Malchik

Laissez moi vous présenter Malchik ( Мальчик "Petit garçon"), un chien errant vivant à Moscou. Il n’est pas le seul dans ce cas. Aujourd’hui comme lui, ils sont 35.000 à vivre sans maîtres se baladant dans les rues à la recherche de quoi survivre un jour de plus. Cela représente 1 chien pour 300 moscovites.

Pendant 3 ans Malchik a vécu dans la station Mendeleïevskaïa à l’abri du froid et des intempéries. Devenu célèbre parmi les employés ferroviaires et les usagers de la gare, il bénéficiait de leur générosité et était un véritable résident de la gare. Défendant son territoire contre les ivrognes venant le taquiner et contre les autres chiens, il n’en demeurait pas moins sympathique envers le reste des voyageurs.

Durant une soirée d’Hiver en 2001, Malchik à rendez-vous avec son destin.

Une jeune personne, Yuliana Romanova, agée de 22 ans, s’approche du chien endormi et dépose son Staffordshire Bull Terrier dessus. Malchik panique, aboie essaye même peut être de mordre. Mais dans son grand sac, Yuliana à une surprise pour Malchik… Un couteau de cuisine. Elle le plonge à 6 reprises dans le corps de du chien dans le dos, la poitrine et l’estomac. Il ne survivra pas plus que quelques minutes.

Yuliana Romanova sera arrêtée et internée durant un an dans un hôpital psychiatrique. Elle n’en est pas à son coup d’essai quand à la violence contre les animaux et à déjà un lourd passif psychiatrique.

Cela a choqué les usagers de la gare qui s’en sont souvenu pendant des années jusqu’à l’inauguration d’une statue à l’Hommage de Malchik en 2007 dans sa station Mendeleïevskaïa
. Une statue pour un chien qui n’a jamais eu la prétention d’être exceptionnel mais dont le symbole va bien au-delà. Qui rappelle la dure vie de ses chiens entre amour et haine, de ceux qui vivent dehors dans le froid, aux chanceux qui on le confort d’une gare ou d’une RAM de Métro. Non éduqués, potentiellement violents, peureux à raison face aux traitements qu’ils subissent… Ils n’en demeurent pas moins pleins d’espoirs, à la recherche d’une attention, d’un peu de nourriture et si le cœur vous en dit, d’un abris. Cette statue rappelle le filon d’amour pour ses chiens sans maîtres dans les torrents de haine contre ces chiens errants.

Régulièrement des passants, des inconnus, vous et moi, passons devant sa statue… Et tentent tant bien que mal d’essuyer par des gerbes de fleurs, ce qui n’était qu’une gerbe de sang.


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