Reste. N'allume pas la lampe.. - C.Mendès

Reste. N'allume pas la lampe. Que nos yeux
S'emplissent pour longtemps de ténèbres, et laisse
Tes bruns cheveux verser la pesante mollesse
De leurs ondes sur nos baisers silencieux.

Nous sommes las autant l'un que l'autre. Les cieux
Pleins de soleil nous ont trompés. Le jour nous blesse.
Voluptueusement berçons notre faiblesse
Dans l'océan du soir morne et délicieux.

Lente extase, houleux sommeil exempt de songe,
Le flux funèbre roule et déroule et prolonge
Tes cheveux où mon front se pâme enseveli...

Ô calme soir, qui hais la vie et lui résistes,

Quel long fleuve de paix léthargique et d'oubli

Coule dans les cheveux profonds des brumes tristes.


Un poème très intéressant pour plusieurs raisons :
On ressent l'inspiration baudelairienne et le lien étroit avec l'esthétique parnassienne, la forte présence de discordances qui donnent une tonalité lascive au poème, l'arrangement typographique et syntaxique du sonnet lui conférant un aspect de blason inspiré du romantisme et, enfin, la ponctuation soignée qui est ici un exemple de la modernité poétique de la fin du XIXe.

P.S: Le premier vers me fait beaucoup penser aux premiers vers de "Manfred", est-ce un hommage ?

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