L'éruption du Mont Saint Helens, 18 Mai 1980

Le Mont Saint Helens est un volcan situé dans l'état de Washington, aux Etats-Unis, qui domine la région avec ses 2 950 m de haut (1). C'est également un lieu touristique, avec un lac à proximité, des campings et des pistes de ski. Un petit coin de nature paisible, qui changea complètement en 1980.

Dès le mois de mars, des tremblements de terre se font sentir au niveau du volcan, d'abord de faibles intensités, puis de plus en plus puissants. Ce sont littéralement des centaines, puis des milliers de secousses qui sont relevées à partir du 16 mars, allant crescendo. À ce moment là, les autorités et les scientifiques se concentrent sur les activité du Mont Saint Helens, sans pour autant prédire ce qui allait se passer.

Le 27 mars, une éruption phréatique propulse des débris de roches aux alentours et une colonne de cendres s'élève à 18 000 m d'altitude. Cette explosion est suivit par d'autres secousses ainsi que par des jaillissements de vapeur d'eau. L'augmentation soudaine de l'activité inquiète les géologues venus étudier le phénomène, ces derniers poussent le gouverneur à déclarer l'état d'urgence le 3 avril.

Les petites éruptions du mois d'avril agrandissent les deux cratères du volcan, jusqu'à les faire se rejoindre le 8 avril, large de 520 m sur 260. La transformation du volcan provoque aussi l'apparition d'un gonflement sur un des flancs, qui risquent de s'effondrer au fur et à mesure que la pression du magma augmente. D'autant plus que les activités ne faiblissent pas, en deux mois, environ 10 000 tremblements de terre sont enregistrés.

Le 18 mai au matin, un tremblement de terre de magnitude 5,1 fait s'effondrer la face nord de la montagne. En tout juste quelques secondes, c'est 62 km² qui est recouvert par ces gravas, ceux-ci glissant à 250 km/h, recouvrant la vallée et déplaçant le lac Spirit, créant une vague de 180 m de haut. C'est l'un des glissement de terrain les plus important jamais enregistré, pourtant, ce n'était que le début.

Le vulcanologue David Johnston (5, photo prise le 17 mai 1980), qui observe le volcan, est le premier à rapporter le déclenchement de l'éruption, en envoyant le message à 8h32 « Vancouver ! Vancouver ! This is it ! » (« Vancouver ! Vancouver ! Ça y est ! »). C'est son dernier message. Une nuée ardente suivit le glissement de terrain (7 et 8), un souffle mortel de cendre, de gaz et de roches pulvérisées ravagea absolument tout sur une zone de 600 km² à la vitesse du son. Le corps de Johnston ne fut jamais retrouvé. Il avait 30 ans.

L'éruption du 18 mai, fut également accompagnée par une colonne de cendre de plus de 19 km au-dessus du cratère, visible depuis Portland (6). Les cendres furent expulsées dans la stratosphère avant d'être emportées par des vents violents. Pendant neuf heures d'éruption intense, environ 540 millions de tonnes de cendres sont déversées sur plus de 60 000 km², des retombées de cendre étant enregistrées dans pas moins de 11 états, dont le Minnesota, à 2 000 km de là.

Au total, le Mont Saint Helens libéra une quantité d'énergie équivalente à 27 000 fois la puissance dégagée par la bombe atomique sur Hiroshima. Elle fut si intense, que l'altitude du volcan diminua de 400 mètres ! Remplaçant la forêt par un paysage lunaire.

D'autres éruptions, de plus petites intensités, eurent lieu les semaines suivantes, mais aucune d'entre elles ne fut aussi dévastatrice que celle du 18 mai. En tout juste quelques secondes ce jours là, 4 km3 de matières détruisit 200 habitations, 47 ponts, 24 km de chemin de fer et 300 km de routes. Des milliers d'animaux périrent, parmi eux 1 500 élans et 5 000 cerfs environ.

David Johnston ne fut pas la seule victime, au total 57 personnes perdirent la vie ce 18 mai 1980 à cause de la nuée ardente.