sombrer dans la folie qui suivait généralement l'évocation de telles funestes entités, Lovecraft tourna finalement la tête vers son compagnon. "Et toi Allan, qu'en penses tu ?"

Poe resta un instant silencieux, puis déclara :
"Très simplement, Howard, j'en pense que quelques malotrus ont volé notre tente."

Ps : niquez vous les admins du g/blague, 2000 caractères c'est pas suffisant pour ceux qui en ont une grosse.