Armes insolites de la Première Guerre Mondiale #3

1 – 4) Schneider CA1 (France)
Tout comme le Saint-Chamond (part 1), le Schneider est le résultat de la première tentative française à créer des chars. La société Schneider se met rapidement à concevoir ce nouveau type d'engin, basé sur un tracteur à chenille. Le premier prototype est produit dès juin 1915.
Le char n'était rien de plus qu'un gros caissons métallique avec un canon de 75 mm court à l'avant et deux mitrailleuses sur le côté, ainsi qu'une poutre en métal à l'avant qui permettait d'écraser les barbelés et de traverser les tranchées.
La démonstration du prototype fut assez convaincante, et ainsi 400 exemplaires furent commandés, le premier fut livré en septembre 1916, ce qui fait de lui le premier char opérationnel français de l'histoire. Les premiers furent utilisés le 16 avril 1917 sur le chemin des Dames, et plus de la moitié des 82 chars engagés furent détruit. Le véhicule était difficilement maniable, très lent, avait un blindage trop léger et son réservoir à l'avant en faisait une cible encore plus vulnérable.
Les autres furent alors modifiés et améliorés, et le char ne servit plus trop pour les assauts mais surtout comme soutien, escortant l'infanterie. L'armée préféra s'orienter sur les FT-17 qui étaient bien meilleurs.
Même s'il n'a rien d'un monstre, il n'en resta pas moins important pendant la guerre, aussi bien sur le plan militaire que psychologique. Premier char français, c'est lui qui fit entrer la France dans l'âge des blindés. Les Schneiders furent utilisés après la guerre par l'armée espagnole, lors de la guerre du Rif (1921-1926) au Maroc ainsi que durant la guerre d'Espagne en 1936. Des 400 exemplaires construits, un seul existe encore aujourd'hui, il a été complètement rénové et se trouve au musée des blindés de Saumur.
Longueur : 6,32 m
Largeur : 2,05 m
Hauteur : 2,3 m
Equipage : 6 hommes
Armement : 1 canon de 75 mm et 2 mitrailleuses de 8 mm
Vitesse : 6 km/h sur route, 3 km/h tout-terrain
Autonomie : 80 km sur route, 30 km tout-terrain

5 – 8) PKZ (Autriche-Hongrie)
Trois ingénieurs hongrois et tchèques, du nom de Petroczy, Karman et Zurovec travaillaient déjà sur des engins volant stationnaires, un peu l'ancêtre de nos hélicoptères d'aujourd'hui. Quand arriva la guerre, les avions étaient encore expérimentaux et l'armée austro-hongroise (comme beaucoup d'autres) utilisait des ballons d'observation pour guider l'artillerie. Sauf que ces ballons d'hydrogène étaient dangereux et inflammable, encore plus à une époque où les avions de chasse faisaient leur apparition, ces ingénieurs ont donc proposé dès 1916 de remplacer ces ballons par leur invention.
La technologie n'était clairement pas au point, l'engin utilisait un moteur électrique léger mais la puissance des rotors étaient relative et l'engin était encore très instable. La technologie fut affinée et dès 1917 elle semblait prête. La construction d'un premier prototype commença : le PKZ-1 (photos 5 & 6). Il était constitué de 4 bras pour une meilleure stabilité, d'un rotor de 3,9 m et le moteur électrique était relié au générateur au sol par un câble. Les tests eurent lieu en mars 1918, mais les câbles ont brûlé dès le quatrième test et il n'ont pas été réparé.
Le second prototype PKZ-2 (photos 7 & 8) prit la relève pour les tests. Celui-ci n'avait que 3 bras ainsi qu'un poste d'observation sur le dessus. Les premiers essais ont eu lieu le 2 avril 1918. Même relié au sol par des câbles, il s'avéra assez instable. Cependant, il parvint tout de même à rester en vol stationnaire à 50 m du sol pendant près d'une demi-heure, un bel exploit pour l'époque. L'appareil fini par s'écraser en juin 1918 après que les moteurs aient vacillé.

9 – 12) Best's Track Machine Model 75 (USA)
Il existe très peu d'informations sur ce véhicule. Il fut conçu par un citoyen américain du nom de Best en 1917 et 50 exemplaires auraient été commandé par l'armée américaine, mais impossible de vraiment savoir s'ils ont tous été produit ou non. Le char possédait des chenilles à l'arrière ainsi qu'une roue à l'avant, vraisemblablement pour la direction, ainsi qu'une tourelle avec plusieurs canons. Pour ce qui est du reste, il très compliqué de savoir s'ils ont été utilisés au combat ou ce qu'ils sont devenus, et comme toujours quand on a peu d'information, vaut mieux rester prudent.

13 – 15) Hellriegel M 1915 (Autriche-Hongrie)
Arme assez mystérieuse vu le peu de documents dessus et les rares exemplaires restants qui sont incomplets, mais le Hellriegel M1915, du nom de son concepteur, fut testé au moins en octobre 1915 (on ne connaît pas sa date exact ni le nombre d'exemplaires) par l'armée austro-hongroise. Ce qui rend cette arme si particulière, outre son look quasi steam-punk, c'est son chargeur. Celui de base contenait 20-30 balles, et celui en tambour en contenait jusqu'à 160 ! C'était des balles de pistolets de 9 mm, et l'arme pouvait en tirer entre 550 et 650 par minute, une excellente cadence de tir en soit. Le canon était entouré d'un système de refroidissement, ce qui empêchait l'arme de surchauffer. L'arme devait être assez lourde, mais était bien plus légère que toutes les mitrailleuses lourdes de cette époque, ce qui en fait l'une des premières mitrailleuses légères de l'histoire.

16 – 20) Armures de guerre
Les images parlent d'elles-mêmes. Bon nombres de soldats ont utilisé des armures, comme au moyen-âge, pour se protéger des balles et des éclats d'obus. Le poids devait être conséquent, et la mobilité réduite, mais il est clair que ça devait être rassurant quand on se trouvait dans une tranchée pilonnée par l'artillerie adverse. Mention spéciale pour les troupes géorgiennes (photo 20) qui se battaient beaucoup en armure traditionnelle avec des cotes de mailles et bouclier.