La Campagne de Birmanie, Janvier 1942 - Mai 1945

Après l'attaque japonaise sur Pearl Harbor le 7 décembre 1941, l'empire du Japon lança une gigantesque offensive en Asie à l'encontre des possessions anglaises, américaines et néerlandaises. En à peine quelques semaines, les colonies européennes tombèrent : Hong Kong le 25 décembre 1941, la Malaisie le 31 janvier 1942 et Singapour le 15 février 1942.

Les dernières forces anglaises en Asie du Sud ne se trouvaient plus que dans leur colonie du Raj Britannique, aujourd'hui Pakistan, Inde et Birmanie. La Birmanie était un endroit stratégique majeur puisque, outre la présence des forces anglaises, c'était également le dernier passage qui permettait à la Chine de Tchang Kaï-Chek d'être approvisionnée par les Alliés, par la route Lashio-Kunming, la couper pouvait alors renverser la situation en Chine où le Japon s'enlisait depuis 1937.

Après avoir signé un traité avec la Thaïlande, le Japon partit dès lors à la conquête de la Birmanie dès janvier 1942. Les forces nipponnes avancèrent très rapidement malgré le terrain difficile et le manque d'infrastructures importantes, pour atteindre Rangoon, le principal port, le 7 mars.

Face à la poussée japonaise, les britanniques organisaient une résistance au Nord de la Birmanie avec l'aide de troupes locales indiennes et de forces expéditionnaires chinoises. Pour autant, les contres offensives ne parvinrent pas à stopper les divisions nippones qui réussirent à couper la route Lashio-Kunming le 15 mai 1942. Ainsi, quand la mousson débuta en 1942, l'armée japonaise avait quasiment atteint la frontière indienne.

Les japonais installèrent un gouvernement local et ne renouvelèrent pas leur offensive après la mousson, la situation du côté anglais était pourtant compliquée. En effet, à ce moment là la colonie britannique connaissait de violentes révoltes pour l'indépendance ainsi qu'une grave famine au Bengale qui fit trois millions de morts. À cause de tout cela, la ligne de front ne bougea quasiment pas durant la saison sèche de 1942-1943, malgré quelques opérations anglo-américaines.

Dès l'été 1943, les forces Alliés se réorganisèrent et se renouvelèrent, aussi bien du côté des dirigeants que des équipements. L'aviation anglaise se montra de plus en plus efficace, supportant les division chinoises de la Force X et les commandos américains, dans le but de couper le ravitaillement des troupes ennemis. Cette reprise en main de la situation permit aux chinois d'avancer dans le Nord de la Birmanie en octobre 1943, mais les offensives de la fin 1943 échouèrent.

Face à cet échec, les japonais décidèrent de lancer l'opération U-Go en mars 1944 dont le but était d'entrer sur le territoire Indien, mais ce fut un désastre. La mousson apporta son lot de maladie et les troupes nipponnes furent décimés. À la fin juin 1944, ils n'eurent d'autres choix que de se replier, après la bataille d'Imphal, qui constituait alors la pire défaite Japonaise en Birmanie.

Suite à cette défaite, profitant de l'affaiblissement des japonais, les Alliés lancèrent une série d'offensives. Cette fois-ci, elles fonctionnèrent et les forces anglo-américaines parvinrent enfin à enfoncer les défenses nipponnes. À cause du climat tropical et des routes très endommagées ou peu praticables, l'avance resta relativement lente, Rangoon n'étant reprise par les anglais que le 30 avril 1945.

Le 2 mai, la saison de la mousson débuta, empêchant toute attaque dans la région, dont le front ne bougea quasiment plus jusqu'à la reddition complète du Japon, en septembre 1945.

Le nombre de pertes (morts, disparus et blessés) durant la campagne de Birmanie s'éleva à environ 207 000 du côté Allié et 210 000 du côté japonais. À cela il faut rajouter entre 250 000 et un million de civils birmans morts sous l'occupation japonaise.