Les outils contemporains de l'aliénation au travail
Je suis tombé, il y a peu, sur cet article ( https://www.cairn.info/revue-actuel-marx-2006-1-page-107.htm ) rédigé en 2006 par un sociologue du travail. La revue est éminement marxiste, le fond de l'article aussi. Il dénonce l'un des concepts clés du marxisme : l'aliénation.
Ainsi, je voulais votre avis sur la question. Pensez-vous que nous subissions une aliénation au sein de nos entreprises ? De nos lieux de production ? Le travail prend-il trop de place au sein de nos existences ? Peut-on considérer que nous vivons dans une sorte de totalitarisme du travail, que nos sociétés façonnent un homme nouveau entièrement dédié au travail, à l'instar de l'homo sovieticus, voué corps et âme au Parti ? Ou, au contraire, que nous ne travaillons pas assez et que nous sommes chanceux de pouvoir travailler pour gagner le droit de profiter de la vie ?
C'est une évidence pour moi. On a façonné la société de façon à ce que nos préoccupations principales tournent autour de l'argent et du travail. On cultive une certaine précarité et insécurité pour que nous n'ayons pas le loisir de faire autre chose.
Il suffit de voir le flot de rer qui arrivent dans les gares parisiennes chaque matin. La seule différence avec un bagnard c'est que le travailleur a l'illusion d'être libre d'aller à son travail et d'avoir choisi d'y aller.
@Offerzo: Ca rappelle les camps de travail: faire travailler les gens pour les fatiguer et qu'ils ne puissent avoir le temps de se regrouper, débattre, s'évader.
Le fait que le boulot ne soit plus obligatoire pour vivre entraînerait une libéralisation du temps des personnes, moins de stress (donc de peur) et peut-être plus de lucidité de la part des populations (qui se retrouvent à foncer dans leur vie, sans pouvoir prendre le temps de se poser des questions et d'y répondre ou d'en débattre, ou de suivre tout simplement leurs principes)
Pensez-vous que nous subissions une aliénation au sein de nos entreprises ? - Oui
De nos lieux de production ? - Oui
Le travail prend-il trop de place au sein de nos existences ? - Beaucoup trop
Peut-on considérer que nous vivons dans une sorte de totalitarisme du travail, que nos sociétés façonnent un homme nouveau entièrement dédié au travail, à l'instar de l'homo sovieticus, voué corps et âme au Parti ? - Le monde occidental et "civilisé", oui, complètement
Ou, au contraire, que nous ne travaillons pas assez et que nous sommes chanceux de pouvoir travailler pour gagner le droit de profiter de la vie ? - La seule raison qui me pousserait à trouver que je ne travaille pas assez, c'est si je bossais dans le domaine de la science et/ou de l'astronomie.
L'accès (ta naissance) à la vie permet en lui-même de t'en faire profiter, l'idée de se souiller et se saigner pour est une abomination.
C'est le grand mal de notre époque, la révolution industrielle et le capitalisme ont mis le travail au centre de nos vies. Si tu écoutes les discours des médias dominants, le travail n'est pas un moyen de gagner de l'argent pour ensuite en profiter, c'est une valeur, et une des plus importante de notre monde (occidental). Si bien qu’empêcher quelqu'un de travailler, même temporairement, c'est devenu un crime dans leurs bouches, une prise d'otage (https://www.google.fr/#q=prise+d%27otage&tbm=nws) (moins d'un an après le bataclan, on aurait espérer un peu de retenue quand à l'utilisation de ce terme). Et aujourd'hui, alors que le travail disparait, on est incapable de trouver une alternative à ce monde centré sur ce travail. Si bien que les politiques, philosophes et autres penseurs et acteurs publics de ce monde esquivent ce débat et déplacent les préoccupations du peuple sur d'autres sujets, comme par exemple l'identité nationale amenant un repli sur soi-même des peuples.
Alors oui à toutes tes questions sauf la dernière, le travail à pris une place trop importante dans notre vie et alors qu'on assiste à sa disparition, il est temps de changer de modèle (pour ne plus voir par exemple les millions de chômeurs comme une tare).
@Kolik: Je ne pense qu'on en soit incapables, cependant les solutions paraissent inenvisageables pour les actionnaires de sociétés, personnes dirigeantes & co.
A partir du moment où le travail n'est plus obligatoire pour vivre, le rapport de force entre les entreprises et les populations est inversé (aux entreprises de plaire, ou de mourir)
@gowaps: En effet certaines personnes sont capables de trouver des solutions pour se passer du travail, mais comme tu l'as dit les personnes profitant de ce système (qui sont très souvent les mêmes qui ont un poids sur l'orientation politique et stratégique du pays/monde) sont contre la fin de ce système ce qui complique les choses. Par contre, mais je suis peut-être pessimiste, j'ai l'impression que dans la population, une majorité des personnes n'arrivent pas à voir un autre monde que celui dans lequel nous vivons, j'ai la sensation qu'ils ont tout à fait intégré l'idée que le travail est indispensable à la réussite et au bonheur. J'espère me tromper.
Ouais c'est ce que j'me disais aussi on passe quand même 5 putins de jours sur 7 au taffe ! Fin merde quand t'es jeune on te prépare au travail ensuite tu travailles pendant une énorme partie de ta vie. Pas étonnant que y ait pleins de vieux qui savent plus quoi foutre à la retraite...
J'ai eu l'idée de lancer ce débat peu de temps après avoir découvert, puis redécouvert, le travail de Bernard Friot à travers la vidéo d'Usul.
Si vous ne connaissez pas, voici quelques liens qui devraient vous intéresser :
https://www.youtube.com/watch?v=cjL1MuE5wpI
https://www.youtube.com/watch?v=4Vq9Lm2m54Y
https://www.youtube.com/watch?v=sIaDmbJ0fTU
Ses idées me séduisent particulièrement : je les trouve justes.
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