Pâmoison

Je souris, mais au fond je fuis. Lamentable à me lamenter, assis à cette table. Le bar est ma fuie où je remplis ma dépression, buvant à foison et déraison quelques pressions à perdre la raison. Minable, pitoyable seraient des euphémismes. M on égoïsme m’a poussé ici aujourd’hui.
Déplorable, à nouveau. Non, ce n’est pas la première fois, encore moins la première nuit, que je me nuis. Pas un matin où les miens ne s’inquiètent, pas une journée où je n’ai voulu me jeter. Je m’use à amuser les gens, syndrome du clown. Au fond ce n’est ni la solitude, ni la folie qui aggrave mon alcoolémie, mais bien cette putain de vie.
Vous qui m’écoutez, m’avez déjà quitté. Il est loin le temps de l’enfant innocent où l’on voyait avant l’éveil, monts et merveilles. Moi qui prône l’altruisme me voilà, à réaliser quelques astéismes.
Ce qui me fait peur ce n’est pas de perdre les gens, mais de ne jamais les retrouver. J’ai déjà éprouvé l’isolement émise par des gens agissant amicalement.
Le poison sévit, seul je chois à cette table et retombe en pâmoison.