Trop d'hommages

Trop dommage, il est à nouveau temps de rendre hommage,
Quel dommage de voir tant d'hommes âgés rendre hommage.
C'est dommage toutes ces jeunes âmes que l'on rend au Mage,
Quand la vie nous est prise on ne nous rend que des hommages.


Le début des hommages c'est le prémisse de l'hissage
Du fanion des passions mélancoliques que l'on lit sages
D'éprouver quand une âme est détournée du lisse âge
Vers les temps supposés éternels de leur lissage.

On espère - est-ce bête ? - que la fin n'est qu'un passage
Droit vers des terres sans dettes qui ne connaissent ni glaçage
Ni tempêtes qui tempèrent une existence de massages
Une temporalité qui du temps ne fait que brassage.

Quel dommage ce serait qu'il n'y ait nul vernissage
Des âmes dessinées des mains de tous les tissages,
Que sur nos visages soient vains les sertissages
Des perles de sel qui de peine en font salissage.

On se répète qu'il n'y a rien qui garantisse l'existence
Et qu'il faut rendre hommage à ce qui appartient au Mage,
Mais plus ils grandissent moins nos âges ont d'incidence
Qu'on me pardonne d'avoir voulu recevoir les hommages.


Trop dommage, il est à nouveau temps de rendre hommage,
Quel dommage de voir tant d'hommes âgés rendre hommage.
C'est dommage toutes ces jeunes âmes que l'on rend au Mage,
Quand la vie nous est prise on ne nous rend que des hommages.


La fin des hommages ce n'est jamais que le calme avant l'orage,
C'est toujours dans la peine des hommages que l'on omet nos rages,
Que l'on nous range dans la cour de ceux qui n'ont pas le courage,
Face à la peine qui sans peine s'empreinte dans tout notre entourage

D'un forage vorace et jamais ne s'efface dans cette page de l'ouvrage,
Le courage de puiser dans nos cœurs lâches de quoi faire outrage
À la douleur que l'on y cache vainement par un voile de feutrage
Le courage d'accepter que ces sentiments n'ont nuls sevrages.

Quel dommage que de se rendre compte que chaque orage est si dense
On prépare nos hommages, s'effare car tout ça est très dommage
Quel dommage qu'on ne puisse simplement se rendre à l'évidence
Comme si nous étions incapables sans les lui rendre de lui faire hommage


Trop dommage, il est à nouveau temps de rendre hommage,
Quel dommage de voir tant d'hommes âges rendre hommage.
C'est dommage toutes ces jeunes âmes que l'on rend au Mage
Quand la vie nous est prise on ne nous rend que des hommages.


Quel dommage d'observer toujours autant de désastres,
Même le ciel nous présente ces hommages par ses astres
Comme les bougies qui brûlent le temps d'un instant d'un deuil,
D'une profondeur telle à une tristesse qui semble sans seuil.

Quel dommage, trop souvent les âmes changent de rivage,
Quel dommage on n'en anticipe jamais les ravages.
Quel hommage que de n'avoir plus à rendre d'hommages.
Mes hommages aux dommages donnés par trop d'hommages.